Publié il y a 4 h - Mise à jour le 19.03.2025 - Thierry Allard - 3 min  - vu 61 fois

GARD RHODANIEN Une résidence artistique de territoire pour « Empreinter l’espace »

Ce mardi, lors de la présentation de la résidence artistique de territoire, à Bagnols

- Thierry Allard

Le Conseil départemental du Gard et la Direction régionale des affaires culturelles organisent une grande résidence artistique de territoire dans le Gard rhodanien, et plus précisément à Bagnols, Sauveterre et Cornillon. Un projet au long cours, qui se poursuivra jusqu’à l’automne, confié au collectif circassien La Basse Cour, pour amener l’art vers les plus jeunes, mais pas que.

« Empreinter l’espace » : le titre de cette résidence artistique de territoire, rappelé par le vice-président du Département délégué à la Culture Patrick Malavieille mardi à Bagnols lors de la présentation du dispositif, en dit déjà long sur ses ambitions. Car l’idée, avec cette résidence dans trois communes et dans des lieux comme des Ehpads ou des écoles, est « d’irriguer les territoires », rappelle l’élu.

Ainsi, le Département finance déjà le dispositif Artistes au collège, avec 12 résidences et 8 parcours artistiques, avec « le parti pris de faire en sorte d’éveiller les plus jeunes à l’art, et ça passe par l’éducation, ce n’est pas inné », affirme Patrick Malavieille, qui compte ainsi en faire « les citoyens éclairés de demain. » La résidence de territoire s’étend quant à elle sur « douze semaines de présence sur le territoire, avec pour objectif de développer des synergies, croiser les expériences, rencontrer la population locale », avance-t-il. Le Département y met 30 000 euros, la DRAC 15 000.

Le signe d’une « ferme conviction, que la culture n’est ni une compétence obligatoire, ni une compétence facultative, mais une nécessité », martèle l’ancien maire de La Grand’Combe, y compris par mauvais temps budgétaire. « Certains nous disent que nous devrions nous recentrer sur nos compétences obligatoires et laisser la culture aux régions et aux communes, ce n'est pas le cas », embraye le conseiller départemental du canton de Bagnols, Alexandre Pissas. « Et c’est un beau symbole, qui réunit trois cantons », rajoute celui du canton de Roquemaure, Patrick Scorsone, la résidence s’étirant du canton de Roquemaure à celui de Pont-Saint-Esprit, en passant par le canton de Bagnols. Trois cantons où « la culture va aller vers le public », salue le Premier adjoint au maire de Bagnols, Maxime Couston, quand l’adjoint à la Culture Michel Cegielski saluera « la forte implication » du Département, dans une ville où « ça commence à bouger dans le bon sens au niveau culturel. »

"Tout le processus créatif se fait à vue"

« Empreinter l’espace » donc, avec un néologisme qui implique de laisser une empreinte sur le territoire. Pour ce faire, le Département a confié la résidence au collectif basé à Nîmes La Basse Cour, qui regroupe dix compagnies et quinze artistes-auteurs autour des arts du cirque. « C’est un défi, une aventure, un gros challenge », pose la présidente du collectif Emmanuelle Chipy-Farcot. Si chaque compagnie du collectif est indépendante, elles ont toutes « des valeurs communes de partage et d’engagement artistique populaire », affirme-t-elle.

Alors la résidence de territoire sera l’occasion de « prendre le temps de rencontrer les gens, pour artistiquement s’en nourrir, et pour le public de comprendre comment se fabrique un spectacle, de la réflexion à la pratique pure », poursuit Emmanuelle Chipy-Farcot. Les trois compagnies sélectionnées vont proposer trois créations pour lesquelles elles travailleront dans des lieux qui ne sont pas initialement dédiés à la création artistique, comme des écoles ou des Ehpads. « Pour nous, il est important que le spectacle soit créé en grande partie là où il sera joué plus tard, abonde Emmanuelle Durand, de la compagnie Deux dames au volant. Tout le processus créatif se fait à vue, tout ce qu'on fait est visible. »

Deux dames au volant est en création de « From/To Afterlife », un spectacle « dans l’espace public, sur la place des femmes et de leur corps dans l’espace public », présente-t-elle. Les deux comédiennes de la compagnie vont expérimenter dans la rue, et s’inspirer d’échanges avec des habitantes pour nourrir leur spectacle. Autre public pour la compagnie Tanmis, qui travaille sur le spectacle « Un instant », « sur la question du temps qui passe et de comment on le partage », pose Simon Deschamps, de Tanmis. La compagnie travaille sur ce spectacle directement dans des Ehpads, en l’occurence Saint-Roch et les 7 sources à Bagnols. Et « dès le début, cette rencontre a modifié la perception du spectacle, les résultats se sont vus tout de suite », affirme-t-il. Dernier spectacle, « Balade mortelle » de la compagnie Easy to digest, adaptation en marionnettes du « Magasin des suicides » de Jean Teulé. Pour ce spectacle, Muriel Lombardi travaille avec l’école et l’Ehpad de Cornillon.

Et, pour contribuer à laisser une trace, l’équipe est complétée de l’artiste plasticienne et scénographe Morgane Liébard, qui signe les visuels de la résidence et va travailler à « laisser des traces dans l’espace public, présente-elle. Je vais jouer avec les trottoirs, les passages-piétons, en insérant des bribes du process de création des compagnies. »

L'agenda

12 dates et 3 temps forts en présence des trois compagnies pour des représentations gratuites et ouvertes au public de leurs trois spectacles. Ce sera le 17 mai à Bagnols, le 5 juin à Cornillon et le 25 octobre à Sauveterre.

Thierry Allard

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