L'INTERVIEW SPORT Cheick Alan Diarra, attaquant de l'OAC : "On doit prouver que Rousset n'est pas invincible"
L'attaquant de l'OAC, Cheick Alan Diarra, revient sur de nombreux sujets concernant le début de sa carrière, la situation actuelle des Bleus et Blancs mais aussi son futur.
Objectif Gard : Comment vous sentez-vous dans cet effectif pour votre retour à l'OAC ?
Cheick Alan Diarra : Ça va, dans l'effectif je me sens bien, je n'ai pas eu de soucis à m'adapter parce que l'équipe a été quasiment refaite à neuf. On a tous appris à se connaître petit à petit, même si les joueurs sont parfois arrivés au compte-gouttes, on a un bon effectif et une bonne ambiance.
Quels sont les joueurs avec qui vous êtes le plus proche ?
Je passe plus de temps avec les anciens comme Benji (Duvoux), Makan (Traoré), Lucas (Franco), mais je suis aussi très proche des jeunes comme Evan (Paulet), Hamza (El Koubaïti) ou Gianni (Baptiste). Je suis un peu enfantin de mentalité alors je peux rigoler avec un petit de 18 ans et parler de sujets sérieux avec des plus anciens.
Le club a été battu lors du déplacement à Beaucaire le week-end dernier, comment êtes-vous passés à autre chose ?
Le coach nous a dit en début de semaine que c'était un mauvais résultat et que ce n'était pas ce qu'on avait espéré. On savait très bien que dans ce stade, sur une pelouse presque impratiquable, que c'était un peu du hasard. La première équipe qui allait marquer était certainement celle qui allait gagner. On ne peut pas produire de jeu, notre point fort c'est la création et on savait donc que ça allait être compliqué. Malheureusement beaucoup de fois cette saison, on a pris un but sur un coup franc, je ne pense pas que le buteur en mette toutes les semaines comme ça. La défaite a été bien digérée, dans notre tête c'est plus compliqué mathématiquement mais on est toujours focus sur l'objectif du club.
Donc toujours la montée ?
Tant que mathématiquement ce ne sera pas fini, on continuera à y croire. C'est fortement possible que Rousset monte s'ils continuent comme ça, mais ils ne seront pas invaincus toute la saison en championnat, il y a toujours des points qu'ils perdront.
Il y a ce match samedi face à eux justement, comment le club et les joueurs ont abordé cette rencontre ?
Au niveau de la préparation, on n'a pas trop le choix parce qu'on a eu une cascade de blessés et Yohan Mollo est suspendu. Cela ne va pas être trop compliqué pour le coach parce qu'on doit être pile le nombre. D'un côté c'est bien, on a rien à perdre, et on doit prouver que Rousset n'est pas invincible, on peut les faire tomber surtout qu'on est chez nous et que c'est difficile de nous faire mal à Pibarot. Tous les voyants ne sont pas au vert donc ça peut aussi nous donner l'avantage psychologique. On espère les ramener à neuf points ce samedi, espérer qu'ils perdent de leur côté, que nous on fasse le taf avant de les rejouer en fin de saison.
Yohan Mollo sera suspendu aussi pour ce match, qu'est-ce qu'il a apporté à l'effectif ?
C'est un joueur qui parle beaucoup et c'est important. On avait pas vraiment de leader dans le sens "communication" sur le terrain, même si on a des leaders techniques. Du fait de son expérience et de sa grande carrière, les joueurs l'écoutent, ça rassure tout le monde et ça en motive certains.
Destination exotique
Vous avez commencé très tôt à partir jouer en Roumanie, pourquoi ce choix ?
En fait ça a été un concours de circonstances. Quand j'étais à Dijon, ce n'était pas prévu que je signe professionnel pour diverses raisons. Un joueur de mon équipe, à l'époque, jouait en équipe A et avait été mis à la cave par Olivier Dall'Oglio donc il s'entraînait avec nous. Son agent m'avait vu jouer et m'avait proposé cette opportunité. J'ai saisi l'opportunité, j'ai fait un essai et ça s'est bien passé, j'ai beaucoup aimé l'atmosphère.
Qu'est-ce que ça vous a apporté et quelles différences observez-vous avec le système français ?
Je me suis ouvert. Quand on est en France on ne va pas forcément le faire. J'ai joué avec des joueurs qui viennent de partout dans le monde, c'est bien de découvrir d'autres façons de penser. On apprend à parler anglais, roumain... Par rapport à la France j'avais un peu des préjugés, je me disais qu'on était les meilleurs chez nous et aux pays limitrophes. Mais quand je suis arrivé là-bas j'ai remarqué que le niveau était haut, que même les jeunes joueurs roumains étaient très forts, j'ai été agréablement surpris.
Et vous avez même pu jouer un match de qualification de Ligue Europa en 2017...
C'est un peu l'avantage des pays de l'Est quand on arrive à accrocher une bonne équipe de championnat. C'est vraiment incroyable, il y a beaucoup de joueurs qui aimeraient vivre ça. D'en reparler, ça me paraît loin mais ça ne l'est pas tant que ça. On était tombé sur une équipe qui nous avait tué au match aller et match retour. Elle était rentrée dans les groupes et avait bien fini. On avait pu se confronter à un gros niveau et ça fait plaisir.
Vous souvenez-vous d'un adversaire qui vous a marqué ?
Il y en a deux. Quand j'étais en Moldavie en 2017 au Dacia Chișinău, on se battait souvent avec le Sheriff Tiraspol. Au-delà du fait qu'ils aient de l'argent, ils recrutent intelligemment et construisent de belles équipes tous les ans. Quand j'étais en Slovaquie, on affrontait le Slovan Bratislava, qui joue en Ligue des Champions cette année. Lorsqu'on jouait ces deux équipes on savait qu'on allait passer un sale quart d'heure, même si en Moldavie avec mon équipe on accrochait le Sheriff Tiraspol.
Vous allez avoir 32 ans, comment envisagez-vous les dernières années et votre reconversion ?
Pour une reconversion, c'est encore vague dans ma tête, j'ai quelques années devant moi. Au niveau physique, j'ai pris l'habitude de travailler à côté, bien dormir et assez bien manger pour accroître ma longévité. Du coup, j'espère jouer dans l'idéal jusqu'à 35 ou 36 ans à un niveau convenable en France ou ailleurs. Pour les projets, c'est encore le début. En 2025 j'espère avoir la santé, et que tout se passe bien au niveau footballistique. Ma première partie de saison était pas mal, j'espère faire mieux en deuxième partie. Au niveau collectif, j'espère que tout se passera bien, que tout s'aligne pour qu'on puisse revenir dans la course pour jouer la montée, notre principal objectif.