Ils ont eu l’audace et la curiosité de partir à Lund, en Suède, pour effectuer des stages en entreprises d’une durée de quatre mois grâce au programme d’éducation Erasmus + qui fonctionne tout au long de la vie et qui se veut un tremplin pour des parcours professionnel.

Ce projet a été entièrement financé par le programme Erasmus + et la Région Occitanie, et mis en place par la Maison de l’Europe de Nîmes. Les stagiaires ont réalisé leurs projets dans les secteurs du marketing et de la communication, du graphisme, de l’informatique, de l’animation et dans un café.

Pendant les mois de février et mars, les participants ont participé à une formation au départ comprenant l’apprentissage interculturel et linguistique organisée par la Maison de l’Europe.

Les jeunes sont partis pour Lund le jeudi 4 avril dernier et sont revenus le dimanche le 7 juillet dernier. Outre les frais de voyage, d’hébergement et de restauration pris en charge, les partenaires suédois de la Maison de l’Europe ont également proposé un programme culturel permettant aux stagiaires de découvrir le Sud de la Suède pendant leur séjour de 14 semaines.

Monika Oszmaniec, chargée de projet mobilité professionnelle à la Maison de l’Europe de Nîmes, explique : « Nous avons un projet longue durée par an. Cette fois nous avons la présence de cinq MLJ et de nouveaux partenaires. Notre projet concernait le Gard, l’Hérault et la Lozère, partie de l’Occitanie où nous sommes actifs. Nous cherchions, pour ces stages de plusieurs mois, des profils différents, capables de partir trois mois et comme la destination est attractive nous avons reçu de nombreuses demandes ! »

Preuve du succès de ces opérations. Erasmus+ est un excellent outil pour avancer dans la vie, à tous les âges.

Monika reprend : « La Suède semble très exotique, la destination est attractive et on y associe des images rose et verte, c’est une partie de l’Europe peut-être idéalisée mais qui plaît. » Et avec les conditions de séjour qui sont proposées, autant dire que les trois mois sont un pur régal. « L’Europe prend en charge la moitié du séjour et la Région l’autre. Tout est payé et nous avons des partenaires sur place qui s’occupe des stagiaires, de leur installation et qui leur font même des visites culturelles. Avant de partir nous nous sommes vus à huit reprises, nous avons parlé de l’Europe, de la gestion des conflits… Et de là est née une belle cohésion de groupe. Ces projets sont financés parce qu’ils fonctionnent. Ces stagiaires savent aujourd’hui un peu plus ce qu’ils veulent faire plus tard. Et ils ont acquis de l’expérience donc nous devons remercier la Région et la commission européenne pour permettre ce genre de projets d’insertion, de travail avec les MLJ ou encore avec France Travail. »

La voix de la raison a parlé, passons maintenant à celle de la jeunesse qui est tout aussi raisonnée ! Trois ont fait leur stage à Malmö, trois autres à Lund. Mélissa, 24 ans, a participé à ce long stage via la MLJ alésienne : « Après une opération, j’ai fait une pause dans mes études et je me suis demandé pourquoi ne pas partir à l’étranger ? J’ai travaillé à Malmö dans une ONG qui œuvrait dans le secteur de la santé publique et des infections sexuellement transmissibles. Ça m’a donné envie de me diriger vers ça et le goût d’y retourner. Je veux être prof, j’aime l’éducation, j’y vois plus clair. »

Shakira, 20 ans, vient quant à elle de la MLJ de Nîmes. « Je suivais une formation d’accompagnant éducatif et social, on m’a parlé de ce projet et j’ai été prise. Mon stage, à Malmö, s’est fait dans une maison de quartier où j’accompagnais des immigrés. J’ai découvert une nouvelle branche dans le social que j’aime beaucoup. J’ai envie de repartir avant de faire une autre formation en Europe mais je dois aussi progresser en anglais. »

Jules, 22 ans, de la MLJ de Montpellier a fait son stage dans son domaine : « J’avais un Bac+3 graphisme et webdesign, je voulais bouger avant de me fixer et quand on m’a dirigé vers une réunion qui parlait de ce projet j’y suis allé. J’ai candidaté sans espoir mais j’ai été pris ! Là-bas j’ai pu créer des projets comme si j’étais un salarié classique. J’ai aussi pu faire deux « youth exchange » d’une semaine chacun dans une autre petite ville suédoise mais aussi en Turquie ! Humainement, j’ai beaucoup appris car j’ai côtoyé 15 ou 20 nationalités différentes, c’était trop bien ! Maintenant, je veux découvrir d’autres pays et de nouvelles cultures. Après, je me lancerai en freelance mais ça donne vraiment envie d’en voir plus ! »

Le groupe s’est bien entendu tout au long de ces mois de stage. Tantôt ensemble tantôt séparés, les stagiaires ont trouvé du temps pour aller manifester et deux d’entre eux se sont même faits interviewer par Quotidien, hélas coupé au montage. Le moment reste un excellent souvenir.

Yanis, 20 ans, de la MLJ de Nîmes devait rentrer en BTS mais il n’a pas pu trouver une entreprise pour le prendre en alternance : « Je ne savais pas quoi faire, je ne voulais pas perdre un an… On m’a dit que j’avais deux semaines pour faire mes bagages car j’étais pris pour ce stage ! J’aime le skate, la Suède et là-bas j’ai pu vivre ça en même temps car j’ai pu parler à deux skateurs que j’aime bien. Avant de partir je me suis lancé dans l’apprentissage de l’anglais et du suédois et sur place le stage a été top. J’étais community manager dans une entreprise intégrée à un Lab. Hors stage, j’ai aussi pu faire de la musique et nous avons même organisé un concert caritatif pour récolter des fonds en faveur de la Palestine. Nous en sommes à 700 euros ! Maintenant je veux avoir la sécurité d’un emploi, peut-être du côté de Marseille. »

Oualid a quant à lui 23 ans et vient via la MLJ de Lunel. Après une prépa et un Bac+2, le jeune a voulu tenter l’aventure. « Je veux faire de la cybersécurité, je cherchais une alternance mais je devais améliorer mon anglais. Je suis d’abord parti aux USA puis à Lund. J’ai vraiment bien progressé et comme je voulais connaître la Suède je suis heureux. » Lui, il a fait deux stages pour varier les plaisirs : « Pendant deux mois j’étais à la cafétaria, les Suédois sont très bons en anglais et j’ai tellement progressé qu’au bout d’un certain temps je pouvais former les nouveaux ! Mais je me suis un peu lassé de ça et pour mon dernier mois, j’ai bossé dans une startup qui organisait le tri de déchets. Avec un bon réseautage je peux dire que tout cela m’a plu et je vais bientôt passer mon Toeic ! »

Enfin Noa, 19 ans, a un profil encore différent. 19 ans maintenant mais 18 ans avant de partir. Ils étaient d’ailleurs deux à célébrer leur anniversaire à l’étranger. « J’ai commencé un brevet professionnel de la Jeunesse, de l'Éducation populaire et du Sport mais mon prof et parti et je n’ai pas pu finir la formation. J’aime le hockey sur glace et j’ai vécu six ans en Norvège. J’ai fait mon stage dans un café à Malmö, dans trois établissements d’une même enseigne et j’ai appris énormément de choses car je n’y connaissais rien… Je prévois maintenant d’aller encore à l’étranger pour continuer dans le hockey, en Suisse ou une nouvelle fois en Scandinavie mais quelqu’un de Megève m’a contacté pour rester dans ce domaine… »

Objectif Lund, mission très largement accomplie !