ASSISES Richard Perez jugé pour tentative d'assassinat : "je n’ai rien à voir ni de près ni de loin dans cette affaire"
Depuis ce lundi matin, cinq hommes comparaissent devant la cour d'Assises du Gard pour la "tentative de meurtre" de celui qui était considéré comme le parrain de nîmes. Des tireurs qui n'ont pas hésité à viser les forces de l'ordre... Un policier de la BAC de Nîmes est partie civile pour cette tentative de meurtre sur une personne dépositaire de l'autorité publique.
"Je ne reconnais absolument pas, je n’ai rien à voir ni de près ni de loin dans cette affaire. Je répondrai point par point avec des éléments concrets", estime Richard Perez, 59 ans, le visage sombre à son arrivée dans la salle de la cour d'Assises qui le juge jusqu'à vendredi. Une audience qui peut lui coûter, comme les quatre autres accusés, la réclusion criminelle à perpétuité.
Les accusés nient
Lorsque la présidente de la cour d'Assises du Gard, Laurène Dorlhac, lui demande ce lundi matin de répondre sur sa position concernant les faits, Richard Perez ne varie pas d'un pouce dans sa dénégation à la participation aux actes criminels survenus le 22 février 2013 au quartier de Vacquerolles à Nîmes. Il refute catégoriquement être le "cerveau", ou le "commanditaire" de cette opération de "tentative de meurtre" de Raymond H.
"Pour vous c'est un boulevard de me condamner par rapport au casier judiciaire que j'ai, mais je n'ai rien fomenté. Je n'ai jamais donné l'ordre ou payer quelqu'un pour tuer ce soir de février 2013", ajoute l'ex roi des poubelles. Les quatre autres protagonistes sont sur la même longueur d'onde sur le banc des accusés, ils nient la tentative d'assassinat sur Raymond H considéré comme le parrain de Nîmes à l'époque. Ils nient aussi la tentative de meurtre sur le policier de la BAC qui est intervenu au quartier de Vacquerolles, un policier qui a répliqué à des tirs en sa direction... Ce dernier est aujourd'hui partie civile dans le procès débuté ce lundi matin et sera entendu par la cour mercredi après-midi.
Aujourd'hui, comme depuis plus d'une décennie l'ex "roi des poubelles", estime être totalement étrangé à ce règlement de comptes. Pourtant les enquêteurs sont certains que la cible était Raymond H, un ancien associé de Richard Perez mais surtout celui qui est suspecté d'avoir tué le père de Richard Perez à la Grande-Motte.... Un meurtre commis le 25 janvier 2022, non élucidé à ce stade. Raymond H lui, n'est pas partie civile dans le procès qui s'est ouvert ce lundi.
Des larmes à l'évocation de sa famille
Un Richard Perez ému à l'évocation ce lundi après-midi de son enquête de personnalité et des rapports avec ses parents, le divorce de ces derniers lorsqu'il était enfant, mais aussi ses propres enfants. Il décrit une enfance heureuse jusqu'à la séparation de ses parents, "un enfant affectueux que l'on protègera", dira sa mère en procèdure. Des propos qui feront couler les larmes de l'ex roi des poubelles. "J'avais une mère formidable, un père attentionné", selon lui. Certains proches évoquent un "écorché vif" plus tard dans sa vie d'adulte, mais "un homme influençable" , "avec un bon fond" qui a fait ensuite "de mauvaises rencontres" (voir le papier de ce matin sur le site Objectif Gard ou sur Objectif Gard le magazine). D'ailleurs son casier judicaire porte la mention de 11 condamnations dont la sanction à 9 ans de prison pour avoir brulé une centaine de camion de la société Onix qui lui avait succédé au temps de sa splendeur. La société de Richard Perez comptait jusqu'à 450 salariés et et 250 camions alors qu'il n'avait que 23 ans.
"Je travaille dès l'âge de 14 ans", il aurait été élevé à la dure du côté professionnel par son père. "Il avait une dyslexie qui n'a pas été diagnostiquée à l'époque dans les années 1970, il dit qu'il ne sait pas lire ou écrire", détaille l'expert psychiatre. "Il fallait que j'arrive le premier et que je parte en dernier, je devais en faire plus que les autres, ajoute Richard Perez qui est qualifié de "travailleur" par des proches.
Mais après plusieurs années au firmament du ramasse de poubelles sur Nîmes, Richard joue beaucoup aux jeux, son frère lui reproche d'avoir perdu 1 million de francs à la roulette en une soirée. "Et puis il a une addiction à la souffrance, à se faire du mal", souligne l'expert psychiatre. "Il est plein d'émotions et il ne peut pas les analyser", complète le médecin alors que la présidente Laurène Dorlhac essaie justement de demander à l'accusé de se calmer.
Une tentative d'exécution du parrain en 2013
Dans les faits reprochés, le 22 février 2013, des habitants du quartier de Vacquerolles contactent la police à cause d'individus qui se cachent dans les fourrées et semblent attendre quelqu'un. Lorsque la brigade anticriminalité arrive sur place, des coups de feu claquent et un homme est retrouvé dissimulé sous un véhicule. Un autre l'individu qui a tiré sur le policier parvient à s'enfuir à travers le golf proche. C'est par l'intermédiaire de l'homme appréhendé ce soir-là que les enquêteurs vont remonter par la téléphonie "en particulier" jusqu'aux hommes accusés devant la cour d'Assises. Un ADN confondra aussi un proche de Richard Perez.
Le procès n'est pas encore vraiment entré dans le vif du sujet, à savoir les faits criminels reprochés aux cinq hommes. Les débats se poursuivent demain matin avec l'interrogatoire de personnalité des deux autres mis en cause : les deux hommes suspectés d'avoir attendu le parrain de Nîmes ce soir de février 2013. Le verdict est attendu vendredi...