Publié il y a 1 jour - Mise à jour le 13.04.2025 - Yeltaz Blandin et Yannick Pons - 3 min  - vu 3044 fois

L'INTERVIEW Pierre-Emmanuel Barré : " Les gens qui disent on peut plus rien dire, c’est juste parce qu’ils avaient envie de dire de la merde"

Pierre-Emmanuel Barré

- ITSADONIS

De retour à Paloma le 19 avril pour son "Come Back", une pièce de théâtre qu'il jouera seul en scène, Pierre-Emmanuel Barré nous parle d'humour, d'Emmanuel Macron, mais aussi, et c'est peut-être bien ça le plus important, de zèbres.

Objectif Gard : Dans Come Back, vous jouez votre propre personnage seul en scène, mais en 2031. Qu’est-ce que ça raconte ?

Ça parle de plein de choses ! De l’humour, de son utilité et de son inutilité, de son rôle dans la société, des réseaux sociaux, de la ringardise des humoristes, un peu d’Emmanuel Macron et beaucoup des gens qui puent des pieds. J’ai choisi de ratisser des sujets très larges pour toucher un maximum de public afin d’associer mes deux passions, les blagues et l’argent. En vrai, au début, je voulais faire une comédie musicale sur l’attaque de l’Éthiopie par Mussolini au début des années 30, mais ça n’intéresse personne et j’avais besoin de 500 zèbres. Eh bien figurez-vous que c’est très compliqué parce que les zèbres sont nuls en comédie, ils n'apprennent pas leur texte.

 

Pierre-Emmanuel Barré

« À chaque nouveau spectacle, on essaye de faire toujours quelque chose de différent »

Paloma se définit comme une scène de musique actuelle, qui a à cœur de mettre en avant des artistes qui sortent des sentiers battus. En quoi pensez-vous que votre spectacle se démarque de ce qui se fait dans l’humour aujourd’hui ?

Si vous m’aviez demandé ça il y a un an, j’aurais dit “grâce à mes 500 zèbres, malheureusement, le projet est tombé à l’eau". Mais il se démarque quand même, parce que c’est plus une pièce qu’un spectacle d’humour classique, j’utilise beaucoup la vidéo. Avec mon co-auteur Arsen, à chaque nouveau spectacle, on essaye de faire toujours quelque chose de différent. Après les sketchs, le stand-up, la conférence, on essaye un nouveau format. Évidemment, le public est un peu déstabilisé, mais il ne faut pas se fier à l’avis du public. Si on fait un truc différent, il dit “c’était mieux avant” et si on fait toujours la même chose, il dit “ouais, mais lui, il fait le même truc depuis 10 ans.” Le public, c’est des cons.

Après les évictions de Guillaume Meurice et Merwane Benlazar, en tant qu’humoristes assez trash et politisés plutôt à Gauche, êtes-vous inquiet pour la suite de l’humour en France ? Lorsque vous écrivez vos blagues, pensez-vous à cette épée de Damoclès ?

Non, pas vraiment, je me suis passé des médias pendant un bon bout de temps avant que Guillaume me fasse revenir sur Nova. C’est vrai que le service public essaye de se dépolitiser, mais ça fait déjà longtemps et il reste plein d’espaces de liberté, la scène en est un, et pour l’instant, Internet aussi. Je vais vous dire un secret : souvent, les gens qui disent “on ne peut plus rien dire”, c’est juste parce qu’ils avaient envie de dire de la merde.

Pendant le confinement, vous avez publié un grand journal de bord plein de succès : une vidéo par jour pour décrire vos petites galères quotidiennes avec beaucoup d’humour et d’exagération. Quelle répercussion a eu le confinement sur vous et votre travail ?

C’est incontestablement la période où j’ai le plus bossé de toute ma vie, parce que c’était censé durer 14 jours au départ… On s’est bien fait avoir, parce que 58 vidéos quotidiennes sans pauses avec un arc narratif, ça a été un sacré boulot, on n'a pas arrêté une seconde, mais c’était vraiment chouette et ça restera clairement comme un des trucs dont je suis le plus fier de ma carrière d’humoriste. Mais tout cela est bien loin, et maintenant, j’ai retrouvé la vie paisible en famille, à Anduze, à m’occuper de mes 500 zèbres.

Le 2 août, vous revenez à Anduze, chez vous, pour le festival d’humour et de musique Lol & Lalala, en duo avec Aymeric Lompret. Vous le côtoyez déjà sur Radio Nova tous les dimanches, pourquoi avoir voulu vous l’infliger seul ? Est-ce que vous allez le forcer à écrire ses répliques en avance ?

Oui ! On revient, et on est content. Aymeric, c’est devenu notre mascotte ! On l’aime et il est là depuis la toute première édition, et il a à peu près eu tous les postes, du DJ à l'humoriste en passant par la première partie, l’animateur de bingo et il aide même au démontage, mais personne ne veut de lui dans son équipe parce qu’il est un peu saoul et qu’on a peur qu’il se blesse. Cette année, on co-présente, c’est un exercice qu’on a déjà beaucoup fait et qu’on adore faire. C’est un plaisir de jouer avec lui, on n'est pas stressé, parce qu’on sait que si quelque chose se passe mal, il va dire un truc drôle et ça sauvera tout. En plus, les zèbres l’adorent.

Yeltaz Blandin et Yannick Pons

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