JUSTICE Violences : "Elle a glissé sur une peau de banane", affirme le compagnon
Un sans-abri nîmois, qui se pensait dans un hélicoptère en arrivant au tribunal, a nié les faits de violences sur sa compagne en expliquant qu’elle a glissé sur une peau de banane.
L’homme, âgé de 50 ans, comparaît ce jeudi 30 novembre devant le tribunal correctionnel de Nîmes. Il est poursuivi pour violences sur conjoint et détention d’une arme. Dès le début de l’audience, le prévenu n'a pas l’air de comprendre ce qu’il fait là. “Oh, je suis dans un hélicoptère”, lance-t-il mystérieusement.
Le 4 septembre dernier, l’homme balance un ventilateur sur sa compagne car elle a consommé sa drogue. Par la suite, il lui donne quatre coups de poings sur la partie gauche de son visage. Puis le lendemain, il lui casse son téléphone en la traitant de “pute”. Elle décide alors de porter plainte.
Jean-Michel Perez, le président, demande plus de précisions sur les faits. Le quinquagénaire répond : “Elle a glissé sur une peau de banane.” Le président insiste : “Monsieur, pourquoi avez-vous jeté ce ventilateur sur madame ?” Et le prévenu répond violemment : “Je peux savoir en quoi ça vous concerne ?” Lors de sa plainte, sa compagne avoue subir des violences sexuelles par son compagnon. Puis, elle explique qu’il dépense tout l’argent du couple dans la cocaïne. Sans avocat, l’homme va se défendre : “Moi j’ai un million de dollars sur un compte qui se trouve dans une forêt”.
Suite à la plainte, le prévenu a été mis sous contrôle judiciaire mais ne va pas le respecter. Quelques jours plus tard, après avoir agressé un pharmacien, il a été retrouvé dans une pharmacie en Seine-Saint-Denis avec un couteau. La police l’a donc placé en détention. À la barre du tribunal correctionnel de Nîmes, le prévenu affirme : “Je suis innocent à 100 %. Elle n’a jamais porté plainte. Je ne sais pas, je ne la connais pas. Je n’ai pas de copain, je n’ai pas de copine”.
L’homme a des enfants en commun avec sa compagne mais il est difficile de savoir le nombre exact. En effet, devant le tribunal, il ne cesse de répéter : “Je n’ai pas de compagne, je n’ai pas d’enfants, je ne sais pas de qui vous me parlez.” La procureure de la République, Véronique Compan, rappelle que ces affirmations sont fausses car il a déjà été condamné pour violences sur son enfant. Elle ajoute : “D’après les psychiatres, il est pénalement responsable. Madame a été violentée et monsieur avait reconnu à l'époque d’avoir jeté le ventilateur”.
L’homme, 39 mentions à son casier judiciaire, est condamné à 18 mois de prison ferme. Il a interdiction de détenir une arme durant cinq ans et interdiction de rentrer en contact avec la victime durant trois ans. Lors du délibéré, le président ajoute : “Monsieur, le tribunal vous trouve dangereux.”