PONT-SAINT-ESPRIT En conseil municipal, le maire annonce l’arrivée de médecins pour cet été
C’est un sujet épineux à Pont-Saint-Esprit, ville de 10 500 habitants et chef-lieu de canton, mais aussi désert médical : celui de l’arrivée de nouveaux médecins.
On se rappelle, ce n’est pas si vieux même si depuis beaucoup de choses se sont passées à Pont, qu’au printemps dernier lors de la campagne de l’élection municipale partielle intégrale le sujet de la santé revenait parmi les principales préoccupations des spiripontains. Mardi soir, au détour d’une délibération technique permettant à la mairie d’engager des frais pour réaménager les locaux de la police municipale et aménager des locaux professionnels à la Cazerne en lieu et place du centre d’hébergement municipal, le maire Valère Segal a fait une annonce d’importance sur ce point.
Car il compte bien installer des médecins dans ces locaux, qui vont être réaménagés pour l’occasion. À la question de l’opposante Aurélie Delwarte, le maire répondra qu’il aurait des médecins « au 1er juillet 2025 » à mettre dans ces locaux. Le maire nous précisera à l’issue du conseil qu’il en avait « trois sûrs au 1er juillet, un quatrième très probablement et au moins deux internes. » L’idée étant de proposer à la Cazerne « un accueil provisoire, le temps de construire un projet plus grand de maison de santé pluridisciplinaire avec des médecins locaux et la CPTS », la Communauté professionnelle territoriale de santé, à laquelle le conseil venait de voter une subvention de 7 000 euros un peu plus tôt.
Et le maire d’affirmer que la commune arrivera « à huit professionnels de santé d’ici 2026, des généralistes », en parallèle du projet de maison de santé pluridisciplinaire, qu’il espère d’ici « trois ans ». L’opposant Christophe Antunes, de la liste de l’ancienne maire Claire Lapeyronie, remettra sur la table le projet mené par l’ancienne municipalité de faire venir des médecins salariés par la Région dans des locaux de l’hôpital : « nous aurions déjà deux médecins si nous avons signé avec la Région, ce que vous n’avez pas voulu faire », lancera-t-il à Valère Segal. Le maire, qui n’a jamais été fan de ce système, lui rétorquera que « ces deux médecins n’existaient pas », avant que Claire Lapeyronie ne l’accuse de « refaire l’histoire » et réaffirme que si, ces deux médecins seraient bel et bien arrivés dès l’automne de cette année. Dommage qu’aucun ORL ne soit arrivé à Pont, au vu du dialogue de sourds dont l’assistance a, une nouvelle fois, été témoin sur le sujet.
Claire Lapeyronie s’en extraira pour glisser une petite amabilité au maire, rappelant que les spiripontains « n’ont plus de radiologue aussi, il s’en va en décembre », sans citer, mais beaucoup l’avaient compris, qu’elle parlait du cabinet du maire lui-même. « La faute à qui ? », lui rétorquera Valère Segal, qui affirme que l’absence de maison de santé à Pont le pousse à fermer, ses locaux spiripontains étant vétustes. L’occasion pour le conseiller municipal de la majorité Stéphane Oustric de glisser qu’un projet de maison de santé avait été abandonné en 2011, projet qui était alors porté par un certain Valère Segal.
Reste un point, abordé par Christophe Antunes entre deux échanges acides, le devenir du centre d’hébergement municipal : « le préfet a-t-il été informé de la disparition de ces places à Pont-Saint-Esprit et sur le canton ? ». L’adjointe Karine Bommenel lui répondra que la mairie n’avait pas d’obligation d’informer le préfet de la suppression de ces places. Puis l’élue affirmera que « sur les trois dernières années, le centre a été occupé un peu plus de 200 nuits » et que les coûts d’entretien, de 60 000 euros sur cette période, revenaient plus cher que de conventionner avec Logis du soleil et les hôtels le cas échéant.
Apostrophé par le conseiller municipal de la majorité Jean-Pierre Morel, Christophe Antunes martèlera que lui et Claire Lapeyronie souhaitaient « le succès de ce projet » d’installation de médecins. Toutefois, les deux élus d’opposition s’abstiendront au moment du vote.
Et aussi
RIP le stationnement payant : le conseil municipal a voté à l’unanimité la fin du stationnement payant sur les allées et leur remplacement par une zone bleue. L’élu d’opposition RN Renouveau spiripontain Emmanuel Le Pargneux estimera toutefois que « le disque bleu n’est pas la solution, il faudrait créer des forfaits pour les habitants, les commerçants, les gens qui travaillent en centre-ville. » Le premier adjoint Claude Conan lui répondra que la mairie « réfléchit à un forfait commerçants, mais il faut que tout le monde joue le jeu » et globalement justifiera le choix de passer à la zone bleue comme « un voeu des commerçants. »
Débat à emporter : le conseil municipal a longuement débattu sur les nouveaux tarifs municipaux de l’occupation temporaire du domaine public, surtout celui des food-trucks, fixé à 700 euros par an pour une à deux fois par semaine, 1 000 euros par an pour trois à cinq fois par semaine et 1 200 euros pour entre six et sept jours. Des tarifs qu’Aurélie Delwarte trouvera trop bas, estimant qu’il s’agissait là d’une « concurrence déloyale » pour les restaurants. L’adjointe au Commerce Natacha Boff lui répondra que la mairie avait plutôt dans l’idée de « compléter l’offre les soirs où les restaurants n’ouvrent pas. » Emmanuel Le Pargneux regrettera pour sa part « le surcoût » que ces nouveaux tarifs vont faire peser sur les food-trucks, « qui potentiellement pourraient engendrer leur retrait. » Le maire Valère Segal préfèrera parler de « rééquilibrage » des tarifs, en rappelant que Pont restait moins chère que Bagnols sur ce point. Quant à l’augmentation des tarifs, « ça représente trois euros par soir de présence, ça va quand même », lui répondra le maire. La délibération sera votée avec deux voix contre et quatre abstentions.
Le prêt pour le nouveau collège annulé : en septembre dernier, le maire avait pris la décision de contracter un prêt de 900 000 euros auprès de la Caisse des dépôts et des consignations pour payer le terrain du nouveau collège. Or, lors du dernier conseil municipal le mois dernier, la mairie a décidé de résilier la convention qui la liait avec l’Établissement public foncier Occitanie, qui avait acheté le terrain pour elle, et donc de ne pas acheter le terrain. Hier soir, le maire a annoncé avoir retiré sa décision concernant ce prêt le 28 novembre dernier.