Publié il y a 3 h - Mise à jour le 18.01.2025 - François Desmeures - 3 min  - vu 66 fois

LE VIGAN Le cinéma Le Palace, pan de vie de la cité honoré par la municipalité

Le Palace utilise l'espace de l'ancien Grand hôtel du Midi

- François Desmeures

Ce dimanche, une plaque sera dévoilée au cinéma le Palace en l'honneur de son fondateur, Émile Lacan, et de sa fille, Mireille, qui ont fait vivre l'idée des années durant. Entamé en 1958, ouvert en 1982, le cinéma a reçu près de 26 000 spectateurs l'an dernier. Un chiffre qui ne cesse d'augmenter, sous la direction de Geoffrey Pelletier, qui a repris les rênes du lieu en 2018. 

Le Palace utilise l'espace de l'ancien Grand hôtel du Midi • François Desmeures

Un cinéma existait bien au Vigan - le Moderne - mais ce n'était pas assez pour Émile Lacan. "Et il n'avait de moderne que le nom, en sourit Henry Lavesque, président de l'association Hasta siempre, qui utilise souvent la salle de projection du Palace et habitait à 200 mètres au moment de changement de destination du bâtiment : on allait voir Il était une fois dans l'Ouest six mois après la sortie nationale."

Émile Lacan s'est alors emparé de ce qui était le Grand hôtel du Midi, "sous arrêté de péril, poursuit Henry Lavesque. Il a tout démoli et tout reconstruit." Un travail de très longue haleine, soit environ 22 ans, avant l'inauguration par le ministre Michel Rocard, le 3 septembre 1982. Entre-temps, la commune avait racheté les murs, en 1979. "Parfois, les travaux s'arrêtaient parce que M. Lacan n'avait pas les financements. Il a aussi fait appel à quelques Viganais, se souvient Henry Lavesque, pour qu'ils l'aident dans son financement. Tous ont ensuite été remboursés."

Raymonde et Émile Lacan • DR

L'Homme qui voulait être roi fut le premier film à l'affiche, le 2 juilet 1982. L'inauguration interviendra, donc, deux mois plus tard, en présence de tout le parterre politique local de l'époque, de Gilbert Baumet à Alain Journet, en passant par Gilbert Millet. Après 1982, alors que Mireille Lacan faisait vivre le cinéma, "la mairie s'est investie au fur et à mesure et, aujourd'hui, tout lui appartient". Émile Lacan n'aura pas survécu longtemps à son cinéma et l'histoire a oublié de rendre hommage à son épouse, Raymonde, qui l'a épaulé et a assuré la vente des billets. Elle ne figurera d'ailleurs pas sur la plaque hommage, ce qui peut paraître regrettable. Mireille Lacan, elle, est décédée l'année dernière. 

Michel Rocard s'empare des ciseaux pour l'inauguration, en septembre 1982, avec Alain Journet à ses côtés • DR

Et elle a eu le mérite de tenir le cinéma à bout de bras alors que l'affluence commencait à baisser. De 1 050 entrées par semaine en 1983, le Palace tombe à 300 en 1985, avant la "période de vide des années 90". Pourtant, Geoffrey Pelletier, qui a obtenu la délégation de service public en 2018, ne regrette pas son choix, bien qu'il ait eu le Covid à traverser. L'an dernier, presque 26 000 spectateurs ont acheté leur billet. 

Dans le hall du Palace... • François Desmeures

Hors vacances scolaires, le Palace propose désormais entre 20 et 25 films par semaine, mais passe à quatre ou cinq par jour pendant les vacances. "Les spectateurs sont bien investis dans leur cinéma, témoigne le gérant, qui multiplie les initiatives pour que sa salle vive au-delà de sa fonction de cinéma d'art et d'essai. On fait des ciné-goûter, avec la Biocoop du Vigan. Les adolescents commencent à revenir." Mais la répuitation colle à la peau et Henry Lavesque constate que certains Viganais croient encore "qu'un film arrive au Palace, deux mois après sa sortie". 

Geoffrey Pellettier aimerait continuer à gérer le Palace • François Desmeures

Le Palace s'investit aussi dans les festivals de la cité, y participe et se fait lieu d'accueil. Des réalisateurs viennent débattre de leur film. Avec l'Arc-en-Ciel, à Ganges, il s'accorde sur la programmation, histoire de ne pas proposer le même service. Le lieu se veut aussi Agora des associations et de leurs initiatives et animations. Des associations ravies de l'outil et de sa disponibilité, tandis que le gérant est ravi de son métier. D'ailleurs, au terme de la délégation de service public, l'an prochain, Geoffrey Pelletier affirme déjà qu'il sera candidat à sa propre succession.

Machines de projection 35 mm et numérique, dans la cabine de projection • François Desmeures

La salle de cinéma du Palace • François Desmeures

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