Publié il y a 7 ans - Mise à jour le 08.02.2017 - boris-de-la-cruz - 2 min  - vu 262 fois

NÎMES Proxénétisme, la « mama » relaxée

Palais de justice de Nîmes. DR

 

Cette une affaire complexe, sans témoignage précis et avec un des deux prévenu introuvable et qui n’est pas venu s’expliquer à l’audience du tribunal correctionnel de Nîmes. Joy, l'autre prévenue, une femme de 37 ans, était bien à la barre de la juridiction pour répondre de « proxénétisme ». Elle est même accusée d’être la « mama », la mère maquerelle des filles venues du Nigeria… « Une filière qui s’est développée dans notre région des années 2000 à 2010. On est dans une forme d’esclavage, de contrainte à la prostitution qui fait des ravages sur des femmes. Des jeunes femmes qui venaient chercher un avenir meilleur, souvent faire des études comme dans notre dossier, où l’une d’elles pensait débuter une formation d’infirmière avant de se retrouver sur le Boulevard Gambetta », développe le représentant du Parquet qui réclame 3 ans de prison dont 28 mois avec sursis à l’encontre de la prétendue « mama ».

Pour l’accusation, c’est une guerre des trottoirs à Nîmes qui est à l’origine des violences et des graves blessures sur des prostituées venues du Nigéria.

« Je parle fort, mais cela fait 6 ans que j’espère prouver mon innocence, dénonce Joy. Oui je suis venue d’Afrique et je me suis prostituée, mais je n’étais pas la patronne des autres filles qui vivaient dans mon appartement », insiste la prévenue dans un français approximatif. On a monté une histoire contre moi, car je me suis opposée à payer les places dans la rue », poursuit cette femme qui vit aujourd’hui dans la région toulousaine.

« Depuis le début elle réfute toutes les accusations. Depuis 6 ans, elle respecte à la lettre le contrôle judiciaire qui pèse sur sa tête en pointant chaque mois, affirme Me Isabelle Vignon qui dénonce une enquête très légère qui n’a pas permis de déterminer les rôles respectifs des nombreuses personnes qui apparaissent dans le dossier ». Des arguments qui ont fait mouche… Joy a été relaxée par le tribunal correctionnel de Nîmes au bénéfice du doute. Dans ce dossier bancal, la juridiction a estimé que le rôle des nombreux protagonistes du dossier n’avait pas été clairement identifié. Le second prévenu, absent des débats et poursuivi pour « aide au proxénétisme », a également été relaxé alors qu’il encourait 3 ans de détention et un mandat de dépôt.

Boris De la Cruz

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