Publié il y a 1 an - Mise à jour le 09.08.2023 - Yannick Pons - 4 min  - vu 190251 fois

LE GRAU-DU-ROI Mais ils sont où les touristes ?

Rive droite, Frédéric Bedouet cherche les touristes

- Yannick Pons

Même s’il est encore trop tôt pour savoir si la saison sera un bon cru, les juillettistes n'ont pas été au rendez-vous. Et pourtant, les touristes sont là mais ils consomment beaucoup moins.

Faux départ

Alors que tous les voyants étaient au vert au mois d’avril, le printemps et le mois de juillet n’ont pas été à la hauteur de l’année précédente. Selon les responsables d'hôtels et les campings graulens, les touristes étaient à peu près au rendez-vous au mois de juillet. Les réservations d’août et de septembre sont soutenues et conformes à l’année précédente. Les professionnels de l’hébergement de la station balnéaire gardoise notent une baisse de fréquentation des vacanciers français mais un retour des touristes suisses, allemands, espagnols et italiens. Mais les commerçants et les restaurateurs souffrent d’une baisse significative de leur chiffre d’affaires. En résumé, les touristes sont là mais ils consomment beaucoup moins. Trois raisons principales sont avancées : la crainte de la canicule, la fin de l’effet post-Covid et la baisse du pouvoir d’achat consécutive à la hausse des prix.

La hausse des prix continue

Grégory Mézy, le patron de la société de jet skis « Jet Roi » a maintenu ses tarifs malgré les cinquante centimes de plus au litre de carburant et la baisse de fréquentation qu’il subit. "Au mois de mai et juin le temps a été exécrable. Le mois d’août, qui est optimal d’habitude, a mal démarré à cause du vent. Les gens ont pris l’inflation de plein fouet, c’est le Super U qui doit faire du chiffre avec son offre de snacking ", peste le président du club de football. Le week-end du 5 août a battu des records d’affluence sur les routes. Mais affluence ne signifie pas mettre la main au porte-monnaie. Alors que l’on croyait que les prix allaient baisser, la hausse s’est maintenue et ceux du carburant s’envolent discrètement depuis quelques jours. Les touristes ont réservé leur logement et se trouvent confrontés à une inflation galopante qui n'en finit plus.

Les touristes refroidis

La crainte de la canicule a probablement refroidi les touristes. " Les médias nationaux, ont insisté lourdement sur la canicule notamment l’année dernière et cela nous a fait beaucoup de tort ", indique Robert Crauste, le maire du Grau-du-Roi. Bien que la commune n'ait connu que deux courtes journées de canicule cette année, beaucoup de touristes ont privilégié les régions du Nord de la France, jusqu’à traverser nos frontières. Au mois de juillet, Stéphanie Aillet, la responsable de l’office de tourisme du Grau-du-Roi, annonce une baisse du nombre de nuitées dans les mêmes proportions qu'en France, soit de 5 à 10 % par rapport à 2022. À l’hôtel Miramar, Stéphanie Chauvel est satisfaite. Son établissement de 17 chambres, qui affiche un taux de remplissage de 99% au mois de juillet, est complet jusqu’au 20 août. " Le restaurant et la Playa enregistrent des chiffres équivalents à l’année précédente. À ce jour, nous bénéficions d’un taux de remplissage de l’hôtel de 60% pour le mois de septembre ", explique la patronne du Miramar.

La fin de l’effet post-Covid

Même son de cloches du côté du camping de l’Espiguette. "Nous maintenons au Camping de l’Espiguette nos résultats de 2022 en juillet et avions une légère avance en juin, même si l’on semble être revenus à ce que l’on connaissait les années avant COVID avec une baisse sensible de fréquentation en 3ème et 4ème semaine de juillet…  Comme partout en France. Pour beaucoup on note une baisse des touristes français « de passage » compensée en partie par plus de touristes étrangers, notamment allemands. La plupart des campings et hôtels du Grau ont un bon taux de réservation pour août et on est en avance de manière globale pour les réservations de septembre", lance Maud Hubidos, directrice du Grau-du-Roi développement, qui gère l’office de tourisme et le camping et le phare de l’Espiguette. Si les hébergements ont tenu le choc, du côté des commerçants graulens, c’est la douche froide. " On a fait 100% de remplissage au mois de juillet mais c’est sur les loisirs que c’est plus compliqué, notamment les locations de pédalos ou de transats. Et le restaurant a fait 50 couverts de moins tous les jours, soit environ une baisse de 20% ", s’inquiète Stephan Baptiste, le directeur du Splendid Hôtel.

Rive droite c’est plus compliqué

Du côté de la rive droite, Tristan est pessimiste. Il a été contraint d’ouvrir un jour de plus par semaine et trois heures par jour en plus pendant tout le mois de juillet afin de réaliser le même chiffre d’affaires que l’année précédente. " Mon fournisseur de glaces parle de -40% de ventes sur les mois de mai, juin et juillet. Même si août se présente mieux, le coup des moustiques de l’année dernière et de la plage interdite à la baignade cette année nous a fait très mal ", lance le patron du glacier Sucré-Salé. Quai du Général-de-Gaulle encore, la Boutique GDR, en panne de clients, a mis en place des promotions en plein mois de juillet. " Août ne comblera pas les pertes du mois de juillet, Le Grau ne peut pas accueillir 250 000 personnes. Et on ne pourra pas se rattraper sur Noël, le Jour de l’an ou même février car nos baux n’autorisent pas ces dates ", martèle Frédéric Bedouet, créateur de la marque aux trois lettres de la mer, GDR (Grau du Roi). Si la saison n’est pas terminée, au Grau-du-Roi, pour l’instant, tout le monde n’a pas réussi à tirer son épingle du jeu.

Yannick Pons

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