AU PALAIS Il vole le porte-monnaie d’une femme de 93 ans
Quand il a été contrôlé par les gendarmes dans un quartier de Bezouce, Oussama détenait sur lui une carte bancaire sur laquelle était inscrit le prénom de… Jeanine. Et comme il ne s’agit pas non plus de son deuxième prénom, les enquêteurs ont été intrigués.
Aidé d’un traducteur en langue arabe, Oussama ne sait plus très bien s’il a volé ou non. « J’ai pas volé », déclare-t-il dans un premier temps quand le président du tribunal correctionnel de Nîmes, Brice Barbier, rappelle qu’une dame de 93 ans a été victime du vol de sa carte bancaire dans un tramway en Isère, le 26 mars dernier. La nonagénaire se souvient avoir été bousculée dans le transport commun et c’est en rentrant à son domicile qu’elle a découvert la disparition de son porte-monnaie.
Oussama promet qu’il n’y est pour rien. À l’écouter, ce SDF de 29 ans serait tombé sur la carte de paiement complètement par hasard : « J’ai trouvé la carte dans une voiture. Je m’excuse ». Le président récapitule : « Cela voudrait dire que vous avez dormi dans la voiture de la personne qui a volé la dame âgée ? », interroge-t-il sans y croire une seconde.
Quatre identités
« Oui, j’ai volé, se contredit finalement Oussama, mais dans la voiture qui était ouverte ». Le président s’autorise une dernière remarque : « Donc par hasard, vous avez trouvé une voiture ouverte. Par hasard, vous avez trouvé une carte bancaire et, par hasard, vous l’avez prise »…
Le substitut du procureur, Jonathan Heurguier, n’a pas l’air de croire au hasard : « Ses explications sont peu crédibles. On retrouve rarement des éléments de cette nature dans la rue ou des voitures ». Il précise aussi que l’accusé, un Algérien sans titre de séjour, a été condamné une fois par la justice française, mais qu’il est également connu sous quatre identités qui font l’objet de 18 signalisations. Il requiert 6 mois de prison avec mandat de dépôt. Le tribunal prononce 4 mois et une interdiction du territoire français pendant dix ans.
Tony Duret