Publié il y a 3 h - Mise à jour le 05.02.2025 - Propos recueillis par Abdel Samari - 4 min  - vu 556 fois

NÎMES Joselito Miralles de la société ADT : "Proposer quelque chose de mieux que Simon Casas"

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Photo Yannick Pons

"Cela fait 40 ans aujourd'hui que les arènes de Nîmes sont tenues par Simon Casas"

Joselito Miralles, l'un des associés de la société ADT • Photo DR

Par voie de communiqué à la presse locale, concernant l’attribution de la Délégation de service public (DSP) pour la gestion des spectacles taurins aux arènes de Nîmes, la SAS ADT a souhaité dénoncer « de graves irrégularités » dans l’évaluation des offres, qui remettent en question selon elle, la transparence et l’équité de la procédure de sélection. Après avoir saisi le tribunal administratif de Nîmes, l’entrepreneur Joselito Miralles, associé à la société ADT, s’exprime sur Objectif Gard.

Objectif Gard : Avec qui êtes-vous associé au sein de la société ADT ?

Joselito Miralles : Sur ce dossier, nous sommes quatre associés à présenter le dossier. Julien Miletto, Pierre-Henry Callet, Joachim Cadenas, et moi-même. C'est une association de personnes qui se connaissent depuis longtemps, qui sont des professionnels.

Pourquoi avez-vous décidé de vous positionner sur ce marché de délégation de la gestion des spectacles taurins de la ville de Nîmes ?

Parce qu'on pense avoir de la matière pour apporter notre pierre à l'édifice à la tauromachie. Cela fait 40 ans aujourd'hui que les arènes de Nîmes sont tenues par Simon Casas. Il a fait de belles choses, je pourrais même dire des choses extraordinaires sur les mandats consécutifs. Depuis 10 ans, nous avons aussi prouvé notre capacité à gérer des arènes. Et l’on pense qu'on est en mesure aujourd'hui de proposer quelque chose de mieux que Simon Casas pour Nîmes.

Comment s'est déroulée la procédure de marché ?

Dès le départ, cela a été particulier, puisque notre stratégie était de ne pas dévoiler notre candidature. Nous avons déposé le dossier quelques minutes avant la clôture. L'objectif était de rester le plus discret possible, pour pouvoir travailler de manière sereine et sans pression de la partie adverse.

Quels sont les atouts que vous avez mis en avant ?

On a fait un excellent dossier sur plusieurs volets. On a travaillé bien évidemment notre dossier par rapport aux critères de notation, qui étaient à la fois sur la programmation tauromachique de 2025 et les concepts événementiels sur les quatre années de contrat. Nous avons proposé des sujets inédits, qui n'ont jamais été réalisés. Sur les concepts événementiels, on a cherché de la diversité, conformément à la demande de la mairie de Nîmes, tant sur un volet culturel et un volet historique. Tout cela avec une certaine variété.

Et sur le prix ?

Bien entendu, sur la partie tarifaire et sur le montant des places pour l'usager. Il y a de la passion, mais nous restons une entreprise. Et elle doit être pérenne pour pouvoir fonctionner dans la durée. Donc, nous avons travaillé sur cet équilibre-là, et également sur la redevance variable proposée à la municipalité, qui faisait partie du cahier des charges.

Il y avait un dernier volet qui concernait l'entretien du corral…

Le corral est un vecteur de transmission, et effectivement la mairie souhaitait avoir une offre concernant cet équipement, et comment on pouvait s’en servir pour transmettre et éduquer...

À quel moment considérez-vous avoir identifié des irrégularités ?

Clairement, c'est à la notation dans le rapport d'analyse des offres. Sur la partie programmation, dans la délibération initiale en décembre dernier, nous avons constaté que ni notre offre initiale, ni notre offre définitive n’étaient prises en compte. Notre note ne correspondait absolument pas à ce que nous avions proposé. La délibération a été retirée et reportée à ce samedi 8 février.

La délibération proposée est désormais conforme selon vous ?

Il y a des irrégularités forcément. Au départ, sur notre offre initiale, nous étions à 3 ou 4 points de l’offre en face. Il y a eu des commentaires sur le rapport d'analyse qui trouvaient réponse dans notre offre définitive que nous avons fournie à la municipalité. Pourtant, on se retrouve avec des points derrière, alors que le critère de notation était sur 20 points. S’ils avaient effectivement pris en compte notre offre définitive par rapport aux commentaires, il aurait fallu réévaluer la note à un minimum de 75 % de ces 20 points, ce qui faisait que nous prenions 5 points et que nous passions devant Simon Casas. Ce dernier qui obtient sur la seule note de programmation, 100 % de la note. Il faut nous expliquer : on nous donne la possibilité de corriger cette notation et malgré tout, on persiste et on signe en nous mettant une mauvaise note. Dans ces conditions, le recours au tribunal administratif était une évidence.

C'est un recours suspensif ou précontractuel ?

C’est un recours qui est normalement suspensif.

Il pourrait donc remettre en cause la prochaine feria de Pentecôte à Nîmes ?

Est-ce que la feria de Pentecôte pourrait être annulée si le tribunal nous donnait raison ? Non, je ne pense pas. Je pense que la municipalité trouvera de toute façon une solution, et la priorité, de toute manière, c'est que cette feria ne soit pas annulée, parce qu'il y a des enjeux culturels, des enjeux économiques, qui sont extrêmement importants, et qui dépassent, je pense, l'attribution de la délégation de services publics.

Revenons à la programmation proposée dans votre offre. Est-ce qu’elle comprenait des cartels dont vous n’aviez pas la certitude de les assurer ?

Moi, je suis quelqu'un de plutôt factuel. Je vais vous donner un exemple. On a candidaté pour les Arènes d'Arles lors de la précédente DSP avec une équipe qui était quasiment similaire. Nous avons perdu puisque l'équipe concurrente, dont Simon Casas faisait partie, avait une attestation d'exclusivité du manager de Andrés Roca Rey pour un seul contre six avec une date bien précise et que cette attestation contractualisait leurs choix. Pour vous faire une petite rétrospective, les Arènes d'Arles n'ont pas vu Roca Rey en 2024 se présenter. Les Arènes de Nîmes, pour septembre 2024, n'ont pas vu Roca Rey se présenter. En revanche, il s'est présenté à Saint-Gilles. C'est la plus petite arène du monde dont nous assurons la gestion. Roca Rey, pour le situer, c'est le numéro un mondial. Donc, effectivement, ils avaient une attestation, effectivement, ils avaient des contacts, mais finalement, il a tourné chez nous.

Dans quel état d’esprit êtes-vous ce soir ?

Je pense que nous avons des arguments qui sont extrêmement précis, factuels, et non subjectifs. On est dans un marché de concurrence. Lorsque la concurrence, malheureusement, est mise à mal, il est très difficile de perdre devant le tribunal administratif.

Et l’affaire sera jugée à quelle date ?

Le 26 février.

Propos recueillis par Abdel Samari

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