Publié il y a 3 ans - Mise à jour le 11.02.2021 - tony-duret - 2 min  - vu 21005 fois

NÎMES Le jeune qui a « confondu le commissariat avec une cafétéria » finit en prison

(Photo d'illustration / Objectif Gard)

Il n'avait pas pris son petit déjeuner et dit qu'il s'était « levé du mauvais pied ». Du coup, quand un policier lui a demandé de porter son masque alors qu'il buvait son café, Jessy a explosé. 

Tout vient à point à qui sait attendre. Le 9 février dernier, après plusieurs relances téléphoniques des forces de l'ordre lui demandant de se présenter au commissariat de Nîmes, Jessy daigne enfin faire le déplacement. Il doit s'expliquer d'une conduite sans permis et sans assurance vieille de 2017. Mais ce jour-là, le jeune homme de 24 ans est mal luné. « J'avais pas déjeuné aussi », se plaint-il à l'audience. Alors qu'il boit son café, un policier lui demande de porter son masque. Jessy s'énerve et pousse le fonctionnaire. Il est aussitôt mis au sol et maîtrisé.

Devant le tribunal correctionnel de Nîmes où il était jugé en comparution immédiate ce jeudi matin, il reconnaît s'être emporté et avoir insulté le policier, mais il nie les violences : « Je n'ai frappé personne, mais  j'ai agi comme un gamin de 15 ans ». Ce n'est pas le procureur, Antoine Wolff, qui va le contredire. « Pour qui se prend-il ? Il se croît au-dessus des lois. Il confond le commissariat avec une cafétéria et les policiers doivent attendre que monsieur, qui est de mauvais poil, ait fini son café. Il va falloir le remettre à sa place », suggère-t-il en demandant 6 mois de prison ferme et la révocation de deux précédents sursis, le tout avec un maintien en détention.

« C'est un jeune homme impulsif, mais il a reconnu les faits et il s'excuse. Je demande une peine aménageable car le maintien en détention est disproportionné », intervient Me Camille Alliez pour la défense. Le tribunal suit en grande partie le procureur et prononce 4 mois de prison ainsi que la révocation des sursis à hauteur de 4 mois, le maintien en détention et une amende de 350€ pour le préjudice moral du policier. À l'annonce de la peine, comprenant qu'il partait pour plusieurs mois en prison, Jessy s'est pris la tête entre les mains, estimant certainement que c'était un peu fort de café.

Tony Duret

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