L’initiateur du mouvement du chien guide d’aveugle s’appelle Paul Corteville. Dès 1952, il remet le premier chien guide de notre pays, un berger allemand nommé Dicky. Aujourd’hui, la pratique n’est pas encore totalement admise mais les choses avancent peu à peu. Hugues, porteur de handicap et résidant sur Nîmes, attendait avec impatience l'arrivée d’un nouveau chien guide, après la mise à la retraite de son animal précédent. Grâce à ce compagnon, il pourra à nouveau bénéficier de la sécurité, du confort et de l’indépendance qu’un chien guide peut offrir.

Arrivé à l’âge de deux mois au sein de l’association des chiens guides d’aveugles de Provence Côte d’Azur Corse, Udson a été confié à une famille d’accueil bénévole jusqu’à ses douze mois puis lors des week-ends pendant son éducation. Il a débuté son éducation au sein du centre d’éducation Joseph-Micoud, situé à Lançon-Provence, avec Géraldine, élève-monitrice de l’association.

Pour acquérir son certificat d’aptitude au guidage, ce chien guide a appris une cinquantaine d’ordres mais aussi à trouver un passage protégé, une porte, une boîte aux lettres... Démonstration par l’équipe technique de divers exercices enseignés aux chiens en formation, tels que « donne la porte ».

Marie-Chantal Barbusse, adjointe déléguée à l'Action sociale et présidente déléguée du CCAS de Nîmes, explique : « Cette journée marque une étape importante pour vous après deux semaines d’un processus spécial. C’est aussi un moment important pour notre communauté qui prouve qu’elle œuvre pour l’inclusion. Bravo à l’association qui permet tout cela, son engagement s’inscrit dans la politique que mène la Ville qui, avec Jean-Paul Fournier, s’engage pour une société plus inclusive. Que ce binôme soit une source d’inspiration pour nous tous ! »

Jean Bergogne, responsable de la délégation des chiens guides d’aveugles du Gard, reprend : « Nous procédons aujourd’hui à la remise du cinquième chien en 2025 en France. Il n’y a pas de délégation dans le Gard, mais nous avons pour objectif de fournir notre 700e chien cette année. Il faut savoir qu’un chien coûte 25 000 euros et que nous avons donné 17 chiens rien qu’en 2024. Le Gard faisant partie de notre zone d’investigation de notre région, les demandes doivent se faire à Nice. »

Sandie Besse, éducatrice et directrice technique du centre d'éducation Joseph-Micoud, est claire : « Udson a deux ans et a été formé par Géraldine. Pour que le binôme fonctionne, nous faisons des profils précis sur le chien et le bénéficiaire. Nous voulons qu’ils s’accordent le mieux possible, nous faisons des essais et du suivi tout au long de la vie du chien qui prend sa retraite quand il a environ dix ans. La personne peut le garder, sinon le chien ira en famille d’accueil ou à l’adoption. »

Parmi les chiens que l’association forme, on trouve 60 % de labrador, 30 % de golden retriever et 10 % de caniche royal ou de berger allemand. L’association élève ces chiens sur trois sites en France. À l’âge de deux mois, ils sont sortis de l’élevage pour voir leur comportement puis ils partent un an en famille d’accueil pour leur éducation. Ensuite ? Une batterie de tests physiques et de santé avant de passer un certificat d’aptitude au guidage. Mission accomplie pour Udson qui démarre une nouvelle aventure avec Hugues qui en connaît long sur le sujet… Entre lui et sa femme qui est également déficiente visuelle, ils en sont à leur sixième chien à la maison !

« C’est le deuxième chien d’Hugues. La première semaine, Udson est avec nous et la deuxième semaine nous allons chez Hugues pour connaître ses parcours, ses trajets, ses besoins… Mais nous sommes là sur demande », conclut Sandie.