NÎMES Changement de cap pour Molécule, aventurier et amateur du contre-pied
Pionnier de la musique électronique nomade, Romain de La Haye-Serafini alias Molécule, revient avec un album studio produit à Kingston, capitale de la Jamaïque, intitulé "RE-201".
Chasseur d’ambiances, sculpteur de sons, Molécule est ce que l'on appelle un aventurier des temps modernes. Sa quête, qui l'amène à parcourir le Globe à bord d'un chalutier parcourant les eaux tumultueuses de l’Atlantique Nord, au Groenland, ou de Nazaré au Portugal jusqu'au Finistère, est de "tenter de répondre au grand mystère de la vie." Rien que ça ! Le chemin sera long, l'artiste grenoblois ne l'ignore pas, mais à travers sa musique, ses projets, c'est un besoin viscéral d'interroger le monde et pour le comprendre, de tendre l'oreille, pour mieux capter au sens propre comme au figuré, ce qu'il a à lui raconter.
"Une petite parenthèse dans une discographie plus vagabonde"
"J'ai la conviction que c'est le meilleur moyen de vivre ma vie. L’écoute, c’est un moyen de se connecter, de mettre en résonance ce qu’on a de plus intime avec l’extériorité, avec l’environnement qui nous entoure, avec les autres, explique Molécule. Et j’essaie de retranscrire ces émotions, cette puissance des éléments de la nature. C’est quelque chose dont j’ai besoin et j’ai souvent l’intuition, dans mes choix de destinations, qu’il y a quelque chose à aller chercher." Mais après des albums que l'on qualifierait presque d'expérimentaux, 60° 43' Nord, -22.7°C et Tévennec, le musicien s'offre "une petite parenthèse dans une discographie plus vagabonde, avec un album studio."
Sorti au mois d'octobre, RE-201 a en grande partie été produit à Kingston, en Jamaïque. Tiens donc un autre voyage, à l'endroit où Molécule puise son inspiration depuis de nombreuses années. "J’avais envie de rendre hommage à cette culture et de collaborer avec des chanteurs qui ont bercé mon adolescence comme Johnny Clarke, Leroy Wallace etc. Ce ne sont pas forcément les artistes les plus connus, mais me retrouver avec eux en studio à Kingston, c’était un rêve d’enfant." Le quadragénaire assume un changement de cap pour ce nouveau projet, multipliant les collaborations, avec ces voix légendaires jamaïcaines citées plus haut, mais aussi des piliers de la french touch comme Étienne de Crécy, Boombass et DJ Falcon.
"J’ai toujours aimé les contre-pieds, aller là où on ne m’attend pas, je déteste tourner en rond." Une belle qualité pour un grand voyageur ! "Je n’aime pas refaire ce que j’ai déjà fait. Donc j’avais envie de retourner en studio, de collaborer, de faire quelque chose de plus simple, de moins cérébral, de plus solaire, plus dansant, plus instinctif." L'envie est surtout de le partager avec le public, sur scène, Nîmes est au programme de sa tournée. Avant, de revenir à des aventures plus solitaires "vers les océans", confie Molécule. "J’aimerais explorer les abysses. Certains appelaient ça le monde du silence, il y a quelques décennies, mais c’est tout sauf le monde du silence."
Molécule en concert à Paloma à Nîmes le jeudi 16 novembre à partir de 20h. Tarifs : 20-24 € sur réservation, 23-27 € le soir-même.