Publié il y a 3 h - Mise à jour le 17.12.2024 - Corentin Corger - 4 min  - vu 185 fois

NÎMES MÉTROPOLE Le budget 2025 contesté mais adopté

nîmes métropole conseil communautaire décembre 2024

Olivier Fabregoul, Frédéric Beaume et Franck Proust 

- Photo Nîmes métropole

"Quand Mme Delga et Laurent-Perrigot communiquent à tour de bras, cela ne vous gêne pas. On les voit plus que moi !". 

Pour ce dernier conseil communautaire de 2024, les élus étaient convoqués, hier, à 17 heures au Colisée. Après avoir eu une pensée pour les habitants de Mayotte, dévastée par un cyclone, Franck Proust a pris le temps de faire le point sur l’actu de l’Agglo. La principale info à retenir : la confirmation de l’ouverture de la billetterie, le 21 décembre, pour quatre nouvelles destinations avec l’Odyssée depuis l’aéroport de Nîmes : Ajaccio, Bastia, Nice et Milan. Seulement quatre contre sept initialement prévues. « Les autres destinations sont en calages d’horaires », précise Franck Proust, au sujet de Barcelone, Genève et Vérone, sans donner plus d'informations. 

Pour ce dernier rendez-vous, les yeux étaient surtout portés sur le vote du budget 2025 débattu un mois plus tôt en conseil. « Depuis cette date a eu lieu le vote de la censure à l’Assemblée nationale, balayant de fait le projet de loi de finances pour 2025 sur lequel était construit notre budget. Mon choix a été de ne pas toucher un cheveu du budget préparé avec beaucoup de sérieux », a tenu à souligner le président. Près de 264 millions d’euros de recettes budgétées pour 2025, soit une baisse de 13,8 M€ par rapport à 2024, marquées par la baisse de 10% du taux de Teom (Taxe d’enlèvement des ordures ménagères).

nîmes métropole conseil communautaire décembre 2024
C'est essentiellement le vote du budget qui a occupé les échanges • Photo Nîmes métropole

Concernant les dépenses, le montant prévu pour 2025 est de 213 M€ dont 40 M€ pour la prévention des inondations, 27 M€ pour la gestion de l’eau ou encore 16 M€ pour les transports avec le lancement de la ligne T5 reliant la gare de Nîmes à la Vaunage. Sans oublier, 7,5 M€ dédiés au fonds de concours pour accompagner les communes dans leurs projets. À noter que la baisse des recettes combinée à la hausse des dépenses impactent l’épargne brute qui tombe à 50,6 M€ contre 73,6 M€ l’an dernier, amenant l'endettement à 493 M€.

"Il y avait des soirées gigantesques au siège du Crédit Lyonnais à Paris"

C’est dans ce contexte que Frédéric Beaume, vice-président aux finances, déroule les 31 premières délibérations, sur 76, consacrées donc à tous les budgets. De son côté, l’opposition avait décidé d’attaquer Franck Proust sur le budget de la communication. "Certains s’interrogent de voir le président de Nîmes métropole accompagné d’une citation sur des campagnes de pub", soulève le communiste Vincent Bouget. « Quand Mme Delga et Laurent-Perrigot communiquent à tour de bras, cela ne vous gêne pas. On les voit plus que moi ! », répondra le président, justifiant la volonté d’incarner la collectivité pour mieux faire connaître ses compétences au grand public.

« Le budget communication de 1,8 M€ apparait comme une dérive électorale. Il ne se passe pas une semaine sans que fleurisse une campagne d’affichage au bord des routes ou que l’on retrouve des pages entières dans les médias locaux vantant les mérites de l’Agglo, renchérit la centriste Valérie Rouverand, cette frénésie publicitaire est-elle pour Nîmes métropole ou pour son président ? ». Franck Proust a eu le temps de préparer sa riposte, souhaitant remettre l’église au centre du village en s’attaquant à son prédécesseur Yvan Lachaud : "Il y avait des soirées gigantesques au siège du Crédit Lyonnais à Paris qui coutaient des sommes pharamineuses, on en est loin ! Venir me reprocher des dépenses de communication qui sont en baisse par rapport à 2024 (-15%), je trouve que c’est un peu fort." (voir vidéo ci-dessus).

Étonnamment, le mis en cause, pourtant présent, n’a pas réagi sous les yeux également du maire de Nîmes Jean-Paul Fournier. L’autre représentante de l’opposition, la RN Laurence Gardet, s’est emballée sur la critique du taux d’endettement : « vous prévoyez d’alourdir la dette en 2025 et en 2026 comme vous l’avez fait ces dernières années. Vous ne cessez d’augmenter les dépenses alors que les recettes fondent dans le même temps. Notre Agglo est au bord de la tutelle ! ». Frédéric Beaume a vite rassuré et rétabli la situation : « pour être sous tutelle de l’État, il faut être à 12 années de remboursement de crédit, on en est à 9,8 années. On est assez à l’aise, il faudrait encore une petite centaine de millions d’emprunts avant d’y arriver, ce qui n’est pas notre intention. »

Un budget, en revanche, approuvé par Rémi Nicolas et Eddy Valadier. Et voté favorablement à 89% avec 10 votes Non, 4 abstentions et 4 non-votants. Le reste du conseil se poursuivra normalement jusqu’à 19h30 avant de se quitter et de se souhaiter : « Joyeuses fêtes ! ».

Ce qu'il faut retenir

Une subvention exceptionnelle de 23 000 € a été votée en faveur de la Banque alimentaire après l’incendie de ses six camions réfrigérés. La délégation de service public de la piscine Nemausa a été renouvelée pour sept ans (à partir du 1ᵉʳ janvier 2025) à la société Vert marine malgré 10 abstentions. Et puis le tarif de l’eau et de l’assainissement augmente, au 1ᵉʳ janvier, de 12 centimes d’euros TTC par m3, soit une hausse de 14 € TTC par an pour une facture de 120 m³. Sachant que le prix de l’eau 2025 reste largement inférieur, de l’ordre de – 11 %, par rapport à la moyenne nationale qui s’élève à 4,52 € TTC par m3.

Corentin Corger

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