GARD Les Nuits de la chouette fêtent leurs 30 ans
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Pour une sortie nature, conférence-débat autour d’un animal méconnu.
Cet événement national organisé par la LPO, ligue de protection des oiseaux, depuis 1994 propose de découvrir les rapaces nocturnes de France métropolitaine, des oiseaux fragiles et méconnus dont l’estimation des populations vient d’être publiée. Pour Allain Bougrain-Dubourg, président de la LPO : « Après avoir longtemps été persécutés en raison de superstitions tenaces, les rapaces nocturnes sont désormais menacés par la dégradation de leurs habitats naturels. À nous de tout mettre en œuvre pour protéger ces oiseaux fascinants, essentiels au bon fonctionnement des écosystèmes. »
Dans les gorges du Gardon, c’est le vendredi 7 mars de 19h à 22h30, que l’animation aura lieu. Toutes les nuits s'activent, dans le silence le plus total, des oiseaux hors du commun : les rapaces nocturnes. Aussi discrets soient-ils, chouettes et hiboux se dévoilent temporairement en émettant les ondes puissantes de leurs chants. Partons ensemble dans les bois, pendant que le soleil n'y est pas, pour écouter ce monde merveilleux de la nuit. L’échange sera suivi d'une sortie dans la combe de l'Ermitage
Donc, dès le samedi 1er mars et tout au long du mois, des centaines d’animations gratuites (sorties nature, conférences, projections, ateliers de construction de nichoirs ou de dissection de pelotes de réjection...) sont proposées à travers la France pour partir à la rencontre des chouettes et des hiboux présents sur notre territoire.
À cette occasion, la LPO publie pour la première fois les évaluations démographiques pour chacune des neuf espèces, grâce à une enquête nationale inédite menée par plus de 1 200 participants et dont les résultats témoignent d’une grande diversité biologique.
Cinq chouettes et quatre hiboux
Les rapaces nocturnes se rencontrent en effet dans différents habitats, des milieux rupestres pour l’imposant Grand-duc d’Europe (2 000 à 4 000 couples) aux zones humides pour le rare Hibou des marais (40 à 120 couples), en passant par les forêts pour le Hibou moyen-duc (26 100 couples). Un seul, le Petit-duc scops (1 7100 couples), est un migrateur qui hiverne principalement en Afrique subsaharienne. Certaines espèces sont plutôt généralistes et fréquentent aussi bien les zones périurbaines que rurales, telles la Chouette hulotte (260 800 couples), la plus commune dans l’Hexagone.
D’autres sont inféodées à des niches écologiques particulières comme la Chouette de Tengmalm (1 000 à 3 000 couples) et la minuscule Chevêchette d’Europe (1 000 à 1 500 couples) qui ne se rencontrent que dans les forêts de montagne.
Ce bilan souligne également les nombreuses menaces pesant sur ces espèces vulnérables. L’intensification agricole, entraînant la disparition des haies et la diminution des proies, affecte particulièrement la Chevêche d’Athéna (101 300 couples).
Déjà très exposée aux collisions routières, l’Effraie des clochers (87 700 couples) est aussi victime de la raréfaction des vieilles granges ou des difficultés d’accès aux combles des édifices rénovés dans lesquels elle a pris l’habitude de faire son nid. La LPO va ainsi installer 3000 nichoirs répartis dans 60 départements dans le cadre du projet « une chouette, un village » financé par le jeu à gratter « Mission Nature » de la Française des Jeux en collaboration avec l’Office français de la biodiversité (OFB).
À la Maison du castor, sur inscription, 04 48 27 01 00.