Publié il y a 4 h - Mise à jour le 04.02.2025 - Coralie Mollaret - 3 min  - vu 1062 fois

FAIT DU SOIR Les coulisses de la réunion rocambolesque des élus LR

La réunion s'est déroulée dans une salle, rue de la Trésorerie

La réunion s'est déroulée dans une salle, rue de la Trésorerie

- Coralie Mollaret

D’un côté, les pro-Plantier, du nom du Premier adjoint et candidat aux municipales nîmoises. De l’autre, les pro-Proust, partisans du président de Nîmes métropole toujours non déclaré. En mairie, y a-t-il deux clans devenus irréconciliables ? Objectif Gard vous raconte les coulisses de la réunion de majorité qui s’est tenue, ce mardi à midi. 

« C’était magique, une ambiance délicieuse… », commente une adjointe, non sans ironie. Ce mardi midi, réunion au sommet rue de la Trésorerie. Les élus de la majorité étaient conviés à participer à la préparation du conseil municipal de samedi. La rencontre aurait dû être « normale » si le Premier adjoint, Julien Plantier, ne s’était pas déclaré candidat quelques jours auparavant… De quoi causer quelques remous dans les rangs de la famille des élus Les Républicains et apparentés. 

Sophie Roulle, le couteau entre les dents 

À midi tapante, le couperet de Jean-Paul Fournier tombe : « Julien Plantier a déclaré sa candidature. Il ne peut plus être président de groupe. Franck Proust le remplacera jusqu’à ce qu'il décide d’être candidat. » Julien Plantier conserve donc son poste de Premier adjoint, sa délégation à l’Urbanisme et sa présidence de la SPL Agate (Société publique locale). « Il faut arrêter de s’écharper », poursuit Jean-Paul Fournier. Chuchotements dans les rangs… « Divisés, nous le sommes déjà ! », balance l’adjointe à la Culture et soutien du premier adjoint, Sophie Roulle.

« Sophie a été acide et désagréable. Maintenant, je ne vais plus lui faire de cadeau », commente un élu proche de Franck Proust. Aujourd’hui, chaque candidat (déclaré ou non) a ses soutiens. « Dolores Orlay-Moureau est proche de Julien Plantier, mais c’est plus à cause de l’entourage de Franck Proust qu’elle a des problèmes », raconte un élu. Julien Plantier rallie plutôt les nouveaux élus comme l’adjoint aux Sports Nicolas Rainville, ou l’adjoint à la Sécurité Richard Schieven, même si ce dernier n’a pas vraiment le profil du fanatique. « Vous savez, un adjoint touche une indemnité d’environ 1 700 €. C’est un sacré argument », murmure un élu. 

« Et il est où François Courdil ? »

Certains anciens élus comme Pascal Gourdel, pourtant ancien camarade de Franck Proust à Démocratie libérale, ont changé d'avis : « C’est plus à cause de sa proximité avec le directeur général Christophe Madalle qu’il soutient Julien, et plus Franck », croit savoir un élu. Et un autre de s'offusquer : « L'adjointe et conseillère Véronique Gardeur-Bancel, pourtant proche de Franck Proust, se met à appeler les militants LR pour soutenir Julien… On rêve ! » Drôle d'ambiance. 

Celui qui est encore le patron jusqu'en 2026, Jean-Paul Fournier, tente de ramener le calme. Les municipales sont dans plus d'un an. Ça peut être très long. Surtout en cas de scission. « il faut arrêter de se diviser et bosser », rappelle le maire. Le message n'est manifestement pas compris par Chantale May, l'adjointe à la Végétalisation, qui s’emporte : « Bosser ? Mais il est où François Courdil (adjoint aux Centres sociaux, NDLR) ? On ne le voit jamais ! » Pour la cohésion, on repassera… « Est-ce que c'est à elle de faire la rapporteuse ? Qu’elle s’occupe d’elle ! », soupire un autre élu. On ne se cache plus, on se critique ouvertement, on balance les copains : 2026 promet pour la Droite nîmoise ! L'opposition peut se frotter les mains. 

« Enfin, je ne vais pas démonter ma famille politique ! » 

L’examen des délibérations démarre enfin. Le nouveau président de groupe, Franck Proust, remarque : « Les subventions aux associations culturelles sont en hausse, c’est bien. Ce n’est pas le cas partout, notamment dans les départements de Gauche comme l'Hérault. » Sophie Roulle, en roue libre, lui balance : « Laurent Wauquiez (ex-président de la région Auvergne Rhône-Alpes, NDLR), lui aussi a baissé les subventions ! » Ce à quoi Franck Proust, répond, étonné : « Enfin, je ne vais pas démonter ma famille politique ! »

À la fin, chaque élu est invité par le maire à s’exprimer. Julien Plantier revient sur sa candidature et explique que sa démarche est pour lui comme un cheminement naturel. C'en est visiblement trop pour Jean-Paul Fournier qui lève déjà les yeux au ciel pour signifier son impatience. Des élus lèvent le doigt, désireux de prendre la parole. Le brouhaha s’installe. Jean-Paul Fournier, las, se lève et siffle la fin de la récréation : « Allez, ça suffit maintenant, bon appétit. » Et oui, c'est encore lui le patron. 

Coralie Mollaret

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