Bon, ce n'est pas l'acronyme le plus glamour qui a été trouvé mais, l'ABPF, comprenez l'association des banderilleros et des picadors français existe enfin.

Afin de faire face à la crise sanitaire et économique qui frappe de plein fouet le milieu taurin, l'ensemble des banderilleros, picadors et valets d'épée français ont décidé de s'unir en créant leur association. Après des années d'inactivité de l'Union des banderilleros et picadors français et la despedida de plusieurs de ses membres, ces acteurs qui agissent dans l'ombre des figuras ont décidé de se tourner vers l'avenir, pour que leur profession perdure. Ainsi, ils participeront activement à la restructuration indispensable du modèle économique de leur passion.

C'est à Nîmes, à l'excellente brasserie de la Rue de la République, Le Montcalm, que l'asso vient d'élire résidence pour son siège social.

Après de nombreux échanges entre les différents professionnels durant le confinement et lors de plusieurs réunions de travail qui ont suivi, cette partie de la profession a constaté que plusieurs initiatives intéressantes et solidaires avaient vu le jour pour faire repartir l'activité taurine. " Cependant, nous avons remarqué qu'il était trop souvent oublié que cette crise pénalisait très fortement les membres des cuadrillas qui, de ce fait, se sont retrouvés du jour au lendemain sans aucune activité professionnelle. Notre objectif est donc de devenir un organe de consultation lors de l'élaboration de ces spectacles taurins car nous considérons que les subalternes font partie intégrante du spectacle tauromachique et sont essentiels à son bon fonctionnement, tant dans les arènes qu'au campo. Nous sommes disposés à aider et à collaborer avec les organisations afin que le montage de ces journées taurines soit facilité et qu'elles puissent se dérouler dans de bonnes conditions " notent les membres de la nouvelle association.

Mais la réflexion ne s'arrête pas là. N'ayant pas attendu cette crise pour en mesurer l'impact et la nécessité d'agir, cela fait maintenant plusieurs saisons que les membres se sont impliqués pour l'avenir de la tauromachie, notamment à travers la baisse de salaires, d'environ 20 %, pour les novilladas sans picador des arènes de troisième catégorie. " Durant la temporada 2019, grâce à nos efforts, nous avons fait économiser une importante somme d'argent à l'ensemble des organisateurs de novillada sans picador. Cependant, nous sommes bien conscients qu'à nous seuls, nous ne pourrons pas sauver la tauromachie " poursuivent les membres de l'ABPF.

En effet, pour faire face à cette crise de fond, sans oublier les nombreuses attaques dont est victime l'aficion dans sa globalité, il semblait nécessaire et indispensable d'entamer une étroite collaboration et de coordonner les actions menées entre les acteurs du mundillo et les structures multiples et existantes.

Pour mener à bien ce long et ardu programme, un bureau a été élu. Ce dernier sera en charge de ces subtilités. José Gomez en sera le président, Mathieu Guillon " El Monteño " le vice-président, Julien Breton " El Merenciano " le secrétaire, Didier Declerck " Mihuelito "le secrétaire adjoint et Nicolas Bertoli le trésorier. Morenito d'Arles sera quant à lui le représentant des banderilleros, Marc Allien celui des picadors et Nicolas Brigati le représentant des valets d'épée avec son adjoint Jérôme Courtiade.

" C'est un défi ambitieux qui nous attend, et tous ensemble, professionnels et aficionados, nous devons le relever. L'ABPF sera au rendez-vous et plus que jamais, nous devons être unis autour des valeurs essentielles que nous enseigne la tauromachie : le courage, l'effort, l'humilité et la solidarité. "