Objectif Gard : Pouvez-vous vous présenter et raconter votre arrivée comme commerçante à Bagnols/Cèze ?

Eve Benezeth : J'ai 49 ans, je suis née à Bagnols/Cèze et j'habite dans un petit village à Saint-Laurent-la-Vernède. J’ai repris le magasin plutôt jeune, à 23 ans en 2002. Au départ, ce n’était pas un projet, c’était plus une opportunité. À l’époque, j’ai racheté le magasin à madame Couston. C’est tout simplement la maman de ma meilleure amie. C’est comme ça que je suis arrivée dans ce commerce.

Qu’est-ce qui vous plaît dans l’univers des chaussures pour enfants ?

C’est un univers qui est vraiment très particulier. Les chaussures sont très importantes pour les enfants. On ne chausse pas les enfants comme on chausse les adultes, car ils ne peuvent pas dire s’ils sont à l’aise ou pas. C’est toute une qualification. Ce que j’aime, c’est que c’est varié. On fait dans les tout petits, qui sont dans l’apprentissage, jusqu’aux plus grands, où les notions de mode et de confort entrent en jeu. Les parents sont aussi à l’écoute. Dès qu’ils viennent, la première chose que je fais est de remesurer le pied de l’enfant.

Vous avez mis le magasin à vendre. Pourquoi avez-vous décidé de partir ?

J’ai fait le choix de partir, car cela fait 22 ans que je suis commerçante, donc j’en ai fait un peu le tour. Il y a besoin de nouvelles idées. C’est un petit milieu la chaussure pour enfants. J’ai une responsabilité quand je vends une paire de chaussures. 

Que retenez-vous de cette expérience professionnelle ?

Je me dis que j’ai fait beaucoup de chemin, car être commerçante demande vraiment une grande polyvalence. Il faut s’investir dans plusieurs domaines, que ce soit la vente, la gestion, la communication. Si on veut tenir, il faut être assez rigoureux et cela demande de l’implication.

Comptez-vous vous lancer dans un nouveau projet ?

Oui je vais passer un concours dans un autre domaine. J’avais vraiment besoin d’un nouveau départ. J’ai toujours été très curieuse. Je vais faire quelque chose de différent et basculer dans un univers qui n’a rien à voir. Je trouve que c’est important de ne pas s'endormir sur ses lauriers et de s’ouvrir à d’autres branches.

Considérez-vous que les commerçants bagnolais travaillent dans de bonnes conditions ?

En ce moment, c’est un peu compliqué, car il y a eu plusieurs fermetures de commerces. Des personnes sont parties à la retraite, d'autres se sont déplacées. C’est vrai que la rue de la République s’est appauvrie en commerces. Fatalement, ceux qui restent sont impactés. Les habitudes des consommateurs ont changé, entre les achats sur Internet ou dans les centres commerciaux. Puis, il ne faut pas se mentir, les gens ne veulent plus marcher.

Avez-vous trouvé un repreneur ?

Non, à l’heure actuelle, il n’y a pas de repreneur ni de pourparlers. J’ai mis en vente le fonds de commerce au mois d’octobre 2024. Cela me préoccupe un peu. Cela serait dommage de ne pas trouver, car j’ai une grosse clientèle et fidèle.

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