Publié il y a 3 h - Mise à jour le 06.02.2025 - Thierry Allard - 3 min  - vu 73 fois

PONT-SAINT-ESPRIT Masse salariale en hausse, près de 5 millions investis et pas de hausse des impôts en 2025

Mercredi soir, lors de la séance du conseil municipal de Pont-Saint-Esprit

- Thierry Allard

La majorité municipale de Pont-Saint-Esprit présentait ses orientations budgétaires pour 2025 ce mercredi soir lors de la séance du conseil municipal, en amont du vote du budget. Il en ressort que, même si la masse salariale de la mairie augmente, près de 5 millions d’euros seront investis, sans augmenter les taux de fiscalité locale.

Les dépenses pour commencer : « en 2025, nous projetons une hausse de la masse salariale, qui passe de 8,58 millions d’euros à 8,95 millions d’euros », pose l’adjointe aux Finances Karine Bommenel. Une hausse assumée par l’équipe en place depuis le printemps dernier, « liée au renforcement des services municipaux de la sécurité et de la propreté », avance l’élue. La création d’une brigade de nuit de la police municipale et le renforcement du centre de vidéo-protection de la commune, et les recrutements qu’ils ont engendré, mais aussi la hausse des cotisations à la caisse de retraite des fonctionnaires, qui s’applique au niveau national, pèsent donc un peu moins de 400 000 euros sur le budget annuel.

Côté investissements, la mairie prévoit de mettre 4,8 millions d’euros sur la table en 2025, avec comme investissement principal les travaux de l’îlot Hôtel-Dieu, pour 2,1 millions. Suivent la voirie et le foncier, avec 497 000 euros, les moyens des services, avec 464 000 euros, l’aménagement de locaux de la Cazerne, qui comprend les cabinets médicaux et la rénovation du poste de police municipale, pour 370 000 euros, la rénovation des menuiseries des écoles Pagnol et Ferry pour 157 000 euros, 135 000 euros pour des travaux d’accessibilité, sur le portail et sur l’orgue de l’église, 115 000 euros pour le Clos Bon-Aure ou encore 84 000 euros pour la mise en accessibilité de la mairie. Certains projets, comme l’Hôtel-Dieu, engendreront des investissements encore dans les années à venir : 2,2 millions en 2026 et 1,6 million en 2027.

Des projets pour lesquels la municipalité « envisage de recourir à des financements de plusieurs partenaires externes, sans avoir recours à l’emprunt », explique Karine Bommenel. En conséquence, l’épargne de la commune va baisser en 2025. Puis, avec l’extinction de la dette historique qui se profile en 2028, ce qui donnera de l’air à la commune qui va voir ses annuités passer d’1,3 million d’euros à 400 000 euros, la mairie, « pour couvrir l’ensemble des dépenses, empruntera 2,6 millions d’euros », annonce l’adjointe.

Enfin, la mairie choisit de ne pas actionner son dernier levier : la fiscalité locale. « Il n’y aura pas d’augmentation des taux de fiscalité cette année », affirme Karine Bommenel, des taux qui resteront donc à 23,24 % sur la taxe d’habitation sur les logements vacants, 59,15 % sur le foncier bâti et 99 % sur le foncier non bâti. Les impôts locaux devraient rapporter 8,2 millions d’euros à la commune en 2025.

Pas de baisse de la fiscalité à venir dans l’immédiat

Emmanuel Le Pargneux, pour le Rassemblement national, sera le premier à intervenir pour l’opposition, rappelant que la nouvelle majorité n’avait « pas modifié le plan pluriannuel d’investissements (PPI, ndlr) qui date d’avant (son) accession », avant de demander « comment vont évoluer les coûts ? » Karine Bommenel lui répondra que « nous avons repris ce PPI car il y a des dépenses verrouillées, comme l’Hôtel-Dieu, et nous avons intégré les travaux de la Cazerne. » L’élu RN reviendra ensuite sur l’abandon du projet Ma Santé Ma Région au profit d’un projet à venir de maison de santé pluridisciplinaire, en demandant « des garanties que le nouveau projet sera moins cher. » Le maire Valère Segal lui répondra que « le coût des travaux pour l'accueil des médecins est de 80 000 euros sans coût supplémantaire pérenne, Ma Santé Ma Région c’était des coûts annuels, et il n’y aura pas de coût de fonctionnement, les médecins paieront un loyer de 1 250 euros. »

L’opposant Ludovic Nicolas, élu avec le RN avant d’entrer en dissidence avec plusieurs autres élus, reviendra sur la hausse de la masse salariale. Outre la justification par les recrutements pour la brigade de nuit et le centre de vidéo-protection, Karine Bommenel lui répondra que « des réorganisations seront effectuées lors des départs en retraite. » « On va essayer d’optimiser », rajoutera le maire. Ludovic Nicolas interviendra de nouveau pour demander que le recours à l’emprunt serve à baisser la fiscalité. Impossible, lui répondra l’adjointe aux Finances, compte tenu de l’annuité de la dette qui reste à rembourser. « Et en 2026, il y aura un emprunt, mais pas de baisse de la fiscalité », rajoute-elle, avant que Valère Segal ne renvoie une éventuelle baisse à « peut-être dans les prochaines années. »

Le débat finira avec une brève intervention de l’ancienne maire, Claire Lapeyronie, qui dénoncera des orientations budgétaires « qui font exploser le fonctionnement, même s’il y a aussi des choses qui ne sont pas de votre fait, et qui actent définitivement l’arrêt de projets structurants, comme la piscine et le collège. » Les échanges s’achèveront ainsi, avant le vote du budget prévu pour le 2 avril.

Thierry Allard

A la une

Voir Plus

En direct

Voir Plus

Studio