GARD Ils surveillaient leur plantation de cannabis dans la forêt avec une caméra de chasse !
Trois hommes ont été condamnés jeudi après-midi par le tribunal correctionnel de Nîmes.
Un prévenu de 19 ans écope de 3 ans dont 6 mois ferme et un mandat de dépôt à l'audience. Son frère écope de 3 ans dont une année ferme mais sans mandat de dépôt, il a pu retrouver la liberté à l'issu de l'audience. Le dernier prévenu, âgé de 18 ans depuis quelques jours, a écopé de 18 mois de prison dont 6 mois ferme, il est également en liberté.
Ils sont sanctionnés pour être à l'origine "d'une véritable expédition punitive" selon les propos du substitut du procureur de Nîmes dans le logement de fonction d'un ouvrier agricole de 25 ans. Ce dernier a été agressé dans un domaine viticole de Tavel.
À 3h du matin, le 18 juillet dernier, le salarié qui dormait profondément a été réveillé par un trio et roué de coups. Les agresseurs voulaient récupérer le cannabis qu'ils avaient planté dans la forêt. Ils suspectaient, à tort, la victime d'être à l'origine du vol de cannabis. Le prévenu, âgé de 19 ans, a expliqué à la barre qu'il avait reconnu la victime de l'agression sur les images de la vidéosurveillance de sa caméra de chasse installée dans les bois... Une caméra permettant d'épier le moindre mouvement. Problème : le planteur de cannabis n'a plus la caméra en sa possession et il a perdu la carte qui aurait enregistré les faits de vol de cannabis !
L'ouvrier agricole victime, qui a totalement été dédouané par les enquêteurs de la gendarmerie et hier par la justice sur le volet stupéfiants, a eu la peur de sa vie. "Je croyais que j'étais en retard au travail et qu'on venait me réveiller", affirme Luc*. Mais rapidement le jeune salarié agricole réalise qu'il fait face à trois hommes munis de cagoules et de gants. Un trio qui le menace avec un harpon de pêche dans le dos. "J'ai réalisé les événements lorsque j'ai senti du sang dans ma bouche. J'ai pris un coup de boule en me réveillant, puis de nombreux coups sur tout le corps, puis encore des coups de tête. Ils criaient, je ne comprenais pas ce qu'ils voulaient, puis ils ont évoqué une histoire de drogue", complète la victime à la barre du tribunal correctionnel de Nîmes qui jugeait ce jeudi les trois complices pour "vol avec violence".
Après la sauvage agression, les enquêteurs de la brigade de recherches de Bagnols-sur-Cèze - qui "ont fait un super travail", selon le père de la victime, en "étant très humains et disponibles", ajoute-t-il - remontent rapidement vers des salariés du domaine. "Un des salariés était plus ancien que moi et j'ai eu le CDI et le logement de fonction il y a trois mois. Il a peut être été jaloux de ma situation...", essaie d'analyser Luc encore totalement effondré et qui semble fragile psychologiquement suite à cette agression nocturne.
*Le prénom de la victime a été modifié.