BESSÈGES Frappé et tué à son domicile : 22 ans après, les agresseurs courent toujours
Un quinquagénaire a été tué durant l’été 2000 sur la commune de Bessèges, au nord du département. L’enquête n’est toujours pas close, mais force est de constater, 22 ans plus tard, que les agresseurs courent toujours.
Il est 23h, ce 19 juillet 2000, lorsqu’au cœur de cette belle nuit d’été, deux hommes parviennent à pénétrer au domicile d’un couple. Le mari et son épouse, une commerçante de la commune de Bessèges, viennent de s’endormir. Alors qu’ils ont sombré dans un profond sommeil, ils sont réveillés en sursaut et aperçoivent dans l’entrebâillement de la porte les silhouettes de deux individus. L'un s’amuse avec l’interrupteur qu'il allume puis éteint sans arrêt.
Réveillé et frappé à mort
Son complice surgit au niveau du lit et commence à frapper Robert (*), encore endormi. Il va être roué de coups sans raison apparente, frappé de plusieurs coups de couteau. Il parviendra à se lever, puis à se diriger dans le couloir de la cuisine et là l’agresseur continuera à lui administrer d’autres coups de couteau. Il décédera quelques heures plus tard lors de son arrivée aux urgences de l’hôpital d’Alès.
« Cette agression est incompréhensible, s’indigne encore aujourd’hui l’avocat de toujours de la famille, maître Charles Fontaine. Pourquoi frapper et s’acharner alors que le couple est allongé, totalement endormi ? Les victimes ne pouvaient pas résister et les auteurs repartent sans n’avoir rien dérobé et après avoir massacré un homme. »
L’épouse, subira également des violences, des coups de poings. Les deux complices ont agi avec les visages dissimulés par des cagoules. Plus surprenant, les agresseurs qui ont réclamé l’argent n’ont rien fouillé. En quelques minutes, la tentative de vol s’est transformée en crime sordide. Depuis une enquête pour meurtre est sur le bureau du juge d’instruction d’Alès.
Deux hommes rient en s'enfuyant, juste après l'agression
La nuit du crime, des passants sont dans la rue lorsqu’ils entendent les cris apeurés d’une femme qui appelle au secours depuis sa fenêtre. Ils sont les premiers à intervenir. Ils voient deux hommes, jeunes, quitter la propriété des victimes. Un autre témoin, qui promène son chien de l’autre côté de la route, les apercevra lui aussi. Deux hommes qui rient après l’agression et qui s’éclipsent sans jamais être retrouvés. Pas très loin de là, Bessèges est en fête et de la musique résonne.
Une affaire de prime abord facile à résoudre puisque les témoins potentiels sont nombreux lors de cette soirée d’été. Sauf que les témoins directs sont inexistants, la seule personne qui a entendu la voix de ses agresseurs est l’épouse de la victime. Mais le duo qui a surpris le couple dans son sommeil avait le visage caché. Les témoins ont vu deux individus dans la nuit, mais ils pourraient ressembler à des millions d’hommes. Aucun détail significatif ne permet de lancer les investigations dans la bonne direction. La tenue vestimentaire des agresseurs est même inconnue.
Aucun élément tangible pour orienter l'enquête
Des milliers de pages de procédures ont été rédigées. Et toujours la même question : qui pouvait en vouloir à ce père de famille sans histoire et inconnu de la justice ? « Il y a un vrai sentiment d’impuissance car les gendarmes ont fait un gros boulot », ajoute maître Fontaine.
L’environnement familial, personnel et professionnel de cette famille a été décortiqué, sans laisser apparaître une difficulté, des jalousies ou haines pouvant expliquer une telle agression. Il y a quelques mois, la fille de la victime et son épouse ont été reçues par la juge d’instruction d’Alès. Si le dossier criminel continue à vivre, les éléments permettant de résoudre l’énigme sont inexistants.
Cet article est issu du magazine Objectif Gard, numéro 53 sorti le 15 novembre 2022. Vous pouvez le découvrir dans son intégralité en cliquant sur la Une :