FAIT DU SOIR Conseil municipal exceptionnel : le divorce Fournier/Plantier consommé

Jean-Paul Fournier et son nouveau Premier adjoint Franck Proust
- Sacha VirgaLes neuf adjoints du groupe Nîmes Avenir de Julien Plantier, candidat aux municipales, ont été exclus de la majorité. Retour sur une séance publique d’exception.
Conseil « exceptionnel » ce mardi à 18 heures. À l’ordre du jour : neuf délibérations portant essentiellement sur l’éviction de Julien Plantier, désormais ex-premier adjoint à l’Urbanisme, et huit autres adjoints et soutiens, désormais réunis sous la bannière du groupe Nîmes Avenir. Ces derniers ont été installés au deuxième rang. « J’ai la même place qu’à mes débuts en 2008 », note, avec un sourire, Julien Plantier. Pourtant l'heure n'est pas forcément à la rigolade.
Le maire de Nîmes, Jean-Paul Fournier, qui achève son quatrième mandat, ouvre la séance par un bref discours : « J’ai souhaité convoquer ce conseil pour officialiser la nouvelle organisation de la majorité municipale (…) Ce qui importe désormais, c’est de me projeter vers l’avenir avec sérénité et engagement. Depuis 2001, une seule boussole me guide : répondre aux attentes des Nîmois. »
Valérie Rouverand : « Des querelles d’égo masculins »
Avec 31 élus sur les 59, Jean-Paul Fournier a quasiment les pleins pouvoirs au conseil municipal. Il n’empêche, cet acte politique est une nouvelle occasion pour Julien Plantier de dénoncer « une décision injuste qui participe au renforcement de la défiance de nos concitoyens envers la politique ». Et d’enfoncer : « En quoi l’annonce de ma candidature, alors que vous avez annoncé ne pas vous représenter, aurait-elle fait défaut à l’exercice de mes fonctions ? En quoi la création d’un groupe politique affilié très clairement à votre majorité aurait-elle empêché les élus de s’investir, comme hier, au sein de leurs délégations ? »
Au-delà du séisme fracturant la Droite, les positions des groupes politiques ont parfois fait sourire… La présidente du groupe Les Progressistes, Valérie Rouverand, a apporté son soutien à Julien Plantier « par conviction » : « Ce déballage est délétère et contre-productif. La seule raison de cette situation, ce sont des querelles d’égo masculins… » Et de tacler la stratégie du maire qui, pour s’assurer de sa majorité, a rallié à lui Thierry Procida, promu adjoint aux Sports, et Corinne Ponce-Casanova à la Santé. Julien Plantier n’a pas manqué « de relever » cette nouvelle majorité « avec des élus qui nous ont combattus », en référence notamment à la dernière campagne des Départementales, où il s’opposait sur le canton de Nîmes 1 à Thierry Procida. À la sortie du conseil, Julien Plantier a remercié la patronne de Renaissance pour ses mots.
Laurence Gardet : « Nous n’aimons ni les traîtres, ni les ingrats »
Si les Progressistes ont voté avec Julien Plantier, les quatre élus du RN ont, eux, voté avec la majorité de Jean-Paul Fournier. La frontiste Laurence Gardet n’a visiblement pas la même vision des choses : « Nous, nous n’aimons ni les traîtres, ni les ingrats. » La Gauche, quant à elle, est restée en retrait, ne prenant pas part aux votes ni aux débats. On ne se mouille pas. D’autres élus ont voulu s’exprimer, comme l’ancien président de Nîmes métropole, Yvan Lachaud, répudié lui aussi par le maire de Nîmes en 2017. Malin, l’élu a d’abord exprimé son empathie envers les élus : « Cette démarche les honore et les grandit. » Puis, il a attaqué le maire : « Heureusement, il ne reste qu’une année. Espérons, même si elle sera néfaste pour la cité, qu’elle le soit le moins possible. C’est une honte pour la ville. »
Fournier à Plantier : « Vas-y, parle ! »
Le maire Jean-Paul Fournier lui a répondu sèchement : « Je n’ai pas de leçon à recevoir d’un menteur ! » S’il n’a pas prononcé de grands discours, il a, de manière assez agressive, donné la parole à Julien Plantier, qui s’est un peu emmêlé les pinceaux dans l’ordre des prises de parole, lui assénant un « Vas-y, parle ! ». Toujours conseiller départemental, il reste un an à la Droite pour se réconcilier. Julien Plantier entend continuer de mener sa barque : « Nous continuerons à agir, à prendre la parole, et à être présents partout où les Nîmois ont besoin d’écoute, d’accompagnement, de soutien. »
L’autre protagoniste à ne pas avoir été très loquace, c’est Franck Proust, président de Nîmes métropole et candidat officiel à la ville de Nîmes, soutenu, lui, par Jean-Paul Fournier. Qu’a-t-il pensé de ces exclusions ? Sa seule intervention a consisté à rappeler à Yvan Lachaud que lui aussi, par le passé, avait retiré les délégations « à mon ami, Pascal Gourdel ». Un ami qui vient de se faire démettre de ses fonctions pour soutenir Julien Plantier. En politique, tout le monde n'a pas la même conception de l’amitié…
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