Publié il y a 1 an - Mise à jour le 09.11.2023 - Lïana Delgado - 3 min  - vu 1444 fois

JUSTICE Le cocktail explosif médicaments et cocaïne met en danger la famille

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Ce jeudi 9 novembre, un père de famille de 44 ans est jugé devant le tribunal de Nîmes. Après avoir mélangé Valium, cocaïne et alcool, il ne se gère plus et devient violent avec sa compagne et les enfants.

Une famille recomposée habite ensemble depuis août 2022. Après avoir un coup de foudre réciproque, l'homme rejoint sa compagne dans le sud de la France avec ses deux enfants. “J’ai tout quitté pour elle, on était heureux et amoureux”, explique ce jeudi le prévenu. Mais du 11 au 14 septembre 2023, la famille vit une semaine cauchemardesque. L’homme boit de l’alcool et consomme de la cocaïne quotidiennement.

À partir du lundi 11 septembre, après avoir bu de l'alcool, le quadragénaire a commencé à sniffer un mélange de Valium et de cocaïne. Le soir même, il s’est disputé avec sa compagne. Il a pris un couteau et l'a pointé vers elle en lui passant la lame dans le cou. Les enfants sont arrivés à ce moment-là, il a donc reposé discrètement l’objet. Le lendemain soir, une dispute éclate à nouveau. Le prévenu attrape le cou de sa conjointe et l’étrangle en lui disant : “Tu vas crever et tu vas finir dans le journal.” La victime explique : “Il m’a jeté sur le canapé, il a essayé de m’étrangler. Sa fille a vu, elle lui a demandé d’arrêter. J’étais en train de tomber dans les pommes.” En effet, l'enfant est arrivé dans le salon et en découvrant la scène elle a exigé qu’il la lâche. Il a ensuite pris une paire de ciseau et s’est entaillé le torse.

Puis le soir de trop est arrivé. À 5h40 du matin, l’aîné de 15 ans appelle son père et ses grands-parents pour qu’ils viennent car ils sont en danger. L’homme devient fou et jette des objets sur sa conjointe et ses enfants. La situation dégénère, et les forces de l’ordre sont appelées. Le prévenu avoue : “Je ne me rappelle plus. Je n’ai aucun souvenir. Je sais juste que j’ai fait de la merde. Ce n’était pas moi, je n'étais pas conscient. J’étais sous produit et sous alcool. Je prenais des pilules de médicaments et de la cocaïne”. Puis il s’excuse les larmes aux yeux : “Je regrette c’était tellement passionnel entre nous, j’étais tellement amoureux d’elle.”

Durant l’audience, sa conjointe ne cesse de pleurer : "Je ne lui ai pas offert la vie qu’il voulait, je n’étais pas celle qu’il souhaitait. Avant le 11 septembre il n’a jamais été violent envers moi. Il jette juste des objets et il insulte quand il est énervé… Je suis triste, je l’aime tellement mais je ne pourrais jamais lui pardonner d’avoir fait du mal aux enfants. Mes filles sont choquées”, raconte-t-elle. Maître Margaux Expert plaide pour la compagne du prévenu : “Ma cliente a vécu un véritable film d’horreur, les scènes étaient un cauchemar qui a duré trois jours. Il sait faire preuve de violence verbale et psychologique. Si sa fille n'était pas intervenue, qu’est ce qu’il se serait passé ? Elle était en train de s’évanouir. Ma cliente m’a dit : il a essayé de me tuer."

La procureure de la République, Adelaïde Galtier prend la parole : “On observe une toxicité au sein du couple et des mineurs sont exposés à cette histoire. Monsieur va admettre à demi mots ses actes. Je reste inquiète de la situation sanitaire et personnelle de monsieur. Vous rentrerez en voie de condamnation et je demande deux ans de prison dont une sortie probatoire de 24 mois". Maître Marion Touzellier plaide pour le prévenu : “Je souhaitais souligner qu’après l'étranglement, le médecin légiste n’a pas relevé de gros bleus. Depuis le 15 septembre, mon client est en détention, il a arrêté toutes ces addictions. Le but de monsieur est de quitter le sud de la France et de repartir en Bourgogne. Il a déjà une promesse de CDI dans un garage là-bas.”

Le père de famille a été condamné par le tribunal de Nîmes à deux ans de prison dont 20 mois de sursis probatoire avec l’obligation de résider chez ses parents en Bourgogne, l’obligation de soin et de travail et l'interdiction de rentrer en contact avec la victime.

Lïana Delgado

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