On l’a déjà écrit dans ces colonnes, mais le passage en cru a été l’aboutissement d’un long parcours pour les vignerons de Laudun, qui y travaillaient depuis près de quinze ans. Un long travail car il a fallu élaborer le cahier des charges, encore plus rigoureux qu’en Côtes du Rhône villages nommé, et délimiter très précisément le terroir concerné par le passage en cru.

Il en reste trois typiques, « ce qui fait notre force, pose Martin Barthélémy, vigneron au domaine Le Colombier, à Laudun et coopérateur de Maison Sinnae, c’est notre diversité de terroirs, on peut avoir des crus sur des coteaux plein sud, d’autres dans des plaines de galets roulés, ou encore d’autres, vers Saint-Victor-la-Coste, exposés plein nord. » Cette diversité dans la typicité « va nous démarquer », affirme le vigneron.

Le passage en cru a aussi un impact sur les rendements, qui tombent « à 30 à 35 hectolitres par hectare », précise le vigneron, des petits rendements, inférieurs d’environ 10 hectolitres par hectare du reste des Côtes du Rhône. De quoi, conjugué à la qualité des crus, assurer leur montée en gamme progressive.

La gamme, justement, se compose pour ce lancement des blancs de trois vins : le Camp Romain, issu des coteaux calcaires, Éléments Luna, venu des loess des piémonts, et le dernier né, Les Dolia, en bio, qui puise ses racines dans les galets roulés, trois vins qui ont chacun leur personnalité. La gamme de Crus Laudun blancs sera enrichie de l’Excellence d’ici quelques semaines, qui était proposé à la dégustation en avant-première ce samedi.

Quant au Cru Laudun rouge, il pourra être commercialisé dès le 1er mai, avec une gamme là aussi incomplète, un certain nombre de cuvées ayant besoin d’un temps significatif d’élevage. Pour marquer le coup, Maison Sinnae organisera une journée spéciale, sur le même modèle que celle de ce samedi, le samedi 3 mai dans sa nouvelle boutique du 22 avenue du Général De Gaulle à Laudun.