NÎMES Un expertise psychiatrique pour l’homme qui menaçait des passants au couteau à la gare
Vous l’avez lu dans nos colonnes : lundi après-midi, sur le parvis de la gare de Nîmes, un homme a menacé des passants avec un couteau (relire ici). Mohamed, 35 ans, était devant le tribunal dès le lendemain des faits, ce mardi, dans le cadre d’une procédure de comparution immédiate.
Les cheveux bruns frisés et ébouriffés, le regard dans le vide, le corps chancelant, Mohamed a l’air ailleurs quand il doit répondre aux questions du juge, Jean-Michel Perez. C’est son avocat, Me Fahd Mihih, qui prend le relai pour demander au tribunal un délai pour procéder à l’expertise psychiatrique de son client. Le président, comme le procureur Romain Domingues, qui ont eu accès au dossier, abondent immédiatement. « Les faits semblent dénués de sens », commente d’ailleurs le président.
Puisqu’ils ne seront pas abordés à cette audience, le juge les résume brièvement : « Sur le parvis de la gare, vous avez insulté des passants et sorti un couteau ». Mohamed marmonne quelque chose d’incompréhensible. Peu importe, ce n’est pas le débat du jour. Ce qui intéresse surtout le tribunal, c’est de savoir s’il peut ou non laisser le trentenaire en liberté dans l’attente de son prochain procès.
Son casier judiciaire et sa personnalité sont passés au crible : quatre condamnations et dix ans de suivi par un psychiatre pour ce père de famille marié. Il souffrirait, complète le juge, « d’hallucinations auditives ». Une lecture qui ne rassure pas vraiment le représentant du ministère public : « Ce qui m’inquiète, c’est le risque de réitération des faits. Je demande son placement en détention jusqu’à la prochaine audience ».
Pour la défense de Mohamed, Me Mihih demande à ce que son client soit libéré : « Il est déjà suivi par un psychiatre et vous savez très bien qu’une maison d’arrêt, ça ne soigne pas ». En attendant son prochain procès prévu le 2 mars, le tribunal libère Mohamed, mais le place sous contrôle judiciaire avec l’obligation de pointer une fois par semaine au commissariat, de ne pas détenir d’arme et de se soumettre à l’expertise psychiatrique.
Tony Duret