BAGNOLS/CÈZE Éducation nationale, police et mairie ensemble pour prévenir la délinquance

Ce vendredi matin, lors de la signature de la convention au lycée Einstein de Bagnols
- Thierry AllardUne convention a été signée ce vendredi matin à Bagnols entre l’Éducation nationale, la police nationale, le Centre de prévention citoyenneté jeunesse de la police et la mairie. L’objectif : proposer des mesures de responsabilisation à destination de collégiens et lycéens bagnolais en lieu et place d’une exclusion.
C’est un système déjà en place à Nîmes depuis septembre dernier, et dont Bagnols sera la deuxième commune du Gard à bénéficier. Conduit par le Centre de prévention citoyenneté jeunesse de la police nationale du Gard, une association créée en 2021 sur les bases d’une association précédente, le dispositif a pour but d’enrayer une spirale qui conduit certains élèves vers des problèmes disciplinaires au sein de leur établissement et, in fine, vers la délinquance.
L’idée est de « cibler un public particulier, pose le directeur académique des services de l’Éducation nationale, Christophe Mauny. Ce public, si on ne fait rien, va un jour être confronté à la méthode curative, l’enjeu est de ne pas en arriver là, être dans le préventif. » Car pour ces jeunes, une exclusion de leur établissement pour des problèmes disciplinaires présente « des conséquences sur leur parcours scolaire », rappelle le Dasen, qui pointe également un fort risque de récidive. Alors tout l’enjeu est « d’anticiper et de contrarier cette démarche, de leur faire prendre conscience que leur comportement n’est pas la bonne voie pour réussir », poursuit-il.
Quatre sessions à Nîmes
Concrètement, tout démarre avec un engagement de l’élève concerné : « Il faut qu’il soit partie-prenante », pose Nathalie Roux, proviseure-adjointe du lycée Einstein de Bagnols, qui participe au même titre que les collèges et lycées publics et privés de la ville. Ainsi, en lieu et place d’une exclusion, l'élève signe une convention, tout comme ses parents, et participe à une série d’actions. « Nous les avons sur quatre mercredis après-midis, commence le brigadier-chef Frédéric Palumbo, directeur de l’association. Le premier mercredi, nous les initions à la marche en ordre serré et au parcours du combattant à l’école de police de Nîmes pour leur inculquer la discipline. Le deuxième mercredi, ils assistent à une audience au tribunal correctionnel, le troisième nous faisons des actions citoyennes variées et le quatrième il y a un travail avec les médiateurs du réseau Tango dans leur dépôt sur les incivilités. »
Les jeunes Bagnolais viendront se greffer aux Nîmois et suivront le même parcours. « Nous enverrons trois jeunes par session, accompagnés en voiture par la mairie qui met un véhicule et une médiatrice à disposition, et chaque établissement mettra à disposition un CPE », précise Nathalie Roux. Du côté du Centre de prévention, « nous avons aussi des anciens policiers réservistes, un certain nombre de bénévoles pour l’encadrement de ces jeunes, un réseau de personnes dans les établissements et un partenariat avec Tango à Nîmes », rajoute le vice-président de l’association, Éric Augustin.
Le fait d’élargir le champ d’actions à Bagnols « témoigne de notre volonté de mettre en place ce dispositif au plan départemental, les actions sur Nîmes ont vocation à être menées sur Alès et Bagnols car elles sont pertinentes pour ces villes confrontées à un certain nombre de problématiques », estime le directeur interdépartemental de la police nationale du Gard, Jean-Philippe Nahon. « Nous sommes soumis aux mêmes problématiques que les autres villes », abonde le maire Jean-Yves Chapelet après avoir salué le travail de ses services. L’élu voit dans le dispositif un alliage « entre le respect des règles pour vivre tous ensemble, et l’éducation. »
Avec un objectif, « que la jeunesse s’oriente bien, pas vers la délinquance, martèle Jean-Philippe Nahon. C’est essentiel, c’est l’avenir de notre jeunesse et de notre pays. »