PONT DU GARD "La mécanique des projets du territoire" exposée lors du rendez-vous des Entrepreneurs de l’Uzège Pont du Gard
Les Rencontres du territoire, organisées par le club des Entrepreneurs de l’Uzège Pont du Gard, se tenaient ce mardi soir au Pont du Gard. Un parterre d’élus locaux était invité, pour parler des projets en cours et à venir, mais aussi des coulisses de ces projets, qui concernent tous, de près ou de loin, les acteurs économiques.
Créé en 2008 autour de quatre piliers, « le réseau, la convivialité, l’entraide et le business », rappelle sa présidente Fanny Jorda Iniguez, le club des Entrepreneurs de l’Uzège Pont du Gard organise ce temps fort chaque année. Pour cette édition, il s’agissait donc de « parler des projets du territoire, de la mécanique de ces projets », pose la présidente du club qui compte une centaine d'adhérents. Pour en parler, les présidents des deux intercommunalités sur lesquelles le club oeuvre, Fabrice Verdier pour la Communauté de communes du Pays d’Uzès (CCPU) et Pierre Prat pour la Communauté de communes du Pont du Gard (CCPG), mais aussi le président du Pôle d’équilibre territorial et rural (PETR) Philippe Marchesi et celle du Groupe d’action local pour les fonds européens Leader Bérengère Noguier étaient invités à échanger.
Fabrice Verdier reviendra sur la piscine intercommunale, projet en cours de construction, « un vieux projet qui avait fait l’objet d’un débat il y a très longtemps », présente-il, a fini par faire consensus il y a quatre ans. Si la piscine « répond à un besoin, un manque criant » de structures dans le Gard, il s’agit aussi pour la CCPU « de rester un territoire attractif, pour convaincre des jeunes actifs de venir s’installer ». Au passage, l’élu soulignera que le projet a donné « du boulot pour des entreprises gardoises. »
Pierre Prat abordera le projet d’extension de la zone d’activités de Domazan. « Sur notre territoire, le foncier est rare, c’est une grosse difficulté car nous avons beaucoup de demande », pose-t-il. Le besoin ne dispense pas des difficultés : « il y a tous les risques, inondation, incendie… et une fois qu’on les a enlevés, il faut affronter l’État pour leur faire comprendre la nécessité du projet, développe Pierre Prat. Et il faut faire une étude, puis une autre, puis encore une autre, on travaille en sachant que ce sont nos successeurs qui verront le projet. » La complexité se renforce avec la loi ZAN, pour zéro artificialisation nette, « qui nous autorise sur la CCPG 30 hectares, soit la moitié de ce qui a été fait avant, ce qui va nous brider », regrette Pierre Prat.
« Le temps des entrepreneurs n’est pas celui des collectivités »
Certains projets mettent plus de temps à sortir que d’autres. C’est le cas de la ZAC des Sablas, à Montaren-et-Saint-Médiers, porté par la CCPU. « Un projet de dix, douze ans, évalue Fabrice Verdier. Il y a eu des opposants, et nous avons vraiment tenu à respecter toutes les étapes. » Notamment des fouilles archéologiques que l’élu qualifie d’« aberration », qui ont couté 400 000 euros.
Pour aider les collectivités, notamment à subventionner leurs projets, le PETR, qui travaille sur les 50 communes de la CCPU et de la CCPG combinées, « fait le lien entre les possibles subventions, décortique les montages administratifs, il y a des petites mairies qui n’ont pas cette ingénierie, et qui font appel à nous », explique Philippe Marchesi. Et le PETR le fait autant pour des communes, que des associations et des entreprises. Le GAL, de son côté, est chargé, via son comité de programmation, de distribuer des fonds européens Leader, destinés à la ruralité, pour le compte du PETR. Le territoire vient d’obtenir une nouvelle enveloppe pour aider « des projets de toute forme, de toute taille, certains avec plus de 100 000 euros », avance la présidente du GAL Bérengère Noguier.
Des projets publics ou privés, qui doivent être lancés, et leurs factures payées, pour débloquer les fonds européens. « Pour certains, ça peut être un frein », reconnaît Philippe Marchesi, qui indique que les acteurs travaillent à trouver une solution. D’une manière générale, les freins ne sont pas ce qui manque quand on mène un projet, a fortiori public. « On n’a pas la possibilité de foncer », regrette Pierre Prat, avant que Fabrice Verdier ne résume, à l’attention des chefs d’entreprises dans la salle : « le temps des entrepreneurs n’est pas celui des collectivités. »