L'INTERVIEW Jean-Christian Rey : « Créer un écosystème autour de l’hydrogène »

Jean-Christian Rey est le président de l'Agglomération du Gard rhodanien.
- © Yannick PonsÀ quelques jours de la rentrée économique de l’Agglomération du Gard rhodanien, son président fait le point sur les projets à venir, dont un important autour de l’hydrogène. Avec un maître mot : l’attractivité, qui va notamment être déployée autour de l’appellation « Prov’Occ ».
Objectif Gard : La rentrée économique de l’Agglomération approche, ce sera le 26 septembre lors du salon POP, quel message allez-vous adresser aux chefs d’entreprises du territoire ?
Jean-Christian Rey : Sur l’économie, la clé c’est notre attractivité, la rentrée économique sera branchée sur le marketing territorial. Notamment l’appellation Prov’Occ, Provence Occitane en abrégé, avec de nombreuses choses qui vont se décliner, surtout ce que ça provoque, ce territoire, si on l’ose. On va déployer cette appellation.
Ce sera l’occasion de lancer une campagne de communication ?
Exactement, avec comme sous-titre "Osez la Prov’Occ", c'est-à-dire osez vous installer ici, c’est faciliter le recrutement, se laisser émerveiller par la nature et les paysages, c’est voir que les services publics sont tous présents ici… L’idée est de promouvoir l’attractivité de notre territoire et de nos quatre vallées.
L’idée est-elle aussi de répondre aux besoins des entreprises qui ont du mal à recruter ?
Jusqu’à présent on faisait des campagnes de communication sur le territoire. Et sans jamais trop se croiser, le monde de l’entreprise utilisait ses propres mots pour essayer de séduire. Là, pour la première fois, ce travail est issu des jeunes entrepreneurs du territoire qui se sont réunis pendant plusieurs mois pour écrire une histoire commune, ce n’est pas une vision des élus, ni des citoyens, des associatifs, des entreprises, c’est tout ça mélangé. Nous avons essayé d’être dans la concertation la plus large possible.
Les chefs d’entreprises sont aussi en attente d’annonces, notamment sur le SMR* et sur le site Arcelor à l’Ardoise. Y a-t-il du nouveau sur ces dossiers ?
Aujourd’hui, forts de cette attractivité, on veut arriver à séduire pour venir abonder les RH, avec des métiers comme dans la maintenance, qui sont en tension très forte sur le territoire. Et cette attractivité nous permet aussi d’accueillir des projets, on a des projets de gros industriels qui sont intéressés par une filière hydrogène sur notre territoire. L'idée est de reformer un écosystème. Aujourd'hui on a un écosystème du nucléaire, avec un grand nombre d’activités autour. Sur l’hydrogène on veut faire la même chose, ce qui nous permet aussi d’anticiper des fluctuations, et sécurise notre économie. Vu le nombre d’entreprises qui nous ont sollicités, et comme on a du foncier disponible, nous allons faire un appel à projets. Et sur le SMR, il y a les projets d’EDF et du CEA, et du fait que nous ayons délibéré à l’unanimité, que les entreprises ont montré leur unanimité aussi, des start-ups qui travaillent sur ces projets sont très intéressées par notre territoire car elles ont compris qu’ici, ils ont l’unité politique, économique et des citoyens. Et on a du foncier du CEA, et du foncier disponible tout de suite pour accueillir plusieurs projets, nous multiplions les rencontres avec les porteurs de projets, et il y en a qui d’ores et déjà veulent rapatrier leurs équipes ici.
Le foncier, vous en avez parlé plusieurs fois, en a-t-on assez pour répondre à la demande des entreprises ? Surtout si ces grands projets se font.
Oui, sur la partie nucléaire, on a plus de 30ha disponibles tout de suite sur Marcoule, et potentiellement plus. La place, on l’a, et rapidement. C’est extrêmement précieux. Et la friche Arcelor, on n’y fera pas du nucléaire, mais tout le back-office peut s’y installer, et c’est 50ha. Des territoires où on a 30ha sur du nucléaire, plus 50 ha à côté, ça ne court pas les rues. Ça prend du temps, dans l’industrie on est dans le temps long, mais ça rime avec de l’emploi et du développement économique.
Il y a cependant un contexte national, notamment politique, plutôt instable.
J’ai une inquiétude nationale. Gabriel Attal avait expliqué où il allait chercher des économies, là, à chaque fois que j’allume la télévision, on parle de 110 milliards d’économies en trois ans, mais ils ne disent pas où. Ça créé une grande incertitude, il faut qu’on ait de la visibilité, un peu de stabilité. Donc plus on sera attractif, plus on pourra absorber les difficultés. Au niveau national, ils nous trouvent des problèmes, et nous localement on trouve des solutions.
L'économie, c’est aussi de l’agriculture sur ce territoire, avec un poids économique important de la viticulture. Or en ce moment, la situation dans les côtes du Rhône n’est vraiment pas florissante. Cela vous inquiète-t-il ? Comment les aider au niveau de l’Agglomération ?
Oui ça nous inquiète, on voit bien qu’il y a une mutation importante, la consommation de vin n’est pas au rendez-vous, et en plus il y a le changement climatique. Il faut travailler avec les professionnels et la Chambre d’agriculture à imaginer de nouvelles cultures. Là où on doit les aider, le noeud, c’est l'irrigation. On travaille sur le projet d’irrigation avec l’eau du Rhône de milliers d’hectares, en expliquant qu’on n’est pas en train d’irriguer des vignes, mais des parcelles, et qu’un jour où l’autre, peut-être que ces vignes il faudra les remplacer par d’autres types de production. Ce qui est certain, c’est que ça passe par l’irrigation. Et au niveau national, il faut mettre des moyens pour aider à la mutation. Aujourd'hui il y a beaucoup de vignerons qui ne se paient plus, de caves qui ont arrêté de payer ce qu’elles doivent aux vignerons car elles n’ont plus de trésorerie, ce n’est pas possible de continuer comme ça.
Le troisième pilier économique du territoire est le tourisme. Quel bilan tirez-vous de la marque Provence Occitane, quelques années après sa mise en place ?
Au début, je trouvais le nom bizarre, antinomique, mais finalement c’est très bien trouvé. La Provence est un des premiers mots sur les moteurs de recherche lorsque les gens cherchent pour leurs vacances. Pour les étrangers et les gens éloignés de chez nous, la Provence c’est le carré sud-est, et nous on s’est spécifiés avec le nom Provence Occitane. On a eu un pic colossal pendant le covid, cette année on est en train de récupérer des chiffres d’avant-covid. La marque Provence Occitane a marché, notre gamme est qualitative, on n’est pas sur un tourisme de masse, ici on respire.
* SMR, pour Small modular reactor, un petit réacteur nucléaire dont le démonstrateur pourrait être construit à Marcoule par EDF et le CEA, entre autres.
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