Publié il y a 2 ans - Mise à jour le 16.09.2022 - stephanie-marin - 3 min  - vu 605 fois

MIDI VILLAGES Risque inondation : à Théziers, le Briançon libéré de ses digues et renaturé

Le Briançon libéré de ses digues et renaturé. (Photo : S.Ma/ObjectifGard)

Le Briançon a été débarrassé de ses digues, remplacées par un lit élargi sur une distance de 3,5 kilomètres de part et d'autre du cours d'eau qui traverse la commune de Théziers.

Le Briançon, est le dernier affluent du Gardon, rive gauche, avant la confluence avec le Rhône. Il prend sa source sur la commune de Domazan. De nombreux investissements ont été faits dans le passé pour procéder à des travaux d'aménagements. En vain. Malgré les différentes opérations de recalibrage, endiguement et curage, les crues du cours d’eau ont continué à provoquer des dégâts sur les terres agricoles et les quartiers les plus bas de Théziers en particulier à cause des ruptures de digues. "En 2002, nous avons eu jusqu'à 2m d'eau au niveau du stade de la commune", se souvient son ancien maire André Carrière. Il siégeait encore à l'hôtel de ville théziérois lorsque le projet de restauration physique du Briançon a été lancé, porté par l'établissement public territorial de bassin Gardons.

Max Roustan, président de l'EPTB Gardons. (Photo : S.Ma/ObjectifGard)

"Une longue phase de préparation - comprenant les études et les procédures d'acquisition de foncier soit 22 hectares - a été nécessaire avant de démarrer les travaux pour supprimer les digues et créer un nouveau lit de la rivière. Cela en s'assurant que la prévention des inondations est bien prise en compte en donnant la même capacité hydraulique qu'avant l'existence des digues", explique Étienne Retailleau, directeur adjoint de l'EPTB Gardons. 120 000m3 de terre ont été retirés et stockés sur des terrains comptant dans les 22 hectares achetés dans le cadre de ce projet. "Ces terrains seront conventionnés pour des activités agricoles ou vendus", ajoute le directeur adjoint.

Hier lors de l'inauguration du Briançon à Théziers, ce jeudi en présence de Max Roustan, président de l'EPTB Gardons, Karine Bonacina, directrice de la délégation Montpellier de l'Agence de l'eau Rhône Méditerranée Corse, Pierre Prat, président de la communauté de communes du Pont du Gard, Aurélie Genolher, l'élue à la Région Occitanie, Murielle Garcia-Favand, maire de Théziers.

Plus de dix ans après l'ouverture de ce dossier, l'inauguration du Briançon restauré et renaturé avec plus de 20 000 plantations nouvelles, a eu lieu ce jeudi 15 septembre. Tous les partenaires financiers étaient présents - ne manquait qu'un représentant du Département - autour du président de l'EPTB Gardons, Max Roustan. Ce dernier a été remercié par Pierre Prat, président de la communauté de communes du Pont du Gard "pour son engagement en faveur de l'environnement et l'avenir". "La ressource en eau, la réduction du risque inondation sont des enjeux forts pour la prochaine décennie", a-t-il ajouté.

Lionel Georges, directeur EPTB Gardons. (Photo : S.ma/ObjectifGard)

Le Briançon ne fait pas figure d'exception comme l'a rappelé Karine Bonacina, directrice de la délégation Montpellier de l'Agence de l'eau Rhône Méditerranée Corse. "De nombreux cours d'eau ont été dégradés parce qu'ils ont été utilisés comme des drains, parce qu'ils ont été endigués comme ici, parce qu'on a fait des extractions de granulats." Et la même de poursuivre : "Aujourd'hui, l'objectif est de redonner leur fonction à ces cours d'eau et donc de faire de la restauration hydromorphologique. Et ce pour bénéficier de la gratuité des services rendus par les cours d'eau. Un cours d'eau qui fonctionne permet d'éviter les lourdes conséquences financières de demain." Et de rétablir les fonctionnalités naturelles du cours d'eau, c'est-à-dire la préservation de la faune et la flore, la filtration des eaux et la recharge de la nappe phréatique.

Un tronçon de 100 mètres de digue, au droit d’habitations vulnérables, a également été conforté. Deux ponts vétustes ont été remplacés par des passages à gué. Ces travaux dont le coût global est de 3,7M€, ont été co-financés par l'Agence de l’Eau Rhône Méditerranée Corse (près de 1,8M€), le Fonds européen FEDER, la Région Occitanie, le Département du Gard et l’EPTB Gardons.

Stéphanie Marin

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