Publié il y a 1 mois - Mise à jour le 19.07.2024  - 3 min  - vu 836 fois

POLITIQUE Dissolution de l'assemblée : « Tout ça pour ça ! », selon le sénateur Denis Bouad

Denis Bouad, sénateur PS du Gard

- - Photo : Objectif Gard

Le sénateur du Gard, Denis Bouad, réagit aux dernières actualités politiques et notamment à la réélection de Yaël Braun-Pivet à la présidence de l’Assemblée nationale. 

Voici le courrier :

"Au soir des élections européennes, dont les résultats étaient pourtant conformes à ce qui était annoncé dans les sondages, le président de la République a décidé, seul, sans réelle consultation, de dissoudre l’Assemblée nationale. Emmanuel Macron aime dire qu’il « prend son risque »… Simplement, on ne joue pas avec les institutions et l’avenir du pays comme on mise sur une table de poker ou dans une salle de marché. Cette dissolution, à mes yeux totalement irresponsable, a plongé le pays dans une profonde instabilité à la veille des Jeux Olympiques.

Dans ce contexte politique, le second tour des élections législatives a permis de faire émerger un véritable front républicain qui témoigne qu’une majorité de français ne souhaite pas donner les clés du pays à l’extrême-droite. L’ensemble des partis du Nouveau Front populaire comme les électeurs de Gauche ont pris toute leur part dans ce front républicain. Je regrette que ce sens des responsabilités n’ait pas été partagé par tous les responsables politiques de ce qui doit être l’arc républicain. La stratégie du « ni-ni » adoptée par certains a notamment contribué à l’élection de 6 députés Rassemblement national dans les 6 circonscriptions gardoises.

À l’échelle nationale, les français ont choisi de donner une majorité, certes relative, au programme du Nouveau Front populaire et à ses députés au sein l’Assemblée nationale. Douze jours après ce vote, Gabriel Attal est toujours Premier ministre et Yaël Braun-Pivet vient d’être réélue à la présidence de l’Assemblée nationale au bénéfice d’arrangements de couloirs entre le camp présidentiel et les députés de la Droite républicaine.

Cet accord de circonstance a permis d’élire Yaël Braun Pivet avec 220 voix, dont 17 voix de ministres en exercice. Notons qu’avant la dissolution la réunion du camp présidentiel et de la droite représentait 311 députés. Le président de la république qui le soir de la dissolution disait vouloir « redonner la parole au peuple (…) plutôt que tous les arrangements et les solutions précaires » semble depuis œuvrer en coulisses pour passer outre l’expression démocratique et donc faire le choix des arrangements et des solutions précaires. Tout laisse à penser qu’Emmanuel Macron, dans une sorte de déni de démocratie, ambitionne de nommer un gouvernement composé de ceux qui ont perdu les élections législatives qu’il a lui-même convoquées. Tout ça pour ça ! Un telle « coalition » entre ces deux Droites ne nécessitait pas une dissolution et toute cette crise politique.

Alors que les précédentes élections ont suscité une mobilisation record, je crains fortement les conséquences de ces combinaisons sur la vitalité démocratique de notre pays et sur la désespérance que cela pourrait susciter chez beaucoup de Français.

Pour ma part, ces derniers mois, j’ai pu constater que la candidature de Raphaël Glucksmann aux élections européennes a pu faire renaitre un véritable espoir à Gauche.

Alors que nous devons répondre au dérèglement climatique… alors que la Banque alimentaire accueille trois fois plus de personnes qu’il y a 10 ans et une grande partie de travailleurs pauvres… alors que le logement social manque cruellement et qu’il devient de plus en plus difficile de se loger décemment… alors que de plus en plus de territoires ruraux et périphériques se sentent délaissés, déclassés et de plus en plus éloignés de services publics pourtant indispensables,… le Parti socialiste se doit de proposer une réelle alternative crédible aux politiques libérales qui sont à l’œuvre.

Il appartient aux forces de Gauche de faire la démonstration à l’ensemble des français que la politique peut concrètement changer la vie et améliorer leur quotidien. Tel doit être l’ambition inaltérable que se fixe la gauche quelques soient les décisions futures d’un Président de la république de plus en plus illisible."

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