VAUCLUSE/GARD Sept intercommunalités du grand bassin de vie d'Avignon s'unissent en pôle territorial
"Cette fois-ci, on y arrivera", assure Joël Guin à la sortie de la présentation du pôle territorial du grand bassin de vie d'Avignon. Sept intercommunalités du Vaucluse et du Gard veulent s'unir en créant cet outil de coopération. Objectifs : renforcer l'attractivité du territoire et mettre en oeuvre des projets communs, en dépassant les frontières administratives des EPCI (Établissements publics de coopération intercommunale).
Ce n'est pas la première tentative de ce genre. Mais aucune n'a abouti. Certains se rappellent du fameux "triangle d'or Nîmes-Arles-Avignon" qui devait s'étendre des Cévennes jusqu'au Luberon et de la Camargue jusqu'à Montélimar et l'Ardèche. Cette fois, on change d'échelle et on réduit la voilure au grand bassin de vie d'Avignon. "Cela fait un certain temps que l'on parle de regroupement. Pour davantage peser, il est préférable d'être plus importante que la moyenne. Après quelques réunions, on a convenu la création d'un pôle territorial", contextualise Christian Gros, président de la Communauté de communes vauclusienne des Sorgues du Comtat.
Lui et six autres présidents d'intercommunalités ont décidé de se réunir pour "porter une vision collective mais respectueuse des identités de chacun" : Joël Guin (agglomération du Grand Avignon), Gérard Daudet (agglomération du Luberon Monts de Vaucluse), Jacqueline Bouyac (agglomération du Ventoux Comtat Venaissin), Pierre Gonzalvez (Communauté de communes du Pays des Sorgues Mont de Vaucluse), Pierre Prat (Communauté de communes du Pont du Gard) et Jean-Christian Rey (agglomération du Gard rhodanien). Tous ces territoires représentent 505 000 habitants. D'autres intercommunalités vauclusiennes pourraient se greffer mais attendent encore de voir comment va évoluer le projet.
"Si on est là, c'est qu'on veut bosser. On ne va pas rester regarder les trains"
"C'est un espace de concertation, de réflexion mais ce n'est pas une strate supplémentaire", assure Joël Guin. Si la structure administrative d'un pôle métropolitain se veut souple et sur-mesure (*), les sujets abordés par les élus sont bien souvent complexes. Quatre thématiques prioritaires ont été identifiées : faire converger les politiques de mobilité, articuler les orientations de développement et d'aménagement de l'espace, coordonner les politiques de gestion des déchets et définir une vision commune de la prévention du risque inondation.
Concernant les mobilités, l'idée est de faire converger les réseaux de transport de chaque territoire de manière plus intelligente, avec des horaires concordants. Quitte aussi à prolonger certaines lignes dans l'intérêt des habitants. La collecte et le traitement des déchets constituent aussi un sujet brûlant aujourd'hui, alors que les coûts s'envolent. "Plus ça va aller, plus ça va coûter cher. Pour le moment les collectivités absorbent ce surcoût mais ça risque de rejaillir sur le contribuable", commente Gérard Daudet. "Il faut se fédérer. On a par exemple le syndicat SMICTOM sur le Grand Avignon et quelques communes de la CCPG, il faut l'élargir pour peser face aux grands groupes en face", rebondit Joël Guin.
Pour alimenter leurs réflexions, les sept présidents d'EPCI pourront s'appuyer sur l'expertise des 15 techniciens de l'AURAV (Agence d'urbanisme Rhône Avignon Vaucluse). Reste à chaque intercommunalité partante de délibérer à la rentrée pour adopter les statuts et officialiser ce pôle territorial. Il faudra également consulter les deux préfets, qui prendront un arrêté de création. Mais Christian Gros est confiant : "Si on est là, c'est qu'on veut bosser. On ne va pas rester regarder les trains."
Marie Meunier
(*) Le pôle métropolitain prendra la forme d'un syndicat mixte. Il en existe une vingtaine en France.