Ce vendredi matin, le maire Les Républicains de Nîmes organise une conférence de presse « suite aux évolutions politiques de la majorité ». Traduisez : l’annonce de sa riposte à la création du groupe Nîmes avenir par Julien Plantier, son ex-Premier adjoint à l’urbanisme et candidat aux municipales à qui il a coupé la tête juste après la création de ce groupe. Toutefois, pour évincer le jeune homme ainsi que ses soutiens, Jean-Paul Fournier doit s’assurer d’une majorité solide. Ce qui n’était pas le cas au moment de la création du groupe Nîmes avenir. Mais ça, c'était avant.. 

Jean-Paul Fournier et ses 29 élus

Le conseil municipal compte officiellement 59 élus. Toutefois, Richard Flandin, évincé de la majorité, ne siège plus au conseil : « On m’appelle en ce moment mais je les laisse se débrouiller ! », commente-t-il laconique. Du coup, la mairie compte 58 élus actifs. Avec 29 élus estampillés « majorité municipale », le groupe du maire Jean-Paul Fournier, présidé par le président de Nîmes métropole Franck Proust, a officiellement la majorité. Dans son écurie, on retrouve surtout les vieux compagnons de Jean-Paul Fournier : l’adjointe à l’action sociale Chantal Barbusse, Claude de Girardi à la mobilité ou encore Mary Bourgade aux monuments antiques. 

Après des désertions, 11 élus avec Julien Plantier 

L’attribution ou le retrait des délégations sont à l’appréciation du maire. En revanche, le retrait du poste d’adjoint doit passer au conseil municipal. Avec 29 élus, c'est jouable mais un peu juste...  Il y a deux semaines, Julien Plantier était en position de force avec 15 élus. Toutefois les menaces de Jean-Paul Fournier ont eu raison de quatre d’entre eux : les adjoints Richard Schieven et Véronique Gardeur-Bancel ainsi que les conseillères municipales Christine Tournier-Barnier et Maud Chelvi. Nîmes avenir ne dispose plus que de 11 élus : neuf adjoints et deux conseillères municipales déléguées. Cette fois, on retrouve surtout des noueaux élus de 2020 même si, la conseillère départementale Sophie Roulle ou l’ex-adjoint aux Finances, Pascal Gourdel, ont choisi de suivre le jeune homme.  

Les 8 élus de Nîmes citoyenne à Gauche

Face à ce spectacle, l’opposition se frotte les mains... En particulier, la Gauche avec huit élus autour de Vincent Bouget (PCF), candidat naturel à la mairie.  Dans leur groupe Nîmes citoyenne à Gauche, on retrouve les communistes Sylvette Fayet et Christian Bastid, par ailleurs conseiller départemental, mais aussi Jo Menut, la socialiste Corinne Giacometti, le radical de Gauche Bruno Ferrier, la militante de Génération.s Marianne Bernede et le non-encarté Pierre-Édouard Detrez. Face à la volonté de Jean-Paul Fournier de déchoir les adjoints du groupe de Julien Plantier, que fera la Gauche ? « Notre position de principe reste de ne pas prendre part aux histoires internes de la majorité. Nous verrons ce qu’il en sera exactement lors du prochain conseil », répond Vincent Bouget. 

Quatre élus pour le RN 

Après le Gauche, le RN dispose du plus grand nombre d’opposants avec quatre élus : Thierry Jacob, Abderzak Berkani et Laenny Brito de Sousa. Le groupe étant présidé par Laurence Gardet. S’il ne siège plus au conseil municipal, c’est le député nîmois Yoann Gillet qui s’exprime sur ce dossier : « On s’exprimera au moment du conseil municipal, au mieux quelques heures avant… ». Suspense, suspense…

Lachaud et le groupe des Progressistes 

Suspense aussi chez Les Progressistes, le groupe présidé par Valérie Rouverand, par ailleurs présidente de Renaissance dans le Gard. Celui-ci dispose de trois élus avec Lisbeth Guerin Grail et Yvan Lachaud, ennemi juré de la majorité municipale et ancien président de Nîmes métropole. Un détail qui pourrait avoir son importance. À un an des municipales, le défait au scrutin de 2020 sera-t-il tenté de tout mettre en œuvre pour faire échouer le remaniement de Jean-Paul Fournier ?

Quid des non-inscrits ? 

Dans ce contexte serré où chaque voix compte, la majorité municipale ira très certainement piocher chez les non-inscrits comme Corinne Ponce Casanova et Thierry Procida. En échange de leur soutien, ils décrocheront un poste d'adjoint. Un casting qui a de quoi faire jaser au conseil municipal. Lors des dernières élections départementales, Jean-Paul Fournier a, comme il le voulait, « éliminé » Thierry Procida sur le canton de Nîmes 1, au profit de Julien Plantier. « Ce qu’il se passe, c’est du grand n’importe quoi… En politique, il faut avoir des valeurs et une ligne de conduite ». Ce vendredi, Jean-Paul Fournier devrait la dévoiler.