Publié il y a 19 h - Mise à jour le 02.03.2025 - Anthony Maurin - 2 min  - vu 956 fois

GARD Pour une gestion raisonnée de la ressource en eau ?

Les parcelles de Gaël Martin, équipées d'un bassin rempli par ruissellement des pluies

- (photo François Desmeures)

La Chambre d’agriculture se penche sur les enjeux d’aujourd’hui et de demain pour faire sortir le monde paysan de la crise actuelle.

Photo d'illustration d'un bassin écrêteur qui sauve des inondations et  qui peut contenir, en partie, de l'eau si nécessaire (Photo : SMa/Objectifgard)

L'avenir du Gard passe par une gestion de l'eau pragmatique et ambitieuse. Il est temps d'agir pour garantir un accès équilibré à cette ressource essentielle et assurer la pérennité des activités agricoles, industrielles et touristiques du territoire. Le département du Gard bénéficie d'un fantastique potentiel hydrique : il est arrosé chaque année par quatre milliards de mètres cube de précipitations et le Rhône y charrie 54 milliards de m3 ! En région méditerranéenne, l'irrigation est indispensable à la production de denrées agricoles. L'agriculture consomme 150 millions de m3 d'eau chaque année, soit seulement 0,25 % de l'eau passant sur le territoire.

Une grande partie des élus à la Chambre d'agriculture du Gard pour la mandature 2025-2031 (Photo Anthony Maurin)
Une grande partie des élus à la Chambre d'agriculture du Gard pour la mandature 2025-2031 (Photo Anthony Maurin)

L'agriculture irriguée du Gard a déjà fait preuve d'une gestion vertueuse, avec des économies d'eau substantielles (de l'ordre de 30 millions de m3 chaque année grâce à la rénovation des réseaux, la micro-irrigation et un pilotage précis). Il existe un seuil agronomique sous lequel il n'est plus possible de descendre, sauf à ne plus produire.

Ces efforts doivent être reconnus et complétés par une stratégie de répartition plus équilibrée des ressources. Vouloir toujours réduire l'accès à l'eau pour l'agriculture est un non-sens pour deux raisons. Selon la Chambre, qu'elle consomme 0,25 ou 0,24 n'aura aucun impact sur le milieu si la gestion de l'eau est raisonnée. Autre chose, moins d'eau signifie moins produire et donc acheter davantage encore nos denrées alimentaires à l'étranger. Ces denrées sont produites dans des conditions sanitaires moins bonnes avec des émissions conséquentes de Co2 liées au transport.

La gestion durable, seule alternative

Le réchauffement climatique augmente les volumes de précipitations mais la disponibilité de l'eau est irrégulière. Parfois surabondante, parfois insuffisante.

Les parcelles de Gaël Martin, équipées d'un bassin rempli par ruissellement des pluies • (photo François Desmeures)

La seule et unique façon de gérer l'eau de façon raisonnée est de la stocker lorsqu'elle est très abondante (au lieu de la rejeter à la mer) et ainsi pouvoir la restituer au milieu lorsque celui-ci en manque, préservant ainsi les activités humaines (industrie, tourisme, agriculture) et la biodiversité. Cela implique la réalisation d'ouvrages adaptés, comme les anciens ont su le faire par le passé, pour être en adéquation avec les évolutions de l'environnement mais cela a déjà été fait, il n'y a qu'à voir le Pont du Gard ou encore le réseau BRL.

L'étude Eau&Climat 3.0, initiée en 2019 par le Conseil départemental du Gard, a permis d'identifier les potentiels hydriques et les coûts d'adaptation sur chaque territoire. Pour répondre aux défis, il est aujourd'hui indispensable d’affirmer une volonté politique forte à tous les niveaux (local, régional, national). Il faudra adapter la réglementation aux spécificités méditerranéennes et mobiliser des financements suffisants pour les grands projets et les initiatives locales. Enfin, faciliter le portage des projets à la hauteur des enjeux est d’ores et déjà indispensable à la réussite de ce plan.

Chambre d'agriculture mandature 2025-2031 (Photo Anthony Maurin)
La Chambre d'agriculture du Gard (Photo Anthony Maurin)

Anthony Maurin

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