Publié il y a 1 an - Mise à jour le 11.10.2023 - Propos recueillis par Stéphanie Marin - 3 min  - vu 312 fois

NÎMES Corine, l'artiste disco-pop, à Paloma : "J'ai pris un risque, mais je l'assume totalement !"

Corine, chanteuse disco-pop, sera sur la scène de Paloma ce mercredi 11 octobre 2023.

- Clément Dezelus

La blonde peroxydée devenue brune fait son grand retour sur la piste. Corine, artiste disco-pop aux multiples facettes, pose sur des compositions toujours aussi sucrées des mots plus personnels. Mais qu'on ne s'y trompe pas, avec "R" l'ambition reste la même : nous faire bouger.

ObjectifGard : Votre dernier album « R » est sorti au mois de mars dernier. « R » comme "retour"...

Corine : "R" aussi comme renaissance, résilience, Rognes aussi qui est le village de mon enfance dans le sud-est. C'est la première lettre du prénom de mon fils et c'est aussi respirer par rapport à tout ce qu'on a vécu, traversé. Donc oui, c'est aussi un retour, à une nouvelle vie, à la créativité, à la création, à mes origines. Cette lettre est apparue comme une évidence parce qu'elle regroupe tous les thèmes que j'aborde dans mon album. 

Il s'est passé quelques années entre le premier et le deuxième album. Pourquoi ne pas avoir profité du succès pour embrayer la seconde ?

Il y a d'abord eu la tournée, puis le covid et tout d'un coup, une sorte d'arrêt. J'estime avoir été très chanceuse parce que j'étais enceinte à ce moment-là et j'ai pu vivre ma maternité pleinement sans aucune culpabilité, sans stress. Après, je suis de nature très lente, j'ai besoin de temps pour créer, de revenir sur les choses et être maîtresse de mon temps. Je n'aime pas me laisser diriger par le temps sociétal, l'idée qu'un artiste devrait sortir un album tous les deux ans pour pouvoir exister, même si aujourd'hui la loi des réseaux impose un peu ça. 

"Je ne fais pas l'apogée de la maternité, c'est juste un cri du coeur."

Corine

Dès le premier titre, « Bouge, bouge », vous annoncez la couleur et les ambitions de ce disque, les mêmes finalement que le précédent. La dynamique reste la même mais avec des thèmes plus personnels : votre envie d’être mère, votre maman aussi décédée quand vous étiez plus jeune. Quelle a été l’impulsion de cette évolution ?

J'ai retrouvé ma liberté en quittant Paris pour aller à la campagne, en m'éloignant du tumulte de la ville. J'arrive à un tournant de ma vie, à un âge où je suis beaucoup plus mature, et pour la première fois j'ai eu envie de parler de ma maman. J'avais déjà des textes écrits depuis longtemps, réinterprétés avec mes deux acolytes de studio, Habibi Sly et Julien Galner, de manière à se les réapproprier dans la couleur de la musique que je fais actuellement. Tout s'est fait de manière très naturelle. Même si je savais que ces textes totalement intimes, pouvaient laisser de côté certaines personnes. Sociétalement parlant par exemple, la maternité est assez clivant comme sujet. Je ne fais pas l'apogée de la maternité, c'est juste un cri du coeur sur la façon dont j'ai traversé ça, le fait de donner la vie. Ce que j'ai éprouvé, cette magie universelle et mystique, mais je n'impose pas un avis à la question : faut-il avoir ou non des enfants ?

"Pendant 10 ans, j'étais en quête de pouvoir vivre de la musique"

Corine

Parleriez-vous d'une prise de risque ?

Oui, j'en ai eu conscience un fois album terminé. J'ai pris un risque, mais je l'assume totalement. Dans les thèmes mais avec un titre comme Paris avec lequel je reviens à mes premières amours, un peu plus cabaret, piano-voix. Je sors de là où on m'attend. C'est très excitant et nourrissant artistiquement parlant. 

Vous dites vouloir cultiver ta liberté, mais c’est quoi être libre selon vous artistiquement parlant ?

C'est savoir se défaire de tous les jugements, de toutes les attentes que peuvent avoir les gens. Pendant 10 ans, j'étais en quête de pouvoir vivre de la musique, j'ai vraiment galéré, j'ai fait beaucoup de petits boulots. Ça m'a formé, fait grandir et donné la niaque pour m'en sortir. C'était une première étape. Et puis, il y a eu la reconnaissance, tu rencontres le métier, mais très rapidement tu peux être enfermée dans une attente particulière, une pression. C'est donc pour cela que j'ai dû prendre du recul pour retrouver un souffle, ma respiration. 

Pino d'Angio, qui comme M a collaboré sur cet album, correspond complètement à votre univers...

Complètement. Cet album me rend heureuse parce qu'il fait bien le lien avec le premier. Tutta Sola, c'est ma patte aussi. C'est ce côté faussement ingénue, jouer avec les codes de la féminité, avec ce vieux loubard, un peu graveleux et auquel je dis gentiment "Salut, je rentre chez moi". C'est un pied de nez à tous les stéréotypes. 

Corine en concert à Paloma à Nîmes ce mercredi 11 octobre. Ouverture des portes à partir de 20h. Tarifs : 9 €/12 € en réservation - 12 €/15 € le soir même.

Propos recueillis par Stéphanie Marin

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