« Je n’annonce rien, j’écoute » : tel était le ton de cette visite ministérielle ce vendredi. Alors François-Noël Buffet a pris le temps de rencontrer les acteurs de la Sécurité civile dans le Gard, non sans monter dans les différents types d’avions, Canadairs, Beechcraft ou encore Dash, avant de tester le simulateur de vol dont l’entente Valabre se sert pour former les pilotes, avec un plaisir non dissimulé. À un pilote qui lui glissera que la Sécurité civile cherche des pilotes et copilotes, le ministre répondra par une boutade : « Dès que le gouvernement est censuré, j’arrive ! »

Plus sérieusement, François-Noël Buffet était avant tout venu nourrir sa réflexion dans le cadre du Beauvau de la Sécurité civile : « Nous sommes engagés dans une réflexion profonde de refonte, en tout cas de mise à jour, de nos stratégies, explique-t-il. Ça concerne les sapeurs-pompiers, les associations civiles agréées qui interviennent, nos Canadairs, tous ceux qui assurent la Sécurité civile. » Concrètement, le but est de « se poser la question du bon emploi des moyens, de la fidélisation des engagements pris de la part de ceux qui sont bénévoles, et des techniques et outils dont ils auront besoin demain. »

Car la flotte aérienne, notamment les Canadairs, sont vieillissants. « Ils sont en parfait état, mais ils ont un certain âge, donc il faut commencer à réfléchir à l’avenir : quel matériel à remplacer à quelle échéance ? Nous sommes dans un moment stratégique, ce que nous allons faire d’ici juin va déterminer en grande partie la stratégie de la Sécurité civile pour les années 2030, 2032 », développe François-Noël Buffet.

Stratégie toujours, le président de Nîmes métropole Franck Proust a profité de la visite du ministre, comme de celle du président de la République Emmanuel Macron auparavant, pour défendre son projet européen de lutte contre les incendies. « Je lui ai rappelé que le match se jouait maintenant, qui plus est avec l’élection de Trump, il faut que l’Europe dispose de ses propres outils, il faut rapatrier l'outil industriel », affirme l'élu nîmois.

Sur l’emprise de la base, Nîmes métropole se verrait bien « assembler les avions de demain, Canadair n’a pas sorti un avion depuis 2014. Alors ça reste une niche, mais avec la nouvelle donne du réchauffement climatique, il y a un véritable potentiel de réindustrialisation pour demain. » Alors pour le président de Nîmes métropole, « il faut que la France discute avec Ursula von der Leyen (la présidente de la Commission européenne, NDLR) pour que l’outil industriel soit rapatrié ici », d’autant que, affirme-t-il, « il y a une concurrence interne » au sein de l’Europe pour accueillir cet éventuel projet européen, avec « 2 000 à 3 000 emplois en jeu. » Avec un risque de le voir s’envoler.