Depuis le mois de juin, les deux jeunes se parlaient sur les réseaux sociaux. Après trois mois d'échanges, ils décident de se voir physiquement le 10 septembre 2023 et se donnent rendez-vous chez la mineure qui vit chez sa mère. Seulement, l'invité ne repartira plus du domicile ! Jusqu’à son arrestation, le 26 septembre 2023.

“Nous ne devons pas banaliser les jeunes et la durée de la relation, l’emprise peut être très rapide”, rappelle Maître Moyal, l’avocate de la victime. En effet, leur relation a duré seulement 16 jours mais la jeune fille explique en tremblant : “Il contrôlait ma façon de m’habiller. Une fois j’avais mis un haut court, il m'a traité de pute et m'a donné un coup-de-poing dans la jambe.” Elle poursuit : “Je ne pouvais même plus voir mes copines, il prenait sans cesse mon téléphone pour vérifier que je ne parle à aucun garçon. Il a même bloqué mes cousins dans mes contacts”.

Le 26 septembre, le jeune homme accompagne sa petite amie devant son lycée. Il souhaite ensuite l'amener devant sa salle de classe mais elle refuse. Il ne lui laisse pas le choix, elle raconte : “Il voulait montrer à tous les garçons qu’il était en couple avec moi. Il me disait que si un jour il en voyait un à mes côtés il me fracasserait.” Elle lui a demandé à plusieurs reprises de s’en aller car elle allait rentrer en cours. Le prévenu explique : “Ça m’a énervé, je l’ai embrassé puis je l’ai mordu sans faire exprès.” La jeune fille est rentrée en classe la lèvre inférieure en sang, sa professeure a donc directement prévenu la police.

Le procureur s'adresse au prévenu : “C’est très étonnant de s’incruster chez une fille que vous ne connaissez pas. C’est étrange de manifester votre jalousie ainsi, vous êtes violent. Mais vous n’êtes pas propriétaire de cette jeune fille, ce n’est pas votre chose”. À la barre du tribunal correctionnel de Nîmes, le jeune homme qui a déjà sept condamnations à son palmarès ne cesse de rire. Il rit mais ne répond à aucune question, hormis pour contredire la victime. Il va jusqu’à lever la voix sur son avocate qui lui demandera alors de ne pas lui manquer de respect devant la salle d’audience. Ambiance...

Quand le prévenu était en maison d’arrêt en attendant le procès, il n’a cessé de menacer et d’harceler la mineure. "Il m’appelait toutes les nuits, il me menaçait de mort”, affirme la victime. Avec un casier judiciaire déjà bien fourni pour son jeune âge, il est condamné à quinze mois de prison ferme et à 800 € de dommages et intérêts.