NÎMES Le faux malade du cancer falsifie les ordonnances : 30 000 euros détournés
Il aurait détourné pour près de 30 000 euros en falsifiant des ordonnances médicales de deux professeurs en cancérologie. L'escroc a été condamné en son absence à un an de prison ferme.
Il se présentait aux comptoirs des pharmacies de Nîmes en montrant une ordonnance médicale insoupçonnable. À chaque fois, une boîte de médicament pour les malades du cancer était prescrite par un professeur de l'Institut Curie à Paris ou de la clinique du Parc à Montpellier.
La boîte, délivrée à six reprises, concernait toujours le même produit, et celle-ci coûtait 5 000 euros l'unité. Au total donc, il lui est reproché d'avoir détourné six boîtes pour 30 000 euros de médicaments. Arrêté alors qu'il tentait une septième arnaque dans une officine nîmoise, il était en réalité dans le viseur de la Cpam du Gard, avisée elle-même par l'Agence régionale de santé.
Interpellé en mars 2020, il a été placé en garde à vue au commissariat de Nîmes. Cet homme a menti en affirmant qu'il était atteint d'un cancer. Il a fini par avouer son mensonge et a indiqué qu'il était la petite main d'un vaste trafic visant à envoyer les médicaments concernés vers l'étranger. Il percevait entre 300 euros et 600 euros pour apposer son nom sur l'ordonnance médicale falsifiée et ensuite remettre la boîte de médicaments détournée à un tiers chargé de l'expédier à l'étranger.
Le prévenu, absent du tribunal correctionnel mardi après-midi, n'a donc pas pu s'expliquer sur cette escroquerie. "Il y a un préjudice pour le budget de l'État, mais aussi et surtout pour les malades", estime Estelle Meyer, la substitut du procureur, qui demande 6 mois de prison et 2 000 euros d'amende contre le prévenu.
Le tribunal, présidé par Jérôme Reynes, a condamné cet homme au-delà des réquisitions, en lui infligeant un an de prison ferme et 3 000 euros d'amende.