GARD La CGT veut sauver l’emploi industriel
L’UD CGT se mobilise pour la journée nationale d'action pour l'industrie et l'emploi.
Le syndicalisme fait partie du patrimoine vivant de la France. Fait social devenu quasi universel il connaît ses hauts et ses bas. Au XIXe siècle la lutte continue, mais l’émiettement syndical constitue un véritable frein au mouvement social. Alors, il faut relancer la machine et trouver des combats d'avenir.
Marie Dufresne, fraîchement élue à la tête de l’Union départementale gardoise, parle de l’actualité de son syndicat. « C’est une journée nationale d’action pour le secteur chimie sur l’urgence industrie et l’emploi. On avait ciblé l’usine Solvay à Salindres en fin d’année dernière pour mettre en lumière la casse industrielle qui s’organise dans notre pays actuellement. »
La remplaçante de Bruno Rivier à la tête de la CGT du Gard rappelle que son syndicat et Générations Futures sont proches dans certains combats. « Une carte de France recense tous les sites menacés par des fermetures ou des suppressions d’emplois. Cette carte ne cesse de s’alourdir… L’industrie doit être au service de l’humain et non du capital. Dans le Gard, les salariés de Solvay et Royal Canin sont en danger. On doit agit pour une reconquête industrielle ! C’est au cœur du débat public et nous n’y sommes pas pour rien. On aimerait convertir l’activité de l’entreprise Solvay pour dépolluer le site. Les relevés font peur, on parle de records européens le long du Gardon notamment, jusqu’au Rhône mais le pire était sur le bassin alésien. »
L’environnement est-il souillé ? La santé est-elle en danger ? Selon ces études, les sols sont saturés et les Gardois continuent de vivre, tranquillement. Ils boivent l’eau de leur source ou de leur puits, se baignent dans la rivière, mangent les produits des terres agricoles…
Les aides publiques sont issues de l’argent des contribuables. L’ancienne agente des impôts qu’elle était le sait et Marie Dufresne ne l’oublie pas. « J’aime bien qu’on le dise, cet argent nous appartient à tous, même à ceux qui ne paient pas d’impôts… Ils paient la TVA ! Pour les sociétés, c'est le principe du pollueur payeur qui doit être appliqué ! Il faut obliger la société à dépolluer pour pouvoir maintenir l’emploi en formant les salariés de l’usine qui pourraient se reconvertir afin de dépolluer le site. »
Le savoir-faire français a-t-il disparu ? Pour Lionel Clément : « Ces sociétés qui ferment ont reçu pendant des années des subventions ! Il y a un problème d’environnement et d’accaparement des ressources… Il est difficile d’avoir une photographie réelle de l’état du site de Solvay par exemple. L’idée est de se rassembler lors de ces journées pour parler de ces enjeux, ça nous concerne tous, l’environnement et les emplois indirects ! La réflexion doit être globale, nous devons mutualiser les choses ! On a su gérer l’activité chimique depuis le XIXe, pourquoi ne pas continuer différemment, il faut avoir de nouveaux débouchés. Pas d’emplâtre sur une jambe de bois… »
« Le pouvoir ne prend pas ses responsabilités ! Macron et son équipe fait le contraire de ce qu’il dit. On vit un désert industriel, on aura 300 000 salariés sur le carreau… La CGT sait qu’on donne des milliards aux entreprises qui doivent créer des emplois mais il n’y a aucune contrepartie ! On aide pourquoi ? Tout cet argent part dans les dividendes après fermetures ou licenciements… L’État doit prendre ses responsabilités, l’État doit participer au Conseil d’administration de ces sociétés. On peut même aller sur la nationalisation pour les entreprises stratégiques », note Lyazid Ait Ammar.
Une réunion publique en mars évoquera la thématique de l’industrie et des services publics.