Créée en 2023 par la direction générale de la Police nationale, la Mission sport avait deux objectifs, alors que se profilaient à la fois la Coupe du Monde de rugby et les Jeux olympiques en France : « ancrer et développer la pratique sportive dans nos rangs, et promouvoir le sport de haut niveau, avec un pôle dédié », présente le commandant Philippe Bianchi, du service communication de la zone sud de la Police nationale.

Ainsi, une soixantaine de sportifs de haut niveau sont recrutés, « dans toutes les disciplines, les sports mécaniques, les sports olympiques ou non, le handisport, et nous nous retrouvons avec des sportifs de haut niveau salariés de la Police nationale dans tous les corps, gardiens de la paix, policiers adjoints et réservistes », développe-t-il. C’est ainsi que 25 policiers se sont qualifiés aux Jeux olympiques et paralympiques de Paris, et que parmi eux, 8 ont décroché une médaille. Ces sportifs de haut niveau font partie de la Police nationale, « mais ils sont complètement détachés », précise le commandant Bianchi, ce qui leur permet de se consacrer à la pratique de leur sport.

C’est le cas de Téo Colairo. Originaire des Alpes-Maritimes, le pilote est sorti major de sa promotion de policier adjoint à l’École de police de Nîmes en 2020, avant de passer le concours puis de sortir au deuxième rang national de l’école des gardiens de la paix en 2023. Pendant ce temps, il brille sur le plateau de trial, au point de décrocher un titre de champion d’Europe de Trial en 2024. Aujourd’hui détaché auprès de la Mission sport de la Police nationale, il est rattaché à la Police nationale du Var, à Toulon, où il effectue quelques vacations, « ce qui me permet de vivre de mon sport », précise-t-il, tout en portant les couleurs de la Police nationale en France et à l’international.

Pourrait-il mener une telle carrière sportive sans ce dispositif ? « Honnêtement non, répond-il sans détour. Il n’y a que très peu de pilotes payés par des marques et je n’en fais pas partie, ce dispositif me permet de continuer à pratiquer mon sport et à être performant, tout en assurant aussi mon après-carrière avec un plan de reconversion. » De quoi lui permettre de pratiquer « plus sereinement à tous les niveaux », rajoute-il.

Pour la Police nationale, « Téo est un étendard, et c’est important aussi dans la relation police/population », souligne le commandant Bianchi, avant de rappeler que « la compétition correspond à des valeurs qui nous sont chères, la performance, l’abnégation, la résilience. » Il en faudra à Téo Colairo ce week-end pour s’imposer au sein d’un plateau relevé, en présence notamment de certains pilotes espagnols redoutables. Alors son objectif est au moins un podium, histoire de démarrer la saison du bon pied.