UZÈS Avec le nouveau salon Art’isans, Uzès plus que jamais capitale de l’artisanat d’art
À Uzès, on n’a pas de pétrole, mais on a des savoir-faire : « Ici, la proportion des artisans d’art est deux à trois fois supérieure à la moyenne », pose le président de la Chambre de métiers et de l’artisanat du Gard Xavier Perret.
Alors lorsque l’idée a germé du côté de la CMA et du Conseil départemental de proposer « un salon marquant des métiers d’art dans le Gard », selon les termes de Xavier Perret, Uzès s’est vite imposée comme une évidence. Car si dans un premier temps les organisateurs avaient envisagé l’hôtel Mouret, à Nîmes, « il nous est vite paru évident qu’Uzès était le lieu où on pourrait organiser ce salon », affirme le président de la CMA, salon qui se tiendra les 21 et 22 septembre de 9 heures à 18 heures, le week-end des Journées européennes du patrimoine.
Il faut dire qu’Uzès a une spécificité autour de l’artisanat d’art, avec de nombreux artisans d’art implantés sur son territoire élargi, mais pas que : la cité ducale accueille aussi depuis trois décennies un lycée des métiers d’art, le lycée Gide, désormais fusionné avec un lycée général, et une maison des artisans d’art gérée par l’association Angélique, qui propose aussi des formations destinées aux jeunes artisans d’art pour gérer et pérenniser leur entreprise. Et, à cinq kilomètres d’Uzès, Saint-Quentin-la-Poterie fait figure de capitale de la céramique. Bref, ici, il y a tout un écosystème qui fait d’Uzès « la capitale des métiers d’art », dixit le conseiller départemental et sénateur Denis Bouad.
« Nous n’aurons jamais de grosse industrie sur notre territoire, par contre nous sommes très attachés à maintenir des emplois à travers le lycée et les savoir-faire qu’il nous faut conserver », souligne le président de la Communauté de communes du Pays d’Uzès, Fabrice Verdier. Alors ce nouveau salon, baptisé « Art’isans », pour mettre en exergue le fait que l’artisanat d’art « est au croisement de la route entre l’art et l’artisanat », dit Xavier Perret, accueillera « une centaine de participants », avance Fabrice Verdier.
Le lycée Gide au coeur du salon
Le centre névralgique sera le lycée Gide, dans la cour et les ateliers de l’établissement, mais le salon rayonnera aussi dans les ateliers d’artisans d’art uzétiens participants, et à la maison des artisans d’art, qui sera ouverte tout le week-end pour présenter sa sélection de 38 artisans. Ceux qui seront au lycée ont été sélectionnés par un jury de la CMA et du lycée Gide, et quasiment tous originaires du Gard. Avec un point commun : « Ce sont tous des artistes de leur savoir-faire », note Xavier Perret, qui en profite pour préciser que « ce ne sera pas une exposition, le public verra des artisans d’art au travail, avec des démonstrations. »
Des artisans d’art répartis dans différents « univers » : terre, feu, fil, bois, bijou, lumière, pierre et design. De quoi coller au lieu d’accueil, le lycée, « un des rares de France à proposer les quatre matériaux, le bois, le tissu, le fer et la pierre », souligne son proviseur Samir Ziane. Pour le lycée, qui attire des élèves de la France entière, l’événement est une occasion de « promouvoir nos métiers et valoriser nos enseignants », rajoute-il, pour attirer des jeunes vers ces métiers et concourir « au renouvellement que nous devons mettre en oeuvre chez nos artisans. »
Car « la France est riche de nos savoir-faire, nous sommes un des seuls pays à savoir reconstruire une cathédrale à l’identique », relève Xavier Perret, qui l’affirme : les métiers d’art sont tout sauf « un vestige du passé. » Alors l’idée est « d’installer cet événement », affirme le président de la CMA du Gard, mais pour ça, indique Fabrice Verdier, « il faut que le succès soit au rendez-vous. » Pour ouvrir le salon le plus largement possible, l’entrée sera gratuite.