LÉGISLATIVES 4e circonscription : en attendant une potentielle union, les communistes passent à l'action
Ce samedi matin, par le biais d'une conférence de presse organisée à la brasserie des Alliés, à Alès, Paul Planque et Cécile Alphon-Layre ont officialisé leur entrée en campagne, quelques semaines après avoir été désignés chefs de file du Parti communiste sur la 4e circonscription.
72 heures après leurs camarades de la 5e circonscription, les chefs de file du Parti communiste français (PCF) pour les élections législatives sur la 4e circonscription gardoise ont officiellement lancé leur campagne à l'occasion d'une conférence de presse organisée ce samedi en matinée, à la brasserie des Alliés, à Alès.
C'est par la lecture d'un long communiqué que Paul Planque, élu d'opposition à la ville d'Alès, a amorcé ce rendez-vous avec les médias, toutefois précédé d'un propos liminaire rappelant "la situation dramatique" en Ukraine, laquelle a incité le dernier nommé à appeler l'ensemble des maires de la 4e circonscription à "mettre en œuvre toutes les actions de solidarité et d'accueil sur leur territoire".
À l'heure où le candidat des "Jours heureux" n'est crédité que de 4% des intentions de vote par les principaux instituts de sondages et dans un contexte géopolitique favorable à la réélection d'Emmanuel Macron, l'urbaniste alésien a choisi de "privilégier les élections législatives" pour lesquelles, comme l'ont précisé Sylvain André et Ghislaine Soulet il y a trois jours, le communiste s'avance dans la peau du "chef de file" et non dans celle du candidat officiel, ouvrant ainsi la porte au rassemblement des forces de Gauche.
(R)établir la synergie de l'urbain et du rural
S'il s'appuie sur le pacte d'engagement commun de Fabien Roussel construit autour de "projets ambitieux" tels que "la réparation des dégâts sociaux, écologiques et climatiques du capitalisme", le candidat "potentiel" établit plusieurs priorités relatives aux spécificités de la très vaste 4e circonscription. Parmi elles, "la réhabilitation du monde rural" et sa "synergie" avec le monde urbain, ainsi qu'une "amélioration sensible" des modes de déplacements et des services publics.
Poursuivant l'ambition de "redonner aux gens la possibilité de vivre dignement de leur travail", Paul Planque a aussi avancé quelques mesures "très concrètes" comme la gratuité du permis de conduire pour les moins de 25 ans, et une égalité salariale entre les hommes et les femmes. C'est d'ailleurs dans l'optique de respecter la désormais très en vogue parité des sexes que le sexagénaire s'est associé à la jeune (27 ans) Cécile Alphon-Layre.
Faire sauter le plafond de verre
Membre du PCF depuis 2014, la jeune femme, doctorante en sociologie, s'est distinguée par son militantisme associatif en créant le "réseau université sans frontière" à Montpellier, une association qui prend en charge les étudiants étrangers. La co-chef de file s'est chargée de la présentation de l'agenda de campagne qui a déjà mené le binôme communiste sur les marchés d'Alès, de Pont-Saint-Esprit, de Goudargues et de Barjac, entre autres, et occasionnera par ailleurs la venue d'André Chassaigne, président du groupe PCF à l'Assemblée nationale, le 11 mars prochain, à la cave coopérative d'Euzet-les-Bains, dans le cadre d'un échange avec le monde agricole.
Conscient que les forces de Gauche, même regroupées, ne représentent "que" 25% des intentions de vote à la Présidentielle, le tandem s'échine à mobiliser les très nombreux abstentionnistes, lesquels, souvent issus des classes populaires, ont opéré un détachement plus ou moins marqué avec la politique. "On veut refaire exister les catégories populaires dans la politique. C'est comme ça qu'on fera sauter le plafond de verre de la Gauche", a conclu Cécile Alphon-Layre, avant de filer pour une journée ensoleillée de porte à porte.
Corentin Migoule
Une ligne de départ encore brumeuse. S'il s'était initialement positionné sur la 5e circonscription, Paul Planque a finalement opté pour la 4e. Un choix qu'il dit avoir opéré dans l'optique d'affronter le maire d'Alès, Max Roustan (LR), auquel l'urbaniste est opposé au conseil municipal depuis qu'il est à la tête du Printemps alésien. Pourtant, le communiste ne croit guère en la candidature de l'indéboulonnable édile, pas plus qu'en celle du maire de Saint-Ambroix, Jean-Pierre De Faria. Dans le cas où l'union de la Droite et du Centre serait réitérée un an après les Départementales, la candidature de Philippe Ribot, maire de Saint-Privat-des-Vieux, paraît la plus réaliste. À ce stade, aucun candidat du Rassemblement national, pas plus qu'une éventuelle candidature du parti Reconquête, n'ont émergé. Quant à la possibilité pour la Gauche de s'unir, le PCF, s'il se montre favorable, revendique toutefois son "ancrage local", notamment sur les 4e et 5e circonscriptions, et ne se "couchera" pas si facilement. De leur côté, les Insoumis, qui n'apprécient guère la candidature communiste à la Présidentielle, laquelle pourrait briser les espoirs de second tour du candidat Mélenchon, feront valoir la dynamique présidentielle et semblent avoir la dent dure contre les "cocos" en ce qui à trait aux divergences sur le nucléaire. Dans ce contexte, le rassemblement apparait peu probable. Les socialistes semblent plus disposés à "discuter", comme le laisse entendre un échange récent à ce sujet réunissant Paul Planque et Arnaud Bord, lui aussi candidat à cette course à la députation dont la ligne de départ est encore brumeuse.