GARD Sécheresse : "Nous prenons actuellement les mesures que nous avions prises l'année dernière en juillet"
Ce mercredi, la préfète du Gard, Marie-Françoise Lecaillon était à Bagnols-sur-Cèze pour signer le PAPI III Cèze (Programme d’actions de prévention des inondations). Elle en a aussi profité pour parler des problématiques de sécheresse et des restrictions sur l'usage de l'eau en vigueur depuis quelques jours.
La représentante de l'État a décidé de placer lundi la zone Cèze aval en "crise" sécheresse, de placer les zones Cèze amont, Gardon amont, Gardon aval, Vidourle et Hérault en "alerte renforcée" et de maintenir la "vigilance sécheresse" sur le reste du département. À savoir qu'au niveau de "crise", seuls sont autorisés les usages prioritaires de l'eau, concourants à l'alimentation en eau potable des populations, à la survie des espèces aquatiques, à l'abreuvement des animaux, à la sécurité civile et à la salubrité publique.
Ce sont des mesures contraignantes et elles sont prises tôt dans l'année, traduisant l'état très avancé de la situation : "Le sujet de l'eau est critique. Nous sommes fin avril et nous prenons actuellement les mesures que nous avions prises l'année dernière au mois de juillet. Au vu des schémas météo qui s'annoncent, la situation risque de s'aggraver", indique la préfète du Gard, Marie-Françoise Lecaillon. Elle poursuit : "J'ai signé un arrêté qui durcit les usages de l'eau. C'est collectivement que nous devons en être responsables."
"Je me vois mal interdire aux agriculteurs d'utiliser de l'eau pour traiter leurs vignes"
De nombreux maires du bassin versant de la Cèze était dans la salle. L'un d'eux, Raymond Chapuy, maire de Saint-Gervais, a tout de même soulevé un point : "Je me vois mal interdire aux agriculteurs d'utiliser de l'eau pour traiter leurs vignes. Ça veut dire interdire aux agriculteurs de sulfater et donc de préserver leur récolte, et ça me pose un gros problème moral." L'été dernier, face aux abus, il avait fermé l'accès aux bornes communales mais se voit mal en faire de même en cette période printanière bien plus propice à l'apparition de maladies sur les cultures.
"Ma position est claire comme il est indiqué dans l'arrêté préfectoral. Quand il n'y a pas d'eau, il n'y a pas d'eau", répond la préfète. Elle rappelle qu'il existe tout de même des possibilités de dérogations : "Il faut s'adresser à la DDTM. On en a donné 250 environ l'année dernière. On est prêt à regarder les situations."
Mais il est vrai que la question de l'eau est délicate dans le Gard rhodanien. Plusieurs communes du territoire en ont manqué l'été dernier et l'une d'elle (Saint-Marcel-de-Careiret) est encore approvisionnée par des camions-citernes. "En ce moment, on est à 14 allers-retours par semaine pour pouvoir mettre de l'eau dans le château d'eau", chiffre Jean-Christian Rey, président de l'Agglomération. Pour lui, il faudrait aussi absolument interdire de vider et de remplir les piscines pour économiser.