NÎMES Condamnée pour avoir craché sur les pompiers lors d'une intervention
photo illustration/ Objectif Gard
Lorsqu'elle arrive à la barre du tribunal correctionnel de Nîmes ce mercredi après-midi, les magistrats se demandent si elle ne va pas tituber. Chanceler comme le 9 février dernier où elle a fait un malaise dans une brasserie du centre-ville de Nîmes. Ce jour-là, la direction de l'établissement appelle les pompiers qui arrivent sur place en un temps-record. La victime est allongée à terre, elle reprend connaissance, mais elle semble particulièrement choquée. "J'ai fait une simple crise d'asthme et comme j'avais beaucoup bu. De toute façon cette histoire est arrivée car ils voulaient m'emmener aux urgences et je ne voulais pas ", déclare la prévenue qui comparaît devant la justice pénale pour des outrages. Les pompiers appliquent le protocole et souhaitent ausculter la dame dans leur fourgon. En guise de réponse ils reçoivent une volée d'injures, des coups de pied et des crachats. "Durant le trajet, les pompiers qui ont appelé la police en renfort pour les escorter jusqu'à l'hôpital vont se faire cracher dessus. Les pompiers qui viennent pour vous secourir se retrouvent agresser, insulter, affirme Me Christian Barnouin, le conseil des soldats du feu. " Mais je ne voulais pas vous suivre et partir à l'hôpital", glisse la prévenue qui coupe magistrats et avocats à l'audience. "Moi je suis simplement en relation avec un médecin du 15 qui a demandé de voir la victime. Le médecin dit qu'il veut voir la personne, nous sommes obligés de l'emmener aux urgences", se justifie presque un pompiers qui s'est constitué partie civile. "L'intervention qui devait durer 20 minutes à 1/2 heure a duré plus de 2 heures", poursuit Me Barnouin.
La dame ne se souvient de rien du jour des faits. Elle semble ensevelie par des problèmes personnels insurmontables. "Vous êtes en train de vous détruire, mais vous n'avez pas le droit de rejeter votre mal-être sur des policiers ou des pompiers venus vous tendre la main", plaide Jean-François Corail, l'avocat des policiers. "Votre comportement le 9 février et aujourd'hui est inadmissible et irrespectueux. En fonction des faits, des circonstances et de votre casier judiciaire la facilité serait de requérir de la prison ferme. Mais vous avez un grave problème d'alcoolémie, on va vous tendre la main encore une fois, mais se sera la dernière ", déclare la représentante du parquet de Nîmes. Le tribunal a retenu les explications du parquet de Nîmes et a condamné la prévenue à une contrainte pénale avec une obligation de soins... Si elle ne se soigne pas, elle découvrira la prison pour 8 mois.
Boris De la Cruz