La bonne nouvelle a été annoncée mardi dernier lors de l'inauguration du nouveau plateau d'imagerie médicale. Un mammographe sera installé au centre hospitalier Joseph-Imbert d'Arles dans le courant de l'année 2025. "Je viens de l'apprendre, c'est formidable. Je suis suivie à Nîmes. Le jour où le diagnostic est tombé, il s'en est passé des choses dans ma tête. J'étais seule au volant, l'issue de ce trajet-là aurait pu être dramatique", se souvient Carine, une Saint-Martinoise âgée de 50 ans.

Accompagnée de ses filles, Loline 20 ans et Julie 14 ans, elle a participé à la première des trois journées de sensibilisation et de lutte contre le cancer du sein organisée par l'hôpital d'Arles. Le rendez-vous était donné ce samedi à l'hôtel Jules César. "Aujourd'hui, indique Carine, j'incite mes filles à être très vigilantes, à écouter leur corps. Le cancer n'a jamais été un tabou, nous en avons toujours parlé ensemble."

L'autopalpation : "Sans savoir si je le faisais bien"

"Octobre rose, je ne m'y intéressais pas avant", concède Carine. "On pense toujours que ça n'arrive qu'aux autres", intervient sa cadette. Mais il y a eu cette douleur sur un sein il y a quelques années. "C'est "grâce" à elle que j'ai suivi des contrôles réguliers", poursuit la quinquagénaire qui pratiquait l'autopalpation de manière intermittente "et sans savoir si je le faisais bien". Un geste que les trois Saint-Martinoises parmi d'autres intéressé(e)s ou curieux(ses) dévié(e)s de leurs emplettes sur le marché, ont pu (re)découvrir sur le stand animé par les étudiants des Instituts de formation en soins infirmiers et aides soignants. "En examimant régulièrement leurs seins, les femmes - de tous les âges, NDLR - peuvent elles-mêmes détecter une anomalie, une déformation sur un mamelon, un écoulement, des rougeurs, une grosseur, une peau rugueuse...", explique Régis Bernard, directeur de l'IFSI et de l'IFSA. 

Détecté tôt, le cancer du sein guérit dans neuf cas sur dix. Et pourtant, d'après les chiffres publiés en avril dernier par Santé publique France, seulement 48,2 % des femmes concernées ont participé au programme de dépistage organisé du cancer du sein. À l'échelle du Pays d'Arles, une femme sur quatre se fait dépister, d'après les chiffres de Sylvia Breton, directrice de l'hôpital d'Arles, "une sur huit dans les lieux-dits", complète Régis Bernard. 

Conférences, spectacles de danse de la compagnie Arles au corps, concert gratuit, atelier de tatouage, présentation de prothèses mammaires et capillaires étaient au programme de cette journée de sensibilisation à l'hôtel Jules César. Le salon Capilem a également organisé une collecte de cheveux au profit de Fake Hair Don't Care. Cette association recueille des dons de cheveux et créé des perruques pour les rendre plus accessibles aux personnes atteintes de cancer. Loline et Julie figuraient parmi les donatrices.