GARD La gauche manifeste contre « le coup de force » de la nomination de Michel Barnier
Les forces du Nouveau Front populaire appelaient à manifester ce samedi suite à la nomination cette semaine de Michel Barnier au poste de Premier ministre, à l’occasion d’une journée de mobilisation nationale, qui a trouvé écho dans le Gard notamment à Nîmes, Alès et Bagnols.
La date était déjà cochée avant la nomination de Michel Barnier, membre de Les Républicains, cette semaine. Une nomination qui, loin d’apaiser les forces de la gauche réunies dans le Nouveau Front populaire, n’a fait qu’attiser les colères, avec l’arrivée d’un Premier ministre de droite à Matignon.
À Nîmes, ils étaient quelques centaines sous un ciel menaçant à manifester ce samedi midi face au « coup de Trafalgar de la nomination à Matignon », selon les termes de Denis Lanoy, secrétaire de la section du PCF. Les mots seront durs : « plus pathétique chapitre de la Ve République », selon Denis Lanoy, « coup d’état déguisé » pour le représentant de la France insoumise Charles Ménard, qui parlera aussi de « coup de force » et appellera à la destitution du président de la République Emmanuel Macron, qualifié de « pervers narcissique au pouvoir » par Alain Fabre-Pujol de la Gauche républicaine et socialiste.
« Tout ça pour ça », regrettera le député écologiste de l’Hérault Jean-Louis Roumégas, qui avait traversé le Vidourle pour l’occasion et s’en prendre à Emmanuel Macron, « qui nie le résultat de l’élection pour continuer à imposer sa politique » avec un Premier ministre de droite, « mais pas seulement, il est de droite réactionnaire, dénoncera Marianne Bernède Pour Génération•s. En 1981, Michel Barnier a voté contre la dépénalisation de l’homosexualité, il a des positions rétrogrades sur l’IVG et proches de l’extrême-droite sur l’immigration. » Le fait que le gouvernement Barnier tiendra par les voix du Rassemblement national est aussi revenu, « c’est un gouvernement otage du RN, c’est un grand danger », affirmera Janie Arnéguy, d’Ensemble!. « L’extrême-droite est devenue maître du jeu politique », conclura Denis Lanoy.
Alors « nous voulons que le résultat des urnes soit écouté, Lucie Castets à Matignon sinon Macron destitution », lancera Charles Ménard, immédiatement repris par une bonne partie des manifestants.
À Alès, environ 800 personnes ont manifesté à partir de 11 heures, selon la CGT. Elles protestaient d'abord devant la sous-préfecture avant de déambuler sous la pluie dans les rues du centre-ville, derrière un mini-camion CGT conduit par Alain Martin, figure locale de la CGT alésienne. Dans un premier temps, à notre micro, l'animateur des Insoumis d’Alès, Armand Crépin, qualifiera cette situation d’« insupportable ». Selon lui : « En 2022, quand Macron remporte les élections avec une majorité relative, tout le monde explique qu'il doit gouverner, qu'il n'y a pas de problème et que ça doit se faire rapidement. Et puis en 2024, quand le Nouveau Front Populaire remporte les législatives avec une majorité relative, d'un coup tout le monde nous explique que c'est impossible qu'on gouverne et que ce n'est pas à nous de gouverner. Et on s’assoit sur le résultat des urnes. » Il dénoncera également vivement « l’alliance Macron-Le Pen » qui, selon lui, est réalisée par le biais de cette nomination.
L’ancien député de la cinquième circonscription, Michel Sala, venu comme représentant de La France insoumise, rejoindra également, quant à lui devant la foule, les propos de son ancien assistant parlementaire. L’ancien édile de Saint-Félix-de-Pallières accusera cette décision de « viser uniquement à protéger les privilèges, la grande bourgeoisie, et à maintenir sa contre-réforme des retraites. Ce n’est pas une décision prise dans l’intérêt général mais une manœuvre. Emmanuel Macron est sans scrupule, prêt à agir de manière immorale pour obtenir ce qu’il veut. » Comme à Nîmes, Michel Sala maintiendra aussi son soutien pour la nomination de Lucie Castets à Matignon, malgré le choix pris par le président français cette semaine.
Initialement prévue sur la place de l’Hôtel de Ville, une manifestation en soutien à la Palestine rejoindra finalement le cortège du Nouveau Front populaire cévenol. La représentante de l’Association France Palestine, Salima Mellah, et les manifestants exprimeront leur opposition à ce qu’ils considéreront comme un « coup de force qui vient de s’allier à l’extrême droite » et une politique soutenant « la politique israélienne et les massacres de civils à Gaza. » De son côté, le secrétaire général du Parti communiste à Alès, Giovanni Di Francesco, qualifiera la nomination de « choix inverse de celui sorti des urnes, qui avait placé la gauche et l’écologie en tête. » Au terme du rassemblement, tous appelleront à rester mobilisés.
À Bagnols, ils étaient une soixantaine à avoir répondu à l’appel ce samedi matin. « Il n’est pas possible de laisser l’agresseur en chef Macron continuer alors qu’il a été désavoué trois fois dans les urnes », lancera Serge Moulas pour LFI, dénonçant lui aussi « un coup de force » du président avec la nomination de Michel Barnier, « dont le parti a fait 5,4 % aux législatives » rappelle-t-il.
« C’est un déni de démocratie », affirmera le secrétaire de la section PCF Elian Cellier, des mots repris par son homologue du PS Vincent Poutier après lui. Les forces politiques présentes avaient aussi un message à faire passer : « il faut rester mobilisés, aujourd’hui n’est qu’une première étape », dira Elian Cellier, « les choses ne sont pas faites, il est important de rester mobilisés dans les semaines qui viennent », affirmera Vincent Poutier. « Il va se passer des choses », avancera également Elian Cellier. La pétition de LFI visant à destituer Emmanuel Macron, qui a réuni « plus de 250 000 signatures en trois jours », selon Serge Moulas, en fait partie, même si elle a peu de chances d’aboutir. Plus localement, le 21 septembre le NFP local organisera un meeting à la salle de la Cantarelle de Roquemaure, « pour poursuivre l’action. »