Publié il y a 10 h - Mise à jour le 09.01.2025 - Stéphanie Marin - 3 min  - vu 126 fois

CAMARGUE L'Alegria du peuple tsigane dans l'objectif de Vanessa Gilles

Vanessa Gilles, photographe.

La photographe Vanessa Gilles présente son exposition Alegria à la librairie l'Itinéraire à Nîmes jusqu'au 31 janvier 2025. 

Le vernissage a eu lieu mardi soir à la librairie l'Itinéraire à Nîmes. L'exposition nommée Alegria est une première étape avant l'accomplissement d'un travail à quatre mains, celles de Vanessa Gilles et celles de Clémence Vazard, artiste-chercheuse toutes deux mises en relation par Ilsen About, historien et commissaire d'exposition. Encore une fois, l'objectif est de transmettre. Transmettre, à travers l'énigmatique Sara, une histoire, une culture, celle du peuple tsigane. "Je suis son travail depuis longtemps. Je sais que Vanessa prépare un travail particulier, j'ai hâte de le voir et je serai très heureuse de l'exposer à nouveau." Anne Clergue, galeriste à Arles et fille de Lucien Clergue, ne cache pas son enthousiasme. En septembre 2017, elle avait accueilli l'exposition "Dosta, paroles et mémoires de femmes tsiganes" signée de la Nîmoise.

Vanessa Gilles, photographe.

Un travail, non, un cri du coeur, un hommage que la photographe rend à ces femmes manouches, gitanes, roms, victimes de discrimination, d'exclusion. Et cela grâce à des rencontres qu'elle a elle-même initiées, alors qu'elle venait d'intégrer l'École Nationale Supérieure de la Photographie à Arles. C'était en 2015. Il y a eu de longues discussions, des moments de silence, de partage, d'entraide, de joie, puis la photographie. La même année, le 24 mai, les chemins de l'artiste et d'Esméralda Romanez, se croisent par hasard dirons-nous, mais pour Vanessa, très émue, il s'agit de tout autre chose. Un lien se tisse entre ces deux femmes, Esméralda Romanez, présidente de la « Fédération Européenne des Femmes Romanis et Voyageuses », lui confiera en 2016 le témoignage poignant de sa tante Marie, qui fut déportée dans les camps de concentration pendant la Seconde guerre mondiale. Un témoignage audio que l'on retrouve dans le film photographique qui accompagne l'exposition "Dosta, paroles et mémoires de femmes tsiganes".

"À chaque photo, on est saisi par la puissance de son regard"

"J'en ai connu des photographes qui ont travaillé avec le peuple gitans, dont mon père, mais jamais auparavant je n'avais ressenti une telle sensibilité. Il y a dans son travail une dimension artistique et émotionnelle à part, une vraie profondeur. Vanessa apporte quelque chose de nouveau, plus de force. À chaque photo, on est saisi par la puissance de son regard", témoigne Anne Clergue, promettant de franchir le Rhône pour découvrir Alegria. Cette fois-ci, les photos en noir et blanc très constrastées ont laissé place à la couleur.

"Alegria, c'est un point de départ joyeux, c'est la joie, la danse, mais aussi la fois et la spiritualité, explique Vanessa Gilles. J'ai rencontré et photographié toutes ces femmes lors de la procession des Saintes Marie-Jacobé et Marie-Salomé, le 25 mai dernier, de l'église jusqu'à la mer." Une photographie attire le regard, la seule en noir et blanc, représentant un homme faisant le poirier, accrochée à l'envers. "Cet homme, c'est Swan Soto - torero nîmois devenu artiste, il a notamment signé l'affiche des ferias de Nîmes 2024, NDLR - Cette image est très christique, elle s'intègre parfaitement à l'exposition. La photographe, ce n'est pas moi, mais Marine Cadet. Cette jeune photographe nîmoise a vraiment du talent mais elle n'expose pas. Je voulais absolument qu'elle fasse partie de l'exposition." Alegria est à découvrir jusqu'au 31 janvier à la librairie L'Itinéraire, 3 rue des arènes à Nîmes.

À ne pas rater

Dans le cadre de cette exposition, Esméralda Romanez, 76 ans, rencontrera et échangera avec le public, ce samedi 11 janvier à partir de 11h à la librairie L'Itinéraire à Nîmes. 

Stéphanie Marin

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