Le 12 décembre, vers 2h30 du matin, les policiers nîmois contrôlent plusieurs personnes qui traînent dans le secteur de la gare de Nîmes Saint-Césaire. Parmi elles, Karim, un SDF de 34 ans, porte sur lui de la drogue et des armes.

Les policiers ont eu le nez creux. La sacoche de Karim contient 14 bonbonnes de cocaïne, plusieurs barrettes de cannabis, de la MDMA ainsi qu’une bombe lacrymogène et un couteau. Jugé lundi dernier en comparution immédiate devant le tribunal correctionnel de Nîmes, le trentenaire à la calvitie naissante ne s’épanche pas sur la possession de drogue et préfère se défendre sur les armes : « La bombe lacrymo, c’était pour la légitime défense. En prison, beaucoup de personnes m’ont menacé de mort parce que je refusais de faire certaines choses ». Et le couteau ? « C’est pour couper mon pain et tartiner car je suis SDF », précise Karim.

Le trentenaire dormirait dans sa voiture depuis plusieurs semaines après son dernier séjour en détention. Karim est en effet un habitué de la prison – 15 mentions sur son casier – et des hôpitaux psychiatriques en raison de sa consommation de drogue depuis une vingtaine d’années. « Je n’ai pas l’impression qu’il ait tellement envie de changer ses pratiques », estime la procureure Stéphanie Mollard qui demande 8 mois de prison contre lui.

Un réquisitoire certainement trop sévère pour l’avocate du prévenu, Maître Mélanie Bargeton, qui rappelle dans sa plaidoirie la fragilité psychologique de son client et ses trois tentatives de suicide. « Il doit faire l’objet d’un suivi psychiatrique très lourd », suggère-t-elle. Le tribunal penche pour une peine mixte : 8 mois de prison dont la moitié avec sursis, une obligation de soins et une interdiction de porter une arme pendant 5 ans.

Tony Duret