L'INTERVIEW Martin Sourzac (gardien Nancy) : "Nîmes est un rendez-vous manqué"
Ce soir, Nîmes Olympique reçoit Nancy (16ème journée de National) pour son premier match de 2025. Cette venue du leader marque le retour à Nîmes de Martin Sourzac. Ancien gardien au NO de janvier 2017 à juillet 2019, il a connu la montée en Ligue 1 et la première saison exceptionnelle avec la 9e place. Le joueur de 32 ans revient sur son passage chez les Crocos.
Objectif Gard : Nancy est leader du classement, vous jouez clairement la montée, n'est-ce pas ?
Martin Sourzac : On ne se cache pas. On ne l’a pas clamé haut et fort, mais on sait que le club, sur le plan économique, a un impératif de remonter rapidement. Nous joueurs, on veut connaître un nouveau championnat et une nouvelle dynamique pour le club qui a connu des moments difficiles.
Sur le plan personnel, c'est votre troisième saison consécutive à Nancy en tant que titulaire, comment vous sentez-vous ?
Je me sens bien. Le club a vécu des moments compliqués donc ce n’était pas facile. Il a failli disparaitre*. Aujourd’hui tout ce qui arrive est vraiment positif. Le retour des anciens joueurs et du coach emblématique Pablo Correa a fait du bien à l’ensemble du club. Toutes les personnes aujourd’hui à Nancy sont des amoureux du club, ce qui permet de lui redonner des valeurs alors qu’il avait tout perdu en quelques années.
Votre carrière a véritablement décollé à partir de 30 ans, quelles sont les raisons ?
Tout simplement, j’ai mis du temps à avoir une maturité que certains gardiens ont très tôt. On avait placé beaucoup d’espoir en moi à Monaco, j’avais eu du mal à assumer. Ensuite, j’ai fait beaucoup de clubs qui tournaient bien et donc c’était très difficile de revendiquer une place de titulaire. Par conséquent, je me suis dit que je serais amené à avoir une carrière de doublure. J’ai grandi, j’ai beaucoup travaillé mentalement. Cela m’a permis de prendre conscience que j’avais la capacité à jouer et que j’allais avoir des regrets. Au fur et à mesure, j’ai pris confiance. Nancy a aussi cru en moi. Aujourd’hui, j’en profite et je rattrape un peu les années même si j’ai beaucoup appris. Je n’ai pas de regrets.
"La ville était derrière son club"
Vous avez joué deux ans et demi à Nîmes, que retenez-vous de votre passage ?
Sur le plan collectif, exceptionnel, de la part les rencontres que j’ai faites et comment était le club. Aujourd’hui, il vit une période plus compliquée. Je suis de loin, mais je fais toujours attention aux clubs dans lesquels je suis passé. Le fait de ne plus jouer aux Costières, d’avoir moins de monde au stade aussi, on sent qu’il n’y a plus l’engouement qu’il y avait à l’époque. Le niveau fait que ça intéresse moins les Nîmois. C’est dommage ! J’ai connu l’euphorie des Costières même si j’étais peu dans le groupe. Je voyais vraiment que c’était un club qui avait une âme et une histoire. La ville était derrière son club. Cela me fait penser à ce que l’on a vécu à Nancy, mais ça reviendra.
Vous avez disputé seulement cinq rencontres avec les Crocos, comment l'expliquez-vous ?
Personnellement, c’est un rendez-vous manqué. J’ai eu l’opportunité de m’imposer. On a été dur avec moi. Je joue deux matchs, tout se passe bien et on perd 5-1 contre Niort. Je ne fais pas un mauvais match, mais je ne suis pas décisif. Quand tu en prends cinq, il faut être lucide, tu ne fais pas un bon match. Pourtant, je ne fais pas d’erreurs. Le coach Blaquart m’a enlevé après ce match. Il avait ses raisons et pas de temps à perdre, il fallait que l’équipe tourne. Je ne lui en veux pas. Ça aurait pu mieux se passer. Je n’ai aucun regret parce que j’ai vécu quand même des moments forts comme la montée en Ligue 1, même si j’étais sur le banc. Je l’ai savouré et ça reste gravé dans ma mémoire. Je me suis plus dans cette ville et j’ai rencontré beaucoup de personnes extérieures au football. J’ai souvent l’occasion de revenir l’été.
Comment abordez-vous ce premier retour à Nîmes ?
Malheureusement, ce ne sera pas aux Costières ! Je ne connais plus grand monde au club, la dernière personne que je connaissais, c’était Anthony Babikian, l’entraîneur des gardiens de la réserve. Ça a beaucoup changé. J’ai du respect pour ce club, ça m’a apporté beaucoup d’expérience et d’émotions. Mais aujourd’hui, je suis fier de porter les couleurs nancéiennes.
*À la fin de la saison 2021/2022, Nancy est relégué pour la première fois de son histoire en National. La saison suivante, le club tombe sportivement en N2 et est même rétrogradé administrativement en N3 par la DNCG. Finalement, des fonds sont trouvés pour sauver financièrement le club qui est finalement repêché en National pour la saison 2023/2024.